mardi 19 août 2025

New York 1997 de John Carpenter, 1981

 

NEW YORK 1997

De John Carpenter

1981

Etats unis

Avec Kurt Russell, Donald Pleasence, Lee Van Cleef, Adrienne Barbeau, Ernest Borgnine, Harry Dean Stanton, Isaac Hayes

Science fiction

99 minutes

Aka Escape from New York

Synopsis :

En 1997, l'île de Manhattan est devenue une immense prison circonscrite par de hauts murs où les criminels sont laissés à eux-mêmes. À la suite d'un attentat terroriste, l'avion du président des États-Unis s'écrase dans la ville. Le président lui-même survit à l'accident, mais est capturé par les prisonniers.

Mon avis :

“New York 1997 » est devenu instantanément un film culte dès sa sortie ; avec les recettes phénoménales de ses précédents métrages, Carpenter a pu bénéficier d’un budget confortable et le résultat est à la hauteur : incroyable et hyper efficace !

Avec Kurt Russell, son acteur fétiche, Carpenter signe l’archétype du héros « bad ass » par excellence ; tout fonctionne plein pot et Snake Plissken semble sorti de nulle part (c’est peut être le meilleur rôle de Russell)…

De plus, John Carpenter s’adjoint des pures trognes pour les seconds rôles (Lee Van Cleef, Ernest Borgnine) sans compter tous les malfrats, le film se déroule principalement de nuit, ce qui renforce le sentiment d’insécurité…

Donald Pleasence est parfait en président des USA rescapé dans sa capsule rouge après son attentat, Plissken semble autant déterminé que désabusé et l’action se resserre comme un étau sur lui (on lui a injecté un explosif dans les artères qui se déclenchera s’il ne ramène pas vivant le président aux autorités) ; c’est donc une gigantesque course contre la montre avec un double enjeu pour Plissken/Russell : ramener le président et sauver sa propre vie !

Ce qu’il y a de bien avec Carpenter, c’est qu’on n’est quasiment jamais déçu ou pris en traitre à chacun de ses films, dès le prologue, ça y est on est pris dans l’histoire, avec Carpenter c’est captivant et passionnant, il signe de vrais films de cinéphiles, on s’installe et on se régale !

Maintenant qu’existe un magnifique blu ray avec image restaurée, on ne peut que jubiler et se l’approprier pour voir ou revoir ce classique de la SF du début des années 80…

Il existe une suite appelée « Los Angeles 2013 » et un troisième volet fut envisagé puis abandonné…

Deux personnages du film se nomment Cronenberg et Romero en hommage aux deux réalisateurs adulés par Carpenter…

« New York 1997 », outre ses qualités narratives indéniables, donne un vrai plaisir lors du visionnage et il n’est pas impossible de vouloir le revoir très vite tant on se prend un pied phénoménal…

Des films comme on n’en fait plus et qui respecte à 200 % les codes de la série B…

Du très bon, « New York 1997 » est un métrage orgasmique qui figure parmi les meilleurs de Carpenter, le jour où il partira ce sera une perte immense, pour l’instant savourons toute son œuvre, nom de dieu !

Note : 10/10




jeudi 7 août 2025

Léon de Luc Besson, 1994

 

LEON

De Luc Besson

1994

France/Etats unis

Avec Jean Réno, Natalie Portman, Gary Oldman, Danny Aiello, Maiwenn

Film policier

103 minutes

Musique de Eric Serra

Synopsis :

New York, quartier italien, années 90…

Léon est tueur à gages, il vit seul et gère des petits contrats avec la pègre locale dirigée par son ami Tony…

Un jour, Léon se prend d’affection pour une jeune fille de son immeuble nommée Mathilda…

C’est alors que la famille de Mathilda est massacrée par des tueurs sous les ordres de Norman Stansfield, un flic véreux venu récupérer des sacs de cocaïne ; Léon sauve in extremis Mathilda de la mort et elle se réfugie chez lui…

Mathilda est folle de rage que son petit frère n’ait pas été épargné, elle décide de se venger…

D’abord réticent, Léon va l’aider et la former afin qu’elle accomplisse sa vendetta !

Mon avis :

Attention chef d’œuvre ! on est en présence du meilleur film de Luc Besson !

Touchant à l’extrême et carré dans sa violence, « Léon » est un polar passionnant mené par un Besson au firmament de son art…

Dans sa filmographie, « Léon » atteint son zénith et Besson est particulièrement inspiré ; il emmène le spectateur dans un tourbillon de violence mais tout est calibré pour éviter la surenchère…

Bourré de passages cultes et inoubliables et avec un final émouvant, « Léon » respecte ainsi tous les codes du cinéma bessonnien et ses fans seront comblés…

Jean Réno est bouleversant et attachant, la jeune Portman tient bien la route avec un jeu crédible et Gary Oldman est effrayant en flic accro aux amphétamines…

Ça démarre direct à fond la caisse, deux minutes et ça y est Besson nous met dans l’ambiance !

Les gunfights sont survoltés et les cadrages font la part belle à des mouvements de caméra très amples, Luc Besson sait où il va…

Seul petit bémol, SPOILER ON la scène de l’assaut où Réno est extirpé et sorti avec un uniforme du GIGN SPOILER OFF, c’est trop gros, on sent que Besson a piqué l’idée vue dans « Le silence des agneaux », sinon c’est un quasi sans faute…

« Léon » est une heure quarante de plaisir, du cinéma qui fait honneur au genre, toute l’équipe est professionnelle, les artificiers, les décorateurs et aussi la musique de Eric Serra, compositeur fidèle et attitré de Besson, tout le monde est à sa place pour un résultat incroyable…

Tous ceux qui ont vu « Léon » s’en souviennent et la qualité de la narration rend ce film indélébile…

Chef d’œuvre !

Note : 9.5/10




 

jeudi 24 juillet 2025

Godzilla contre Mechagodzilla de Jun Fukuda, 1974

GODZILLA CONTRE MECHAGODZILLA

Titre vo Gojira tai Mekagojira

De Jun Fukuda

1974

Action/science – fiction

Aka Godzilla contre Mekanick Monster

Scénario Jun Fukuda, Masami Fukushima  et Shinichi Sekizawa Hiroyasu Yamamura

Avec Masaaki Daimon, Kazuya Aoyama et Akihiko Hirata

Musique Masaru Sato

Japon

84 minutes

Produit par Toho

Synopsis :

Sur Okinawa, une prêtresse azumie a une vision d'une ville détruite par un monstre géant. Pendant ce temps, Masahiko Shimizu découvre un type de métal inconnu sur Terre et l'apporte au professeur Miyajima pour examen. Une fouille menée par le frère de Masahiko, Keisuke, mène à la découverte d'une chambre remplie d'objets anciens - notamment une statuette de King Caesar, le protecteur d'Okinawa - et d'une fresque murale porteuse d'une prophétie inquiétante. Keisuke est rejoint par l'archéologue Saeko Kaneshiro, qui traduit la prophétie.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Cet opus de la longue saga des Godzilla est peut être le meilleur, tout est d’une richesse dans ce film, la rigueur est de mise, que ce soit pour l’action ou pour le scénario, on peut dire que le Godzillaphile est comblé avec ce « Godzilla contre Mechagodzilla », c’est un régal absolu…

Pas moins de 3 monstres ( !), là c’est fromage et dessert et ça ne s’arrête jamais !

Le cinéphile érotomane sera gâté avec les deux pouliches du film, deux superbes japonaises, « Godzilla contre Mechagodzilla » est un vrai bonheur visuel, mieux que les précédents, l’histoire tient en haleine et s’avère super intéressante et Jun Fukuda évite le piège du ridicule et se concentre sur une intrigue qui tient bien la route, avec de plus dans les protagonistes deux inspecteurs d’Interpol pas du tout grotesques…

Il y a une touche « alien » puisque les assaillants, lorsqu’ils sont tués, deviennent zombifiés comme venus de l’espace, le trucage est très sympa !

Non là on a du très bon et même les néophytes qui n’y connaissent rien ou pas grand-chose ne pourront que se délecter, on prend grand plaisir au visionnage…

Les scènes de combats sont grandioses et toniques et le responsable des effets spéciaux n’hésite à utiliser du gore (tout est relatif) avec un Godzilla blessé qui saigne…

De nombreuses cascades viennent agrémenter le métrage, on en a pour son argent et je persiste en disant que c’est certainement un des meilleurs de la saga, ou du moins l’un des plus qualitatifs…

Pour ceux qui n’y connaissent rien, c’est un bon départ pour commencer dans les « Godzilla », une bonne approche de la saga et même pour les novices en la matière, chacun y trouvera forcément son compte…

Une petite perle du cinéma d’exploitation japonais !

Note : 8.5/10

 


 

mardi 15 juillet 2025

REC de Jaume Balaguero et Paco Plaza, 2007

 

REC

De Jaume Balaguero et Paco Plaza

2007

Espagne

Avec Manuela Velasco, Pablo Rosso, Jorge Serrano, Ferran Terraza, David Vert

78 minutes

Horreur/found footage

Synopsis :

Espagne, Barcelone, fin années 2000…

Angela Vidal est une journaliste qui anime l’émission télé « Pendant que vous dormez ».

Accompagnée par son collègue caméraman, Angela doit faire un reportage sur les pompiers de la ville…

A peine installée dans la caserne, Angela est alertée par une urgence, une vieille dame fait une crise de démence au sein d’un immeuble ; Angela suit les pompiers et se rend sur les lieux !

Ce qu’elle va découvrir dépasse l’entendement…

Tristana Medeiros, une enfant possédée par le diable, a contaminé tous les occupants de l’immeuble et la police a mis tout le monde en quarantaine…

Une lutte sans merci s’engage alors et Angela va vivre une plongée dans l’horreur !

Mon avis :

Immense succès et film incroyable, « REC » est une réussite absolue, c’est un classique du « found footage » et un film d’horreur et de possession qui met vraiment mal à l’aise…

Tous les acteurs (Manuela Velasco en tête) sont impliqués et le rythme ne faiblit jamais !

Après un démarrage pépère tout va partir en live et plus le film avance, plus la sensation de « piège » s’accentue…

Le dernier quart d’heure est étouffant et la découverte du magnétophone et des coupures de journaux fait dresser les poils, on s’est faits avoir et le talent du duo Balaguero/Plaza est clair et net, le pari de foutre la trouille est rempli haut la main !

Ça barde et c’est effrayant, un film espagnol de cette trempe ça n’arrive pas souvent et c’est à saluer…

Régulièrement ponctué de séquences gore, « REC » est stressant et il faut s’armer du plus grand courage pour le visionner jusqu’à son issue ; il n’est pas exclu de sursauter plusieurs fois lors de certains passages…

Une pure tuerie, tout cinéphile se doit de l’avoir vu !

PS : Manuela Velasco est très mimi

Note : 9/10




samedi 5 juillet 2025

2019 après la chute de New York de Sergio Martino, 1983

 

2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK

De Sergio Martino

1983

Italie

Avec Michael Sopkiw, Valentine Monnier, Anna Kanakis, George Eastman, Edmund Purdom

SF post apo spaghetti

95 minutes

Blu ray édité chez Studio canal

Synopsis :

Ville de New York et Alaska, en 2019 après un apocalypse nucléaire qui a tout ravagé…

Parsifal, un guerrier, est mandaté par le président de la confédération pour une mission extrêmement périlleuse…

En effet, l’explosion atomique a rendu toutes les femmes stériles !

Toutes sauf une !

Parsifal doit la retrouver absolument et la ramener à la base d’Alaska…

En échange, il gardera la vie sauve et embarquera dans une expédition avec le président ; pour l’aider, on lui adjoint deux mercenaires, les voilà partis dans leurs recherches !

Très vite, Parsifal va devoir affronter mille et un dangers, avec des irradiés, des rats, des hommes singes et surtout la horde des Euraks, salopards de la pire espèce, eux aussi à la recherche de la dernière femme féconde…

Combats, fusillades, endroits hostiles et personnages glauques vont ponctuer les pérégrinations de Parsifal et ses acolytes et il fera connaissance d’une jolie blonde dont il tombera amoureux…

Malgré une issue pour le moins énigmatique, la partie sera loin d’être gagnée…

Mon avis :

« 2019 après la chute de New York » est un film culte de Sergio Martino, il figure dans la liste des meilleurs du genre !

Ultra efficace avec des séquences gore sans arrêt (maquillages 4 fromages comme seuls les Italiens savent torcher), c’est vraiment un beau bordel un LOL total ! le père Martino nous pompe allègrement « Mad Max 2 », « New York 1997 » et cerise sur le gâteau même « La planète des singes », les acteurs semblent paumés (Eastman hirsute et barbu, Sopkiw aussi expressif qu’une armoire IKEA et la pauvre Valentine Monnier se demande bien ce qu’elle fout là dedans), et pourtant l’action fonctionne plein pot et le spectateur cinéphile fan de  nanars y trouvera son compte et appréciera le spectacle sans difficulté…

C’est un vrai festival et Martino ne recule devant rien pour attirer l’attention ; avec peu de moyens financiers mais grâce à des astuces (surtout un montage nerveux) ça gagne indéniablement en efficacité et à aucun moment on ne s’ennuie !

Bref, on se régale et c’est du « no limits » niveau gore et action, de la SF ritale croustillante comme on les aime, on est en 1983, plein âge d’or du bis où règnaient les cadors du genre (sf spaghetti), c’était super rentable et les bougres l’avaient compris et savaient y faire !

Et maintenant c’est le mimi c’est le rara c’est le miracle, en 2025 on le trouve en blu ray 4 K (qui l’eut cru ?) donc aucune excuse pour les retardataires, foncez et procurez vous « 2019 après la chute de New York », c’est du caviar en barres !

Note : 7.5/10




vendredi 27 juin 2025

MISERY de Rob Reiner, 1990

 MISERY

De Rob Reiner
1990
Avec James Caan, Kathy Bates, Lauren Bacall, Richard Farnsworth, Frances Sternhagen
Thriller psychologique
107 minutes
D’après le roman de Stephen King
Synopsis :
Romancier à succès, Paul Sheldon est le créateur de la saga Misery, série de romans “à l'eau-de-rose”, mais, pour son dernier roman, il a décidé de faire mourir son personnage qui lui a apporté le succès afin de passer à autre chose. Désireux de se concentrer sur des histoires plus sérieuses, il écrit dans un chalet du Colorado un manuscrit pour un nouveau roman qui, il l'espère, lancera sa nouvelle carrière. Il prend ensuite le volant de sa voiture, une Ford Mustang 1965, sous un blizzard, pour regagner New York. La visibilité sur la route étant presque nulle, il finit par avoir un accident. Inconscient, il est secouru par Annie Wilkes, une infirmière admiratrice de Misery qui le ramène chez elle.
(source : Wikipedia)
Mon avis :
Attention ! pure bombe ce film !
Adapté d’un roman de Stephen King, « Misery » est une incontestable réussite ; un duo avec deux acteurs vraiment impressionnant et une ambiance à la Hitchcock avec des passages dotés d’un suspense à couper le souffle…
Kathy Bates (même nom que Norman) excelle dans son rôle de psychopathe et très vite le spectateur prend peur à chacune de ses apparitions !
James Caan n’en mène pas large face à sa geolière et il essaie de trouver des subterfuges mais ça rate quasiment tout le temps, malgré une fin sanglante et douloureuse (FX signés Greg Nicotero, un habitué du gore)…
Ça barde méchamment et la mise en scène de Rob Reiner est implacable et impeccable, on est captivés du début à la fin, « Misery » c’est monstrueux !
Je vous laisse découvrir un film hors des normes et qui se savoure avec délectation, tout est taillé au millimètre près niveau scénario et les deux comédiens sont sur un nuage, impliqués et en pleine adéquation dans leurs personnages, tout est crédible et Rob Reiner se régale à nous torturer mentalement, tout comme Caan l’est physiquement ; c’est sans doute une des meilleures adaptations d’un roman de Stephen King au cinéma et la seule qui obtint un Oscar (Kathy Bates est phénoménale)…
Tout est calibré nickel et « Misery » laisse un souvenir mémorable et indélébile…
A voir sans faute !
Note : 9/10



Terreur dans le Shanghaï Express d'Eugenio Martin, 1972

 TERREUR DANS LE SHANGHAI EXPRESS

D’Eugenio Martin
1972
Espagne/Grande Bretagne
Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Telly Savalas, Victor Israel, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa
Film fantastique
84 minutes
DVD édité chez LCJ
Blu ray édité chez Le Chat qui fume
Aka Horror Express
Synopsis :
En 1906, Alexander Saxton, paléontologue, découvre un hominien fossilisé en Chine.
Lors de son retour à Londres par le Transsibérien, il fait la rencontre de son rival, le Docteur Wells, qui décide d'ouvrir la fameuse caisse qui contient la créature. Celle-ci revient à la vie...
(source : Wikipedia)
Mon avis :
Déclinaison en version « paëlla » des films de la Hammer, « Terreur dans le Shanghai Express » se savoure pleinement, les séquences se déroulent avec un bonheur et une action qui croustillent sous la dent et on est pris dans l’histoire du début à la fin, en somme, pour tout cinéphile c’est un régal total !
Peter Cushing a doublement du mérite puisqu’il venait de perdre son épouse peu de temps avant le début du tournage, cela se voit qu’il était très affecté et Christopher Lee le soutient moralement comme il peut, cette solidarité entre acteurs sert de levier au film et rehausse sa qualité…
Plongeons dans cette aventure, ma foi, vraiment très originale, qui va partir très vite en horreur pure, dès que la créature se libère et « contamine » les passagers du train …
Bougrement attendrissant et vraiment sympathique, « Terreur dans la Shanghai Express » prend tout son temps et l’essor se déploie pour un déchainement peu commun avec des séquences de paniques et de meurtres qui iront crescendo jusqu’à l’issue…
La mise en scène est soignée et le trio Lee/Cushing/Savalas (même si ce dernier apparait brièvement) s’avère très efficace…
La reconstitution du train et les beaux décors de la gare au début sont une plus-value, notamment pour introduire le fameux huis clos du Shanghai Express où se concentrera le reste de l’action du film…
Vous l’aurez compris, « Terreur dans le Shanghai Express », sans être le chef d’œuvre ultime, se suit avec une grande délectation et ravira les cinéphiles friands d’horreur gratinée ; quasiment aucun temps mort n’est à déplorer !
Naïf et sûr de lui en même temps, « Terreur dans le Shanghai Express » se dote d’une grande précision dans son scénario, tout en restant proche des codes du cinéma d’exploitation européen des années 70…
Petit film qui fournit le taf comme il faut, « Terreur dans le Shanghai Express » est donc à encourager massivement d’autant qu’un blu ray est sorti chez nos amis du Chat qui fume, notons que pléthore d’éditions DVD sont également disponibles (dont celle de LCJ)…
C’est un must have dont on aurait tort de se priver…
Hautement recommandable, la satisfaction est indéniable au visionnage !
Note : 7.5/10



vendredi 6 juin 2025

Athena de Romain Gavras et Ladj Ly, 2022

 

ATHENA

de Romain Gavras

2022

France

avec Dali Benssalah, Ouassini Embarek, Anthony Bajon, Alexis Manenti, Birane Ba, Karim Lasmi

99 minutes

Produit par Ladj Ly

Disponible sur Net flix

Film épique/film de guerre/étude sociale

Budget : 16 000 000 euros

Synopsis :

Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel retrouve sa famille déchirée.

Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim et le business en péril de son grand frère dealer Moktar, il essaye de calmer les tensions.

Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à venir.

Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Très controversé et décrié à sa sortie en grande pompe sur Netflix, voici enfin « Athena », l’ultime film absolu sur le malaise des banlieues, héritier de films comme « La haine », « Ma 6t va crack-er », « Les misérables » ou « BAC nord », ici les codes sont poussés et déclinés au maximum et le film souffre de scènes répétitives, c’est clairement un film de baston et de guerre, une guerre entre la police et les jeunes d’une cité et tout est hyper réaliste, Gavras choisit de privilégier plus la forme sur le fond et la technique déployée pour « Athena » tient du prodige !

Un scénario basique de vendetta géante mille fois déjà vu mais dès le début on comprend qu’on a affaire à du lourd, à peine deux minutes écoulées et ça part en sucette, le cocktail molotov balancé embrase le commissariat et, par la même occasion, le spectateur qui se retrouve pris dans un tourbillon incessant de violence et ce sera du non-stop pendant près d’une heure quarante !

Un déluge de séquences d’émeutes magnifié par des mouvements de caméra démentiels, Romain Gavras connait son job et nous étonne par sa virtuosité, ce plan fixe en vision subjective reproduit des tas de fois rappelle celui du début du « Soldat Ryan », on y pense de suite dès la scène d’ouverture !

Mais « Athena » n’a hélas pas de que des qualités, les répliques sont souvent incompréhensibles, la diction des acteurs n’est pas professionnelle et on  a du mal à comprendre les dialogues…

Le rythme, cependant, est vraiment efficace, la dynamique se fait à 200 à l’heure et les cinéphiles fans d’action apprécieront le spectacle !

Le quartier du Parc aux lièvres que je connais bien est facilement reconnaissable et les figurants sont de réels habitants, la circulation a été neutralisée en conséquence pour le tournage et Romain Gavras a parfaitement exploité les lieux et l’architecture des tours de cette cité…

La mise en scène d’ »Athena », c’est quand même du haut niveau de cinéma, les moyens financiers (16 millions d’euros) n’ont pas été gâchés et le rendu final tient bien la route, « Athena » n’a pas à rougir de ses prédécesseurs et Romain Gavras s’en sort avec les honneurs !

Si vous aimez les films musclés, la violence interne aux banlieues et les affrontements entre CRS et jeunes de cités, vous serez comblés par « Athena » qui s’impose irrémédiablement comme LA référence du genre…

C’est comme « Banlieue 13 » mais en cent fois plus intelligent, Romain Gavras sait ce qu’il fait et où il met les pieds, seul un cinéaste de sa trempe pouvait retranscrire une histoire pareille avec autant de talent et surtout cette technique de barge digne des plus grands metteurs en scène contemporains…

En résumé, on sait ce qu’on va voir d’avance avec « Athena », il n’y a pas de trahison ou d’erreur sur la marchandise, on en a pour son argent et les attentes sont largement comblées ; c’est un film violent et bourré d’énergie qui mettra K.O. même le plus aguerri des cinéphiles, l’action et le dynamisme fonctionnent plein pot, le postulat, même si simpliste, est sincère, Romain Gavras décline de main de maitre des plans séquences bluffants, tour à tour prenant aux tripes autant que le climat électrique qu’il amplifie en permanence par sa technique de filmage !

De l’hyper haut niveau et du cinéma ultra direct qui, finalement, manquait au cinéma français, Romain Gavras, épaulé par Ladj Ly, signe une vraie bombe filmique, comme pour « Les misérables » on sort du visionnage anéantis et collapsés, il faut bien plusieurs minutes pour s’en remettre…

« Athena » est un summum de réussite dans le genre de films de violences urbaines, il s’est parfaitement exporté aux Etats unis, ce qui prouve qu’il est rentable et les distinctions pullulent pour ce film outre Atlantique, ce qui est mérité !

Ne boudons pas ce genre d’initiatives, Romain Gavras a mis ses couilles et ses tripes sur la table, il a cru à son projet jusqu’au bout et c’est à encourager lourdement !

PHENOMENAL !!!!!!!!!!

Note : 9/10