mercredi 25 mai 2011

Bruno Mattei, tâcheron fêlé du gore rital

Bruno Mattei (né le 30 juillet 1931 à Rome), aussi connu sous le pseudonyme anglicisant de Vincent Dawn, est un réalisateur italien de films de série B.
Son œuvre compte de nombreux films d'exploitation, que ce soit le courant post-apocalyptique, l'horreur de cannibale ou le simple copiage de films à plus grand succès.
Ses films sont souvent considérés comme des nanars.

Source : Wikipedia

« J’aime bien mes films, ce sont mes enfants mais si j’en avais la possibilité, je les referais tous ».
C’est par ces mots que Bruno Mattei, lapidaire, commente sa carrière dans l’interview qui lui est consacré sur l’édition DVD des « Virus cannibale ».

Roublard, toujours à l’affût du bon filon cinématographique et jamais gêné par l’idée de copier sur son voisin, Mattei est devenu le réalisateur archétypal du bis italien des années 80. Quitte même à disputer à Ed Wood la couronne de plus mauvais réalisateur du monde.
Sa spécialité ? Un peu de tout du moment qu’il y ait des nichons, de la violence sadique, du gore outrancier et un tout petit budget
Les inombrables pseudonymes de Nobru :
Michael Cardoso - Norman Dawn - David Graham - Bob Hunter - Frank Klox - Werner Knox - Jimmy B. Matheus - Jimmy Matheus - Jordan B. Matthews - J. Metheus - Erik (ou Herik) Montgomery - Stefan Oblowsky - Gilbert Roussel -William Russell - George Smith - Martin Miller - David Hunt


Au départ, l’ami Bruno né à Rome en 1931 est monteur, comme son père dont il reprend la société de montage dans les années 50. Il se vantera d’avoir monté plus de 100 films, surtout dans le cinéma de genre populaire et continuera toujours parallèlement à sa carrière de cinéaste à manier ciseau et colle pour d’autres productions. Il travail ainsi aussi bien pour Sergio Solima que pour Jesus Franco. C’est probablement sa formation de monteur qui explique sa passion immodéré du stock-shot...

Il se met à la caméra dans les années 70 d’abord pour faire des films érotiques de commande sous divers pseudonymes, n’hésitant pas à s’aventurer sur des créneaux particulièrement graveleux où de jeunes filles innocentes sont livrés à la débauche dans des prisons pour femme aux gardiennes sadiques, dans des couvents aux pratiques fort peu catholiques voire dans des camps nazis. Sadisme et érotisme resteront toujours ses genres de prédilection (Faut dire qu’avec des titres comme « les aventures sexuelles de Néron et Popée » ou « Porno Holocaust »...) et fin renard, il n’hésitera jamais dans ses films à déshabiller ses actrices pour les raisons les plus futiles ( qu’on se souvienne de l’actrice de « Virus cannibale » qui se met toute nue et se peint des motifs rituel sur les seins pour aller discuter avec une tribu de papous...).

Il s’essaye aussi (généralement sous le pseudo de Vincent Dawn) aux différents genres en vogue dans le cinéma bis italien : le post apocalyptique ( « Les rats de Manhattan »), le gore ( Zombie 3 cosigné avec Lucio Fulci ) ou le policier (« Cop Game »)
Arrivant après la bataille, il tente de redonner vie jusqu’en plein milieu des années 80 à des genres déjà dépassés depuis dix ans. Il tâte ainsi du western (« Scalps » et « White apache ») ou du péplum (« Les 7 gladiateurs » avec Lou Ferrigno et Sybil Danning !)) sans grand succès.
Son grand truc pour faire passer un téléfilm fauché avec quatre acteurs minables dans un terrain vague pour une superproduction hollywoodienne, c’est le stock shot. Poussé à un degré rarement vu il transforme dans « Virus Cannibale » une foret espagnole en jungle équatoriale de Papouasie en ajoutant aléatoirement dans son métrage des images d’animaux ( y compris africains ou américain) ou des danses tribales volées à un documentaire et tant pis si au passage le format et la qualité de l’image ne sont pas les mêmes...
A la fin des années 70, Bruno a la révélation : Il n’est certes pas le premier réalisateur italien à s’inspirer fortement des succès du box office U.S. mais lui va aller plus loin. Il ne va pas simplement copier les films des autres, il va les photocopier ! Reprenant sans vergogne non seulement le scénario, mais aussi des plans entiers de productions américaine, il enchaîne sans état d’âme des remakes à peine déguisés du Zombi de Romero ( Virus Cannibale), de Rambo II ( Strike Commando I et II) ou de Portés Disparus ( Double Target). Le summum du genre n’est autre que l’hallucinant Robowar, decalque complète de Prédator, avec vue subjective du monstre en fausses couleurs, équipe de mercenaire avec un rigolo binoclard et un éclaireur indien qui reste en arrière affronter mano à mano le Robowar en question et Reb Brown prenant les même poses que Schwarzy. Evidemment le résultat est toujours pitoyable et hilarant.
Poussant le bouchon toujours plus loin, il n’hésite pas à tenter de faire passer ses films pour les suites de grands succès américains. C’est ainsi qu’après avoir longtemps caressé le projet d’un Alien III avant le film officiel de Fincher il nous offre dès 1990 un Terminator II vite rebaptisé Shocking Dark face à des menaces de procès de Cameron et dont l’affiche pille allègrement le visuel de l’original. Il récidive quelques années plus tard avec un Jaws V, film de requin (pas plus nul que le IV en tout cas) où il détourne en plus la musique de Star Wars ! ! Bien sûr après quelques pirouettes judiciaires, Jaws V devient « Cruel Jaws », mais pendant ce temps là, la confusion marche à plein et Bruno vends son film comme des petits pains sur le marché international de la vidéo.

Quand il n'est pas réalisateur, il tâte aussi de la production. C'est ainsi qu'après avoir remplacé dans des conditions houleuses Lucio Fulci sur le plateau de Zombi 3 (voire la chronique de ce film pour comprendre toutes les embrouilles de ce tournage), au côté de son compère Claudio Fragasso, il profite de la présence de son équipe de tournage au Philippines pour demander à Claudio d'enquiller sur un Zombie 4 torché à la va-vite. Lui de son côté tourne en même temps Mission Suicide : Strike Commando 2. Quitte à rentabiliser une session de tournage dans une jungle à l'autre boût du monde autant en tirer le maximum et multiplier les films dans un temps très court. D'où une saison 87/88 particulièrement productive

Vétéran des âges héroïques du bis italien, Mattei se tourne vers la télévision lorsque dans les années 90, la production italienne s'essouffle. Il réalise bien encore quelques téléfilms érotiques mais ne perd pas le feu sacré.
Avec le temps ses films, jugés cheap et mal fichus à leur sortie ont pris une aura mythique avec les années grâce à des amateurs de cinéma décalés qui de Tarantino à Kassovitz (qui aurait aimé faire un film sur le making-of des rats de Manhattan) ont donné à Mattei le statut de cinéaste culte.

Et sous sa casquette, Bruno Mattei, pas dupe une seconde des raisons de cette célébrité nouvelle, sourit et continue à rêver de ses prochains films.

Addendum : On ne croyait pas si bien dire quand nous avons rédigé cette notice aux premiers temps du site, puisque Mattei a repris sa caméra pour nous offrir depuis 2001 une flopée de nouveaux films plongeant avec délice dans le revival du bis des années 80. Tout d'abord quelques téléfilms érotiques : "Belle Da Morire 1 et 2", "Capriccio Veneziano", "Privé" dont les italiens font une grande consommation
Au passage la filmographie de Bruno Mattei est un véritable casse-tête pour celui qui essaye de la reconstituer : les sources consultées se contredisent joyeusement, certains films sont sortis sous trois ou quatre titres différents (sortie sous un titre pour un festival puis un autre en salle, puis encore un autre à la vidéo et un quatrième titre en Belgique ou au Canada) et sont crédités à divers pseudonymes

Source : Rico de Nanarland



Réalisateur peu estimé du milieu où il végète, Mattei peut être considéré et à juste titre comme un pillard du bis.

Alternant les productions fauchés et crétines, il peut se targuer d'accoucher de films complètement frappadingues et dénués de recherche artistique profonde.

Le bougre a quand même réalisé LE chef d'oeuvre de sa longue carrière, à savoir "Hell of living dead"/"Virus Cannibale" qui reste mon film fétiche...

Demeurant cultissime, Mattei souffre du manque de qualité de ses oeuvres au sein du cercle des puristes du gore rital... je dirais que c'est ce qui le rend attachant... cool.gif

Souffrant d'un manque d'ambition flagrant, il n'a jamais réussi à détroner les maitres comme Argento ou Fulci...

Cependant il reste un réalisateur sympa et conscient de sa médiocrité, et c'est déjà pas si mal ! cool.gif
Filmographie (y en a un paquet !!) wacko.gif wacko.gif :
Source : IMDB

Belle da morire 2 (2005) (V) (as Pierre Le Blanc)
Tomba, La (2004) (V) (as David Hunt)
... autre titre : Non aprite quella tomba (Italy)
Mondo cannibale (2003) (V) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Cannibal World (International: English title)
Nella terra dei cannibali (2003) (V) (as Martin Miller)
... autre titre : Land of Death (International: English title)
Snuff killer - La morte in diretta (2003) (as Pierre Le Blanc)
... autre titre : Snuff Trap
... autre titre : Snuff movie - la morte in diretta (Italy)
Altra donna, L' (2002) (V) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Privè (Italy: DVD title)
... autre titre : The Other Woman
Capriccio veneziano (2002) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Venetian Caprice
Belle da morire (2001) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Killing Striptease


Ljuba (1996) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Body and Soul (International: English title)
Cruel Jaws (1995) (TV) (as William Snyder)
... autre titre : Jaws 5: Cruel Jaws (USA: LD title)
... autre titre : The Beast
... autre titre : Cruel Jaws (France: video title) [fr]
Legittima vendetta (1995) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Legitimate Revenge
Occhi dentro, Gli (1994)
... autre titre : Eyes Without a Face
... autre titre : Occhi senza volto (Italy: video title)
Omicidio al telefono (1994) (as Frank Klox)
... autre titre : Telephone Murder
Attrazione pericolosa (1993) (as Pierre Le Blanc)
... autre titre : Attrazione perversa
... autre titre : Dangerous Attraction (International: English title)
Terminator II (1990) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Shocking Dark
... autre titre : Shocking dark - Spectres à Venise (France) [fr]
Tre pesci, una gatta nel letto che scotta (1990) (as David Graham)
... autre titre : Three for One (USA)
Desideri (1990) (as Michael Cardoso)
... autre titre : Desire (USA)
... autre titre : Dirty Love 2
... autre titre : Mad Love 2


Nato per combattere (1989)
... autre titre : Born to Fight (International: English title)
Trappola diabolica (1988) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Strike Commando 2 (International: English title)
Zombi 3 (1988) (uncredited)
... autre titre : The Beyond (DVD title)
... autre titre : Zombie Flesh Eaters 2 (UK: video title)
Cop Game (1988) (as Bob Hunter)
... autre titre : Giochi di poliziotto (Italy)
Robowar - Robot da guerra (1988)
... autre titre : Robowar (UK: informal English title)
Sortis de route (1988) (as Gilbert Roussel)
Strike Commando (1987) (as Vincent Dawn)
Scalps, venganza india (1987) (as Werner Knox)
... autre titre : Sie kämpft wie ein Mann (West Germany)
... autre titre : Scalps (France: video title) [fr]
Double Target (1987) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Doppio bersaglio (Italy: alternative title)
"Appuntamento a Trieste" (1987) (mini) TV Series
... autre titre : Appointment in Trieste
Bianco Apache (1986) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Apache Kid
... autre titre : White Apache (USA: video title)
Rats - Notte di terrore (1984) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Mutants de la 2eme humanité, Les (France)
... autre titre : Rats
... autre titre : Rats de Manhattan, Les (France)
... autre titre : Rats: Night of Terror
Emanuelle fuga dall'inferno (1983) (as Gilbert Roussel)
... autre titre : Blade Violent (UK: video box title)
... autre titre : Emanuelle Escapes from Hell (USA: literal English title)
... autre titre : Emanuelle in Prison (UK)
... autre titre : Révolte au pénitencier de filles (France)
... autre titre : Violenti, I (Italy: alternative title)
... autre titre : Women's Prison Massacre (USA: video title)
Sette magnifici gladiatori, I (1983)
... autre titre : The Seven Magnificent Gladiators (International: English title)
... autre titre : 7 gladiateurs, Les (France: dubbed version) [fr]
Violenza in un carcere femminile (1982) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Caged Women (Italy)
... autre titre : Chicks in Chains
... autre titre : Emanuelle Reports from a Women's Prison
... autre titre : Emanuelle reportage da un carcere femminile (Italy)
... autre titre : Emmanuelle in Hell
... autre titre : Pénitencier de femmes (France)
... autre titre : Violence in a Women's Prison (Canada: English title: video title)
... autre titre : Women's Penitentiary 4
Caligula et Messaline (1982) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Caligola e Messalina (Italy)
... autre titre : Caligula and Messalina
... autre titre : Caligula's Perversions (USA: video title)
Nerone e Poppea (1982)
... autre titre : Aventures sexuelles de Néron et de Poppée, Les (France)
... autre titre : Caligula Reincarnated As Nero (USA: video box title)
... autre titre : Nero and Poppea: An Orgy of Power (USA: video title)
Vera storia della monaca di Monza, La (1981) (as Stefan Oblowsky)
... autre titre : Novices libertines, Les (France)
... autre titre : The True Story of the Nun of Monza (Europe: English title)
Holocausto porno (1981) (uncredited)
... autre titre : Porno Holocaust (USA)
Virus (1980/I) (as Vincent Dawn)
... autre titre : Apocalipsis canibal (Italy)
... autre titre : Cannibal Virus
... autre titre : Hell of the Living Dead
... autre titre : Inferno dei morti-viventi
... autre titre : Night of the Zombies (USA)
... autre titre : Zombi 5: Ultimate Nightmare (Italy)
... autre titre : Zombie Creeping Flesh
... autre titre : Zombie Inferno
... autre titre : Zombie of the Savanna
... autre titre : Enfer des morts-vivants, L' (France) [fr]
... autre titre : Virus cannibale (France) [fr]
Altro inferno, L' (1980) (as Stefan Oblowsky)
... autre titre : Guardian of Hell
... autre titre : The Other Hell
... autre titre : The Presence
Sesso perverso, mondo violento (1980) (as George Smith)


Sexual aberration - sesso perverso (1979) (as Jimmy Matheus)
... autre titre : Sexe interdit, Le (France) [fr]
Cicciolina amore mio (1979) (as Jimmy B. Matheus)
Emanuelle e le porno notti nel mondo n. 2 (1978) (as J. Metheus)
... autre titre : Emanuelle and the Erotic Nights (video title)
... autre titre : Emanuelle e le porno notti (Italy: short title)
... autre titre : Emanuelle e le pornonotti nel mondo
... autre titre : Emmanuelle the Seductress
... autre titre : Porno Exotic Love (USA)
... autre titre : Sexy Night Report (USA: informal English title)
Notti porno nel mondo (1977) (as Jimmy Matheus)
... autre titre : Emanuelle and the Porno Nights (Australia: video title)
... autre titre : Mondo Erotica (UK: video box title)
... autre titre : Mondo Erotico (UK)
KZ9 - Lager di Sterminio (1977)
... autre titre : S.S. Extermination Love Camp (USA: video title)
... autre titre : SS Extermination Camp
... autre titre : SS campo de sexo y violencia
... autre titre : SS campo extermination
... autre titre : Women's Camp 119
Casa privata per le SS (1977) (as Jordan B. Matthews)
... autre titre : Private House of the SS
... autre titre : SS Girls
... autre titre : Hôtel du plaisir pour le SS (France) [fr]
À l'est du Rio Concho (1976) (as Gilbert Roussel)
... autre titre : Ça va paniquer! (France)
Cuginetta... amore mio! (1976)
... autre titre : Love Sacrifice
Armida, il dramma di una sposa (1970) (as Jordan B. Matthews)

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