dimanche 11 novembre 2012

A Bittersweet life de Kim Jee Woon, 2005


A BITTERSWEET LIFE

de Kim Jee Woon

Corée du sud

2005

avec Lee Byung Hun

Polar

115 minutes

Synopsis :

Kim Sun Woo, un jeune et brillant directeur d'un hôtel luxueux fait régner l'ordre au sein de son établissement et n'hésite pas à employer la force afin d'obtenir une sécurité maximale...

Le chef Baek, mentor d'un cartel à la limite mafieux, entretient une relation avec une jeune fille de trente années sa cadette...

N'ayant guère confiance en elle, il charge sans autre forme de procès Kim de la surveiller jour et nuit et le cas échéant de "faire le nécessaire" en cas d'adultère avéré et flagrant...

Kim la surprend un soir en galante compagnie !

Tombant éperdument amoureux de la jeune fille, il ne parvient pas à prévenir Baek, préférant laisser la vie sauve à la fille plutôt que de la "balancer" à son mari, sans quoi ce dernier la tuera sans la moindre hésitation !

Il joue cartes sur table avec la fille mais celle ci s'avère non réceptive à ses conditions et le piège se retourne alors sur Kim !

Mon avis :

Comme à l'accoutumée et ne dérogeant pas à la règle du renouveau du cinéma asiatique, à l'instar de films comme "The Chaser" ou "I saw the devil", "A Bittersweet life" garde la part belle à une brutalité raffinée et à un sens de la mise en scène ordonné et imparable !

Ici le code de l'honneur fonctionne à plein régime et il est difficile de ne pas faire un parallèle avec certains métrages de yakusas des années 70, tant on y trouve une corrélation évidente et flagrante, avec l'intégration d'une jeune femme pour pimenter l'intrigue, déjà particulièrement relevée au niveau violence survoltée !

ça n'y va pas de main morte avec un lot de tortures et de désagréments dans la tradition coréenne magnifiée par un sens pictural saisissant et hors normes, aux antipodes des codes du cinéma européen et américain...

Des gunfights ponctuent le film mais ces derniers s'avèrent moins outranciers que ceux de John Woo et Jee Woon se concentre davantage sur l'aspect mélancolique de ses personnages que sur l'exubérance des fusillades faciles, il prend le temps d'intégrer une dimension psychologique au métrage et parvient à cerner les difficultés comportementales des protagonistes de son histoire, ce qui est tout à son honneur !

Jee Woon "creuse" les antécédents de Kim et de la jolie violoncelliste, permettant au film de prendre une autre dimension qu'un simple polar et créée un attachement pour les rôles principaux...

Il n'en oublie pas pour autant d'agrémenter l'aspect dramatique de scènes d'action d'une fulgurance inouïe et réalisées de main de maître, vrombissantes et véloces !

Le final tragique laisse sur les rotules et il serait impossible de ne pas y entrevoir un attachement à la compassion de Kim pour la jeune fille, des flashs incessants revenant dans sa mémoire, la façon qu'elle a de passer sa main dans ses cheveux, de mettre sa cuillère dans sa bouche, symbole d'une féminité exacerbée... qui coûtera cher à Kim !

Une fille se met en travers d'un contrat mafieux et tout est fini !

Excellent et atmosphérique comme ces branches d'arbres qui bougent avec le vent, "A Bittersweet life" est un film qui se contemple et se savoure, et qui se bonifiera avec le temps, nul n'en doutera...

Note : 8.5/10






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