lundi 22 avril 2019

La poupée de Satan de Ferruccio Casapinta, 1969


LA POUPEE DE SATAN
de Ferruccio Casapinta
1969
Italie
avec Erna Schürer, Aurora Bautista, Roland Carey, Ettore Ribotta, Lucie Bomez, Franco Daddi
Giallo/Thriller
91 minutes
Blu ray édité chez Le chat qui fume
aka La Bambola di Satana
Synopsis :
Un village d’Italie, à la fin des années soixante…
Elizabeth Balljanon, la nièce d’un riche châtelain décédé, hérite de la propriété de son oncle, elle s’y rend accompagnée de son boy friend…
Arrivés sur place, ils constatent que la gouvernante, Claudine, semble austère…
On dirait que Claudine cache volontairement quelque chose à Elizabeth ; elle lui conseille rapidement de vendre le manoir, qu’elle dit hanté, à un homme d’affaires, Paul Reynaud…
Lorsqu’ Elizabeth découvre fortuitement Jeannette, une ancienne servante que tout le monde croyait morte, et qui est cloitrée dans sa chambre, en fauteuil roulant et devenue sénile, Elizabeth prend peur !
Le malaise s’amplifie encore plus car Elizabeth fait des cauchemars récurrents, lors de ses crises nocturnes elle a des hallucinations ; elle voit un mystérieux tueur ganté qui la terrorise !
On dirait que Claudine disait vrai et le manoir parait réellement hanté, ce qui augmente la névrose d’Elizabeth, et pour cause !
Un meurtrier commence à tuer les pensionnaires du château !
Une jeune femme qui se fait passer pour peintre, surveille les faits et gestes des habitants du manoir ;  un soir, elle file un des employés et découvre que les sous-sols sont remplis d’uranium, ce qui pourrait donner une plus-value gigantesque à la valeur du château !
C’est alors qu’Elizabeth est emmenée, dans son sommeil, dans les sous-sols du manoir et elle se retrouve dans la chambre des tortures, s’agit-il d’une manipulation pour la forcer à vendre le château ?
Tout va aller crescendo et les meurtres vont redoubler d’intensité…
Quel jeu macabre joue donc Claudine ?
Elizabeth parviendra t-elle à rester en vie ?
Quelles sont les motivations de la jeune femme qui se fait passer pour peintre ?
Mon avis :
Seul et unique film de Ferruccio Casapinta et totalement inédit en France, « La poupée de Satan » est un film bancal mais particulièrement réjouissant ; d’abord pour son casting avec des actrices hyper sexuées et l’atmosphère qui y règne, à la croisée de plusieurs genres (le giallo, le krimi, le thriller et le film gothique), l’ambiance est directement mise en place avec ce manoir qui servira de huis clos à l’intrigue (en effet, niveau décors, il n’y a que deux endroits : le château et le restaurant dancing !) ; le film n’a pas du coûter une fortune et c’est justement cela qui le rend attachant ; on pense beaucoup à « Vierges pour le bourreau » et à « La vierge de Nuremberg » en version plus rikiki mais malgré tout le film captivera forcément les cinéphiles (le passage du juke- box met direct de bonne humeur et la beauté des actrices fera le reste pour retenir l’intérêt même si le scénario est carrément bordélique)…
Le titre est mensonger, ici pas de satanisme ou de poupée vaudou, mais il fait vendre ; la plastique d’Erna Schürer est mise à toutes les sauces, tout comme Rossana Podesta dans « La vierge de Nuremberg » ou (soyons fous !) Barbara Steele dans les « Effroyable secret du Docteur Hichcock » mis en scène par Freda (« La poupée de Satan » fait beaucoup plus penser à du Freda qu’à du Bava, notamment par cette absence de couleurs bariolées chères au Maitre, que l’on ne retrouve pas dans le film, ce qui est fort dommage)…
Il y a quelques fulgurances et de bons moments de flippe (le personnage de Jeannette clouée dans son fauteuil roulant et devenue complètement folle, les passages nocturnes avec les cauchemars d’Elizabeth nous vaudront des scènes oniriques assez bien foutues)…
Dans l’ensemble, on ne voit pas le temps passer et les personnages semblent bien impliqués dans l’histoire même si certaines zones d’ombres persistent (le personnage de la peintre, l’uranium dans les sous- sols du manoir, en fait on n’en a pas besoin, les meurtres se justifient tous seuls, pas la peine d’en rajouter pour nous embrouiller dans l’histoire)…
Hyper insolite et se démarquant de ses cousins du gothique italien sortis précédemment, « La poupée de Satan », même si mineur, est un film non négligeable et une nouvelle fois, « Le chat qui fume » a tapé dans le mille en exhumant ce film très sympathique, quant à l’édition blu ray elle est sensationnelle, l’image est nickel et le bonus avec Francis Barbier passionnant…
« Le chat qui fume » a eu l’excellente idée de mettre la séquence du juke- box sur le menu du Blu ray, donc dès qu’on l’enclenche, on est mis directement dans l’ambiance, on sait à quoi s’attendre et on est quasi sûr que ça va être le panard… et ça l’est !
Par son absolue rareté et pour sa franchise et son honnêteté malgré quelques petits défauts, « La poupée de Satan » s’érige en must have total, il est donc indispensable pour tout cinéphile fan de déviances italiennes de le visionner…
Un film qui fout la pêche !
Note : 7/10










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