samedi 2 mars 2013

La nuit des diables de Giorgio Ferroni, 1972


LA NUIT DES DIABLES

aka La Notte dei Diavoli

aka Night of the devils

de Giorgio Ferroni

Italie

1972

avec Gianni Garko, Agostina Belli

Fantastique baroque

91 minutes

édité en blu ray chez Raro Video

Synopsis :

Nicola, un homme d'une quarantaine d'années, est enfermé dans la chambre d'un hôpital avec une camisole de force...

Il semble devenu névrotique et la visite d'une charmante femme, Sdenka, le rend fou furieux et littéralement terrorisé, il se débat et refuse catégoriquement que cette femme l'approche, alors que cette dernière se réclame être son amie !

Les médecins sont perplexes...

Peu de temps auparavant, suite à un problème de voiture, Nicola avait trouvé refuge dans une maisonnette abandonnée en pleine forêt, où vivaient Sdenka et sa famille...

Mais que s'est-il passé entre temps ?

On raconte qu'une légende de vampires appelés "Vourdalaks" serait inhérente à cet endroit...

Nicola n'est pas au bout de ses peines et, tombant amoureux de Sdenka, une issue funeste l'attend !

Mon avis :

Démarquage moderne du célèbre sketch segment des "Trois visages de la peur" de Mario Bava, "Les Wurdalaks", "La nuit des diables" va encore plus loin que son prédécesseur et Ferroni s'avère particulièrement inspiré dans cette relecture qui ne lésine pas sur les effets chocs et sur le gore : on suppose que Fulci se serait inspiré d'un passage de décomposition pour la scène de l'hôpital dans "L'au delà"...

Quoiqu'il en soit, "La nuit des diables" est un modèle de narration, à la mise en scène appliquée et au timing rigoureux...

Gianni Garko symbolise l'honnêteté et Agostina Belli la perversion, la combinaison des deux étant électrique !

Cet amour impossible, transgressé par une mort inévitable et imminente, propulse alors le spectateur vers un levier dans l'angoisse, amplifié par des trouvailles baroques particulièrement anxiogènes (les enfants zombis qui dévorent leur mère, les ricanements glauques...) et l'ensemble devient vite vecteur d'un malaise où l'oppression est légion...

L'apparition de sangliers ou de biches renvoie directement à un côté naturaliste et le héros incarné magistralement par Garko semble comme condamné, pris dans un piège sysiphien où l'ultime délivrance se traduit soit par la folie à vie soit par la mort !

Le prologue du film disponible dans la version unrated du blu ray fait apparaître la dimension paranoïaque de Nicola via un encéphalogramme empli d'images/flashs horribles mêlant nudité et atrocités sanglantes, permettant de discerner le degré de pathologie névrotique dont il est atteint...

Les cadrages parfaits et la photographie surprenante du métrage contribuent à en faire un modèle du genre, le hissant au sommet du fantastique italien baroque des années 70, proche d'une aura bavaienne mais ne pompant nullement ce dernier...

Un film rare à réhabiliter d'urgence !

Note : 10/10





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