mercredi 11 avril 2012

Battleship de Peter Berg, 2012, produit par Hasbro

BATTLESHIP

De Peter Berg

Etats Unis

Produit par la firme Hasbro

2012

avec Taylor Kitsch, Liam Neeson, Alexander Skarsgard, Rihanna, Brooklyn Decker, Tadanobu Asano et Peter MacNicol

130 minutes

Résumé :

Ayant capté un signal de communication envoyé par la NASA quelques années plus tôt, un vaisseau d’extra terrestres prend possession des fonds marins au large d’une ile d’Hawaï.

A la suite d’un exercice militaire, une flottille tombe nez à nez avec la partie immergée du vaisseau des fameux aliens…

Se faisant particulièrement hostiles, ces derniers détruisent en partie l’armada de la U.S. Navy et forment un bouclier autour d’un périmètre établi, rendant ainsi impuissants les renforts aériens et maritimes pour sauver la poignée d’hommes faits involontairement prisonniers…

La base des aliens balancent des roquettes métalliques à droite et à gauche détruisant les métropoles environnantes !

Une lutte est alors engagée avec le commandant Hopper, seul homme habilité à diriger les opérations après le décès de son frère…

Sam, sa fiancée, est de son côté missionnée pour rencontrer le responsable des satellites perché sur une colline sur la côte de l’archipel…

Les japonais également se souderont avec les américains pour endiguer la progression des aliens mutants grâce à des moyens déployés très impressionnants !

C’est la guerre dans les mers !

Mon avis :

Forcément et après tout le battage médiatique autour de « Battleship », on y part avec de lourds à priori !

Certes on a de nouveau droit au sempiternel patriotisme amerloque et aux drapeaux volants au vent, mais en passant outre de tout ça, il faudrait vraiment être de très mauvaise foi pour ne pas reconnaitre que le film a de sacrés atouts et même des qualités certaines !

Et que je rassure les grognons qui se foutaient de moi quand j’avais déclaré aimer le « 2012 » de Roland Emmerich, ici TOUT, absolument TOUT est LISIBLE !

C’est pas comme dans la trilogie lourdinguissime des « Transformers » ! dans « Battleship » on comprend TOUT, on assimile bien les plans et on prend un REEL PLAISIR à regarder le métrage !

Je ne hurle absolument pas au chef d’œuvre, mais au film divertissant par excellence, léger comme un milk shake et qui rassérène et permet d’oublier tous ses soucis du quotidien, ce qui est déjà pas si mal !

Votre copine vous a plaqué, vous venez de perdre votre taf, vous êtes au bord de la dépression ?

Allez voir « Battleship » ! à défaut de résoudre vos problèmes il vous fera changer d’air, vous oxygéner et sortir de la morosité du quotidien !

Et les effets spéciaux c’est juste fabuleux !

On s’en prend plein les dents et plein les mirettes !

Cela rappelle pêle mêle « Stargate », « Aliens le retour », « Waterworld »,  « Pearl Harbor », « 2012 », Independence Day » et même un passage du « Titanic » de Cameron !

Il y a également beaucoup d’humour et un second degré plutôt rare pour un film de ce calibre !

Beaucoup, beaucoup d’action, et des vues aériennes fantastiques, un des blockbusters les plus impressionnants qu’il m’ait été donné de voir !

Les décors d’Hawaï, les navires, le ciel, l’espace, tout est parfaitement bien exploité pour un rendu très à la hauteur comme seuls les américains savent nous pondre !

Les aliens, quant à eux, ne sont pas en reste et restent crédibles car parfaitement identifiables et identifiés …

Taylor Kitsch n’est pas ringard comme son patronyme pourrait le laissait présager et se défend bien en looser de la U.S. Navy devenu héros (un peu malgré lui) après la mort de son frère …

Brooklyn Decker, l’atout sexy du film, ne fait pas du tout « potiche » à contrario de Megan Fox dans les premiers Transformers, elle assume bien sa féminité et se révèle efficace dans son rôle…

Liam Neeson (son père) de par sa présence monolithique et rugueuse prouve une nouvelle fois sont talent non exempt d’un certain décalage ponctué d’humour, notamment lors de la blague finale faisant référence au dorito au poulet !

En fait « Battleship » est vraiment un film d’une sympathie extrême, ce dont on avait bien besoin dans le folklore du cinéma contemporain, honnête spectacle très bien ficelé et dépaysant à l’absolu…

Vous pouvez même y emmener vos enfants, il s’agit d’un métrage familial qui ravira les petits comme les grands…

Vraiment un blockbuster nécessaire aux autres, fédérateur et ne se prenant pas au sérieux, et qui a le mérite d’apporter jubilation et évasion jouissive…

Un must qui, n’en doutons pas, se bonifiera avec le temps et restera pilier dans les annales du film de science fiction de la décade 2010.

Note : 17/20







mardi 10 avril 2012

VALSE AVEC BACHIR, Ari Folman, 2008

VALSE AVEC BACHIR

WALTZ WITH BACHIR

De Ari Folman

France/Israel/Allemagne

2008

Documentaire d’animation

César du meilleur film étranger en 2008

Co produit par Arte

Synopsis :

Ari avait à peine 19 ans quand il fut missionné en 1982 comme soldat de Tsahal (l’armée israélienne) sur la commune palestinienne englobant Sabbra et Chatila pour « couvrir » les phalangistes (armée libanaise prise en renforts afin de « nettoyer » la population avant l’arrivée des soldats commandités par Ariel Sharon).

22 ans après, ses nuits sont hantées par de récurrents rêves/cauchemars où il voit ses congénères munis de fusils sortir nus d’une plage en pleine nuit sous des bombardements incessants venus d’un ciel rouge sang écarlate…

Il décide de rendre visite à un psychanalyste qui est aussi son ami et par le biais d’une analyse clinique il se remémore certains passages de ses incursions alors qu’il était mandaté par Tsahal…

Il mêle onirisme, fantasmes et quête d’identité par le biais de raisonnements pour la plupart absurdes et irraisonnés mais seule reste l’évidence de l’horreur de la guerre et du conflit israelolibanopalestinien, engrangé par des raids meurtriers brisant la population interne dans une jugulation transcendée par la force des armes, des tanks et la folie des généraux insensibles au désarroi et allant jusqu’au bout de leur entêtement…

Le titre du métrage fait référence à une « danse » exécutée par un des soldats israéliens qui était à couvert en pleine rue sous les affiches de propagande d’un homme politique vénéré par la population et prénommé Bachir…

L’issue de « Valse avec Bachir » reprend la réalité pour quitter l’animation et renvoie aux femmes palestiniennes lorsqu’elles découvrent, vociférantes et abasourdies, les cadavres des gens tués lors des massacres de Sabbra et Chatila en 1982 (documentaire de la BBC)…

Mon avis :

« Valse avec Bachir » est un film précurseur et révolutionnaire puisqu’il invente un genre nouveau au septième art : le « documentaire d’animation »…

Graphiquement irréprochable et mêlant réalisme (cela va jusqu’aux clignements d’yeux des protagonistes) ésotérisme (les théories avancées par les psychanalystes renvoient directement à des complexes de personnalités) et onirisme débridé (la femme géante nue aux tétons salvateurs et libérateurs qui surgit de la mer et sur lequel s’engouffre le soldat –symbolique évidente de la mère/nourricière-, les chiens hurlant au début du film –symbole des palestiniens annihilés par Tsahal et quelque part renvoyant Ari face à ses propres peurs, à son propre déni de l’horreur), ceci étant, et malgré un côté quelque peu « hermétique » qui pourrait déstabiliser le moins « open » des spectateurs, « Valse avec Bachir » nous collapse totalement, desservi par des images de bande dessinée « cinématographiées » et animé par une soif inextinguible  « d’essayer de comprendre » les choses, de creuser avec des mains terreuses jusqu’au saignement dans l’opprobre tapi dix pieds sous terre, dans l’unique but d’analyser la raison de tels crimes commis et la motivation folle, mégalomane et quasi génocidaire d’Ariel Sharon qui, contacté en pleine nuit, remercie le commandant et se rendort comme si de rien n’était !

Le psychanalyste y voit comme un « calque » quarante ans après !

Après la seconde guerre mondiale où les Juifs étaient victimes, les voici transformés en bourreaux à leur tour, et ce, avec l’assentiment d’une bonne partie de la communauté internationale !

« Valse avec Bachir » ne prend aucun parti pris mais dénonce la folie de la guerre et renvoie aux viscères de l’horreur de cette dernière, magnifié par un graphisme plombé de beauté qui imprègne et se loge dans la rétine !

Inoubliable, il amène à se poser des questions et reste une leçon de « cinéma hors normes », comme on en voit peu…

PS : Ne jamais montrer ce film à un enfant (il contient un passage pornographique ! – une vidéo porno visionnée par un soldat particulièrement explicite avec une pénétration !)

Note : 19/20




vendredi 6 avril 2012

Le Spectre du Docteur Hichcock de Riccardo Freda, 1963

LE SPECTRE DU DOCTEUR HICHCOCK

Aka Lo Spettro

Aka The Ghost

De Robert Hampton aka Riccardo Freda

Italie

1963

édité chez Artus Films

avec Barbara Steele



Synopsis :

Ecosse, 1910.

Le richissime docteur Hichcock vit paralysé des membres inférieurs en fauteuil roulant au sein d’un luxueux manoir avec son épouse Margaret, une superbe femme brune…

Le docteur Livingstone (qui soigne le professeur Hichcock) est amoureux de Margaret et cette dernière ne supportant plus son mari, ils décident tous les deux de le tuer…

Avec une potion empoisonnée au curare ils mettent fin à ses jours…

Une fois inhumé dans la sépulture du domaine, les deux amants maudits espèrent se la couler douce avec la fortune du défunt…

Mais il n’en est rien !

De troubles événements vont se produire, tous plus machiavéliques les uns que les autres !

La vieille servante Catherine sera mêlée à cet imbroglio…



Mon avis :

Saluons le talent indéniable de Freda à mettre en images des plans gothiques estampillés baroques ici au summum de sa création…

Le film est ingénieux, bien que tourné en très peu d’endroits ! (4) ! le salon, la chambre, un plan symétrique de l’escalier et quelques extérieurs !

Avec des moyens ultra réduits, Freda arrive à instaurer un climat propice à la terreur !

Sacrée gageure eu égard à un gros problème d’éclairage dans son film (la luminosité fait cruellement défaut) et rendant quelques fois pénible sa visibilité !

Certes presque tous les plans du métrage sont tournés de nuit mais ça n’excuse pas tout !

C’est le SEUL bémol du film !

Car autrement l’histoire est très bien amenée, le dénouement saisissant et les acteurs au firmament !

Des trouvailles importantes pour l’époque seront même réutilisées dans des films contemporains (notamment le sang coulant sur la caméra lors d’un  meurtre au rasoir que Lustig reprendra dans un passage de « Maniac » 17 ans plus tard !)…

Steele excelle en femme hystéronévrotique et son jeu est imparable en épouse adultère tiraillée vénalement entre un coffre rempli de bijoux et un amant volage et sadique…

Bref, on est en présence de lourd avec, hormis quelques réserves énumérées plus haut au niveau des éclairages, ce métrage qui suit un plan très bien échafaudé…

Moins baroque que Bava tout de même (j’ai cru reconnaître l’actrice d’ »Opération Peur » dans le rôle de Catherine) et aux couleurs beaucoup moins vives et criardes, ce « Spectre du Docteur Hichcock » reste tout de même honorable et bien réalisé dans son traitement…

Ajoutons y un sadisme certain et un côté pervers pour obtenir un chef d’œuvre du genre qui, dans l’ensemble, satisfera nombre des fans friands d’horreur gothique des années 60 !

Merci à Artus Films également !



Note : 9/10





jeudi 5 avril 2012

Le choix des armes d'Alain Corneau, 1981

LE CHOIX DES ARMES

De Alain Corneau

France

1981

avec Yves Montand, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Gérard Lanvin, Michel Galabru et Richard Anconina

130 minutes

Synopsis :

Un truand de grande envergure et à la carrure imposante surnommé « Mickey la terreur » réussit à s’évader du centre pénitentiaire où il était emprisonné…

Il se fait la belle avec un de ses acolytes…

Arrivé dans une planque où il croyait être tranquille, il essuie des tirs d’armes, est blessé et voit son ami touché…

Son camarade est en fait le frère de Durieux, le riche propriétaire d’un haras…

Durieux soigne comme il peut son frère prénommé Serge mais celui-ci succombera à ses blessures !

Mickey fou de rage et croyant avoir été dénoncé par Durieux fait une arrivée tonitruante jouant les troubles fête dans la propriété lors d’un repas nocturne !

Il reviendra une nouvelle fois, mais suivi sans le savoir par un commissaire acharné et féru, collègue d’un policier tué par Mickey lors de son escapade !

Un tir perdu tue mortellement Nicole, la femme de Durieux !

Une chasse mortelle est alors engagée entre Durieux et Mickey !

Durieux est prêt à tout pour venger la mort de sa femme et place Mickey comme unique responsable du décès de son épouse …

La traque peut alors commencer !

Et elle sera impitoyable !

Mon avis :

Véritable témoignage cinématographique de la crème des crèmes du polar hexagonal du début des eighties, « le Choix des armes » est un véritable régal, à la tension intense et au climat lourd et se suit parfaitement sans le moindre déplaisir !

Scénario sans accrocs, plans de paysages magnifiques et comédiens exemplaires, Corneau arrive au terme de son exploration polaresque périodique et se laisse aller pour atteindre la quintessence du genre, millimétrée et calibrée au plus près…

Montand est toujours aussi parfait dans son jeu austère et déterminé, Depardieu est halluciné et hallucinant, presque proche de la psychopathie, dans un rôle limite d’ogre pourtant sublimé et transgressé par l’innocence enfantine de la petite fille, qui a l’air perdue dans un dédale de violence et de gunfights !

Lanvin/Galabru/Anconina bien impliqués dans leurs seconds rôles et Deneuve sensuelle et atomisante, symbolique du rattachement à la volupté, pourtant balayée d’une rafale de colt 45, comme si on soufflait l’espoir jugulé d’une sérénité nécessaire à son mari, embrigadé dans une spirale de violence qu’il a du mal à contrôler !

Parfois glauque (notamment dans ce panel de « petites gens » qui n’est pas sans rappeler le « Série Noire » du même auteur) et à l’architecture hyper contrastée (on passe d’un immeuble délabré de banlieue avec boites aux lettres taguées à une demeure richissime et cossue en quelques secondes !), « Le choix des armes » est d’abord un film qui se « vit de l’intérieur » !

Dès les premières minutes et comme par magie, on rentre de suite dans l’histoire, dans l’intrigue et on « vit » avec les protagonistes !

Puis au fur et à mesure du défilement se créée un attachement indéniable pour ces derniers, transcendée par une qualité de traitement et un jeu d’acteurs que nous envie le cinéma mondial !

Et oui il y avait une recherche, un besoin et un besoin de recherche pour élaborer des films qui tiennent la route !

« Le Choix des armes » fait partie de cette race de métrages inoubliables et brillants, témoins d’une époque indélébile dans le 7ème art tricolore.

A voir et revoir toujours avec autant de plaisir !

Dédicace à Pierre Jean Gabriel Bertrand, Monsieur le dénicheur de pépites…

Note : 9/10





dimanche 1 avril 2012

Hatesphere, groupe de Thrash Modern Danois

HATESPHERE

Thrashez Danois !

Modern Danish Brutal Thrash

Leur parcours :

Hatesphere est un groupe Danois de thrash metal. Ils ont réalisé leur premier album en 2001. Ils sont actuellement signés sur Steamhammer/SPV. Leur dernier album en date est sorti en France courant 2011, dans un style plus speed néanmoins toujours estampillé par ces mêmes Danois. Le dernier clip en date, To the Nines de l'album éponyme, met en scène Joller Albrechtsen le chanteur se torturant lui même pour s'insérer un "masque" en guise de mâchoire. Le clip a donc été censuré, quoique certaines vidéos sont trouvables facilement

Questions récompenses, Serpent Smiles and Killer Eyes a été élu 26eme des 40 meilleurs albums danois du moment, ce qui est fort inhabituel pour un groupe de thrash metal. On a également décerné pour Sickness Within un titre de meilleur album de l'année Danois.

Source : Wikipedia

Discographie :






The Sickness Within (2005) 10/10




Mes impressions :

Hatesphere à chaque album ça tranche dans le lard !

Rythmiques poussées à bloc, son ultra lourd, riffs de guitare rapides et en cavalcade, batteries en breaks et double pédale omniprésente, le groupe y va franco et s’avère vraiment hyper efficace !

Les textes sont un peu à la Slayer, côté guerrier et tueurs en série avec binouzes et fun en supplément !

Ils s’en foutent, ils jouent et y vont plein pot !

Jacob Bredahl premier chanteur et dissident du groupe en 2008 a formé « Allelujah » autre  combo extrême encore plus engagé mais Hatesphere reste toujours leader du Thrash Moderne Danois avec Konkhra, mais avec une fréquence de sorties plus importante et métronomique (un album tous les deux ans en moyenne contrairement à ses homologues qui restèrent longtemps sans sortir de disques)…

De leur longue discographie on retiendra « Bloodred Hatred » (considéré comme leur meilleur CD) « Sickness Within », « To the nines » (avec l’incroyable « Back stabber » et le génial « Clarity » au riff d’intro particulièrement entêtant) et leur dernier qui castagne dans tous les sens « The Great Bludgeoning » (2011 _ avec un titre éponyme ultra dansant qui envoie à mort le pâté !).

Hatesphere, c’est du gros, du mortel, du tout bon !

Un groupe sur lequel on peut compter, imparable, barbare et qui pue la sueur avec des zicos qui jouent jusqu’au sang, sans aucun compromis !












Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, 2011

DES HOMMES ET DES DIEUX

De Xavier Beauvois

France

2011

avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale

120 minutes

Grand Prix Festival de Cannes 2011

Synopsis :

Thibérine, village pauvre d’Algérie, entre 1993 et 1996, en plein pendant la période des massacres orchestrés par le GIA et le FIS (Front Islamique du Salut), dans un monastère.

La vie et le quotidien de la poignée de moines qui y sont résidents…

L’un deux est médecin et soigne les habitants du village, qui vivent dans le plus grand dénuement et y trouvent un tremplin salutaire pour leurs mornes existences, ponctuées de sorties au marché de la ville voisine…

Les moines cultivent eux-mêmes leur miel et le revendent, personne ne semble pouvoir les déranger…

Jusqu’à ce que des intégristes extrémistes, après avoir tué sauvagement des réfugiés croates en les égorgeant décident d’enlever les moines en vue de les exécuter…

Mon avis :

« Des hommes et des dieux » retrace le calvaire et l’issue atroce et apocalyptique dont furent victimes les moines de Thibérine sur trois années de 1993 à 1996, c’est tiré d’une histoire réelle !

Le métrage fait preuve d’une grande pudeur et presque d’une froideur, ne prenant parti pris ni pour un camp ni pour l’autre, mais essayant de véhiculer un message de tolérance et d’humanisme, rejetant tout misérabilisme et où chacun est traité à égal de l’autre…

Du moins, c’est le concept des moines qui ne font aucun distingo, remplis de la plus totale innocence et du plus grand dévouement envers la population fragilisée et délitée par les ravages de la guerre civile, mêlant la religion de surcroit…

Les moines sont même d’ailleurs acceptés et particulièrement appréciés par les habitants de Thibérine, qui voient en eux un espoir, un levier pour les aider et juguler la misère qui les ronge et les anéantit…

Lambert Wilson, pris entre le marteau et l’enclume, parfaitement conscient du danger à l’impact imminent qui se rapproche inexorablement, essaiera par tous les moyens de raisonner ses congénères sur l’hypothèse d’une fuite et d’un retour vers l’hexagone, mais rien n’y fera !

Lors de nombreuses séances de votes à main levée, ceux-ci seront majoritairement opposés à un exil salvateur qui pourtant leur aurait sans nul doute sauvé la vie !

Une première visite des terroristes islamistes était à deux doigts de tomber en bain de sang…

La suivante, hélas, ne sera pas du même acabit…

Jusqu’à une mort programmée dans un chemin enneigé (le plan est magnifique)…





« Des hommes et des dieux » est un film gracile et majestueux, d’une énorme rigueur dans son traitement et visant une approche dans esbroufes d’une tragédie qui secoua l’Algérie il y a plus d’une quinzaine d’années…

Un film à voir pour se souvenir, un film à voir pour ne pas oublier…

Interprétation colossale, acteurs habités, paysages et cadrages superbes, réalisme quasi chirurgical exempt du moindre voyeurisme et défilement linéaire passionnant, « Des hommes et des dieux » est un véritable chef d’œuvre à voir absolument !

Note : 10/10


INTOUCHABLES avec Omar Sy et François Cluzet

INTOUCHABLES

Avec Omar Sy, François Cluzet et Audrey Fleurot

2011

France

Genre : Comédie humaniste intelligente

1h50

Synopsis :

Un homme tétraplégique très riche cherche à recruter un employé toutes mains pour effectuer des services médicalisés à domicile, et ce, de jour comme de nuit…

Après moult candidatures il décide de donner sa chance à un trentenaire issu des quartiers défavorisés.

Très vite une relation fusionnelle va se nouer entre les deux hommes…

Idriss décide d’apporter sa jovialité et son côté « nature » et « franc parler » au tétraplégique qui y sera de suite réceptif pour endiguer et relativiser son handicap certes incurable mais pour vivre une « autre vie », totalement différente de celle qu’il connaissait jusqu’à maintenant…

Idriss le sort en pleine nuit, le fait voyager et même effectuer une séance de parapente !

Cette belle amitié les marquera tous deux pour longtemps et rien ne parait l’ébranler, du fait du côté humain et très rapproché de leur complicité, transcendée par un humour permanent et imparable !

Mon avis :

« Intouchables » est une LEçON DE VIE, un film qui ne paie pas de mine réalisé sobrement et pourtant à l’impact faramineux car il touche tout le monde, toutes les classes populaires, toutes les générations et demeure un véritable hymne à la tolérance et au refus de la négativité, du handicap et de la pauvreté…

Omar (loin de ses pitreries avec son comparse Fred dans le SAV) impose par son gabarit, sa joie de vivre et son naturel un sentiment de fraternité bluffant !

Enfin une comédie INTELLIGENTE, où l’on n’est pas pris pour des andouilles, novatrice, bouleversant et endiguant les stigmates des comédies hexagonales que l’on avait trop vues, et loin des clichés inhérents à cette catégorie !

Dans « Intouchables » ni vulgarité ni gags lourdingues, mais bel et bien une finesse du propos, une épuration des situations et une grâce portée par Omar et Cluzet, tout juste fantastiques et exempts du moindre déjà vu, pourtant pas facile eu égard à un sujet très casse gueule qui aurait pu vite sombrer dans la gaudriole et le sentimentalisme mielleux et pleurnichard…

Mais il n’en est rien, le spectateur est immédiatement pris d’affection pour le duo et les plans défilent virtuosement et limpidement, ponctués de passages bluffants et très bien mis en scène, grâce à une intelligence de traitement hors normes et plutôt atypiques pour le style…





Franchement, ce visionnage m’aura fait extrêmement plaisir je l’ai vu avec retard sur DVD et non au cinéma et je savais que tout le battage médiatique autour du film aurait pu desservir mes a priori anti consumérisme et me distinguer des « moutons de Panurge » ! Après avoir pris du recul une heure après l’avoir vu, j’ai éprouvé un sentiment de bonheur, de jubilation rassénérante et une joie de vivre renforcée…

« Intouchables » ramène à l’essentiel : CARPE DIEM et pousse vers le haut !

Un « film – thérapie » OVNI qui arrive à peu près une fois toutes les décades, d’une qualité et d’un sens du raisonnement développés, véhiculant un message de bonté avec grande efficience…

Il restera à coup sûr longtemps gravé dans les mémoires !

Note : 10/10