dimanche 26 mai 2019

La vampire nue de Jean Rollin, 1970


LA VAMPIRE NUE
de Jean Rollin
1970
France
avec Caroline Cartier, Marie-Pierre Castel, Maurice Lemaitre, Catherine Castel, Bernard Musson, Olivier Martin
Film fantastique vampirique
85 minutes
Blu ray édité chez Redemption vidéo
aka The nude vampire
aka La vampira nuda
Synopsis :
France, dans les Yvelines, au début des années soixante-dix…
Une nuit, Pierre Radamante, un jeune homme tombe nez à nez avec une jeune femme qui est poursuivie par des hommes étranges cagoulés et masqués, la jeune femme semble être victime d’une agression, ses assaillants lui tirent dessus et Pierre parvient à s’échapper en escaladant une passerelle…
Le lendemain, il se rend compte que son père, Georges, est au centre de l’agression et qu’il organise des séances au sein d’une confrérie, en fait comme dans une secte…
Il semble que la fille kidnappée ne soit pas décédée et qu’elle possède un rhésus sanguin qui la fasse devenir immortelle !
Georges Radamante et les autres membres de la secte ont pour mission de trouver un homme du même rhésus sanguin que la fille pour les faire s’accoupler et créer ainsi une nouvelle « race » immortelle…
Solange, une superbe femme, est l’intendante de Georges et deux jumelles sont ses servantes, totalement dévouées et soumises à ses ordres…
Georges décide d’emmener sa secte au sein d’un château immense pour pratiquer une cérémonie…
Pierre a suivi son père et s’introduit au château, voulant sauver la fille vampire des griffes de son père et de la secte…
S’engage alors un long combat qui se clôturera sur une plage avec un gourou complètement possédé !
Georges parviendra t-il à trouver le chainon manquant pour appliquer sa théorie ?
Pierre sauvera t-il la jeune femme ?
Mon avis :
« La vampire nue » est certainement le film le plus délirant de Rollin mais également son film le plus attractif ; l’histoire d’immortalité par le rhésus sanguin est en parfaite adéquation avec le vampirisme et renouvelle efficacement le genre ; les actrices sont toutes des bombes sexuelles (mention aux jumelles Castel) et Rollin pimente son film de nombreux passages très érotiques (les danses tribales), « La vampire nue » est très osé pour son époque (le tout début des années soixante-dix), les costumes et les masques utilisés par les membres de la confrérie accentuent encore plus l’aspect insolite et Rollin s’est lâché à la fin du film avec ce décor de plage qu’il affectionne tant et qui revient souvent dans ses films…
Les acteurs principaux ne sont pas trop mal dirigés, un effort incontestable a été fait et toutes les actrices semblent soumises aux moindres délires et désirs du père Rollin qui leur fait faire absolument tout ce qu’il veut, les cinéphiles érotomanes seront donc aux anges, les corps des actrices sont sublimés avec des tenues ultra courtes qui raviront le public masculin…
Les décors du château sont splendides et le rythme du film est assez dynamique, notamment ce plan séquence assez impressionnant du couloir de l’étude où la caméra suit en continu chaque bureau, chaque pièce pendant cinq bonnes minutes pour revenir à l’endroit initial, Rollin connaît son travail au niveau de la technique et il nous le prouve une nouvelle fois…
L’introduction et les scènes nocturnes tiennent bien en haleine et, même si ce n’est pas le meilleur film de Jean Rollin, « La vampire nue » est peut être son film le plus original, il a su dévier le style vampirique de ses débuts et alimenter le folklore qu’il a créé par des trouvailles scénaristiques qui lui font honneur…
L’idée de la transfusion sanguine, par exemple, n’est pas sans rappeler le film d’Henry Cass « Le sang du vampire » tourné en 1959 et on n’est pas loin des premiers films organiques de David Cronenberg tournés bien plus tard, cette extrapolation tient la route pour ce seul exemple de la transfusion, le côté « immortalité » servant de levier pour donner un sens à l’histoire et aux motivations  de la secte…
« La vampire nue » est un des films les plus réussis de Jean Rollin et il convient de le visionner pour se faire une idée de l’étendue de son talent et surtout de sa volonté farouche de ne pas reproduire la même chose à chacun de ses films…
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, chaque Rollin est UNIQUE en son genre, à chaque fois, ce cinéaste se casse la tête pour réaliser une œuvre qui sort des sentiers battus, et c’est justement cela qui rend son cinéma particulièrement intéressant…
Les cinéphiles fans du maitre se régaleront et les autres, n’ayez pas peur, « La vampire nue » est l’occasion de découvrir le style Rollinien, c’est un de ses films les plus accessibles et il prouve qu’il est déjà très doué pour mettre en scène des films vampiriques bien de chez nous…
Un film à encourager et assez rare qui mérite toute votre attention !
Note : 8/10










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