dimanche 29 avril 2012

Les Lyonnais d'Olivier Marchal, 2011


LES LYONNAIS

De Olivier Marchal

France

2011

avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval

Polar

95 minutes

Synopsis :

Une fresque qui s’étale sur une trentaine d’années sur la pègre qui sévissait dans la région Rhône Alpes…

Issus d’une famille de gitans, Momon et son fidèle ami Serge sont emprisonnés pour un larcin dérisoire (un vol d’un cageot de cerises !) et le film suit leurs démêlés avec la justice mais aussi les trahisons dont ils sont victimes, les coups fourrés et tout le lot de violences qui s’ensuit…

Jusqu’à ce que Momon soit mis au pied du mur face à une évidence : son propre camp n’est pas si pur que ça et même ceux qu’il croyait être ses plus fidèles acolytes se révèlent être en fait des brebis galeuses !

Une collaboration inopinée avec la police va le rendre à l’évidence ! même si le bougre a déjà presque tout perdu !

Un bain de sang océanique et une barbarie sans nom seront les vecteurs d’un affrontement sans pitié !

Qui s’en sortira ? et surtout avec quels moyens ?

Mon avis :

Réalisé avec un grand sens de la rigueur (aussi bien scénaristique que dans la restitution des décors ou des costumes), exempt d’anachronisme et violent comme un « film d’hommes », « Les Lyonnais » est un métrage exemplaire qui tient particulièrement bien la route !

Lanvin est impérial, il a un rôle taillé pour lui et sa personnalité de fonceur…

Karyo ne déroge pas à la règle dans son personnage d’enflure intégrale et même si vieillissant il s’en sort avec les honneurs !

La faune de la pègre lyonnaise comporte tous les stéréotypes surtout vers les années 70 (avec les filles soumises à leurs gangsters de maris, les caïds qui n’hésitent pas à frapper ou à flinguer fort, les casses et « braquo » -braquages- à pléthore, et la police le plus souvent dépassée –malgré une « rafle » dans un campement de gitans particulièrement millimétrée et efficace, et qui entrainera un procès fleuve !)…

Les gangsters ne reculent devant rien pour faire aboutir leurs desseins illégaux et font preuve d’une imagination hors normes et sans le moindre remords !

S’en prenant à des enfants ou des animaux, essayant par tous les moyens à faire régner leur diktat de corruption et de domination, et quiconque se mettra devant leur chemin, se verra froidement abattu !

Certains passages sont extrêmement violents et Marchal prend le parti pris pour une complaisance à minima, malgré un entêtement sidérant dans la tension et le stress (notamment lors des fuites de Momon et de sa femme, constamment harcelés !).

Film d’un grand professionnalisme et aux moyens ultra conséquents, « Les Lyonnais » s’entiche non seulement d’un scénar bien rôdé mais d’une restitution magistrale d’un domaine assez méconnu et peu exploité dans le cinéma hexagonal, pour au final projeter le spectateur sur un pan de la délinquance qui s’étale de 1970  à nos jours, le tout avec un talent indéniable !

Du très bon boulot pour un des meilleurs polars de ces dernières années, tous genres confondus !

Marchal frappe fort et l’impact de son œuvre trouve ici son aboutissement via peut être son chef d’œuvre !

A voir absolument pour la qualité du travail réalisé et pour son plaisir si on est adepte des polars français, un métrage qui fera date !

Note : 8.5/10

Dédicace aux bad guys Philippe Veillard, Fabien Leroy et Pierre Bertrand




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