dimanche 10 mars 2013

Mulholland Drive de David Lynch, 2001


MULHOLLAND DRIVE

de David Lynch

Etats Unis

2001

avec Naomi Watts

146 minutes

Film "mosaïque"

Musique d'Angelo Badalamenti

Synopsis :

Une luxueuse limousine roule de nuit, soudain elle s'arrête brusquement... un grave accident de la route, une collision avec pour seule rescapée, la passagère, une superbe brune...

Elle descend à pied et trouve refuge dans une maison...

L'occupante de la maison est la nièce d'une grande ponte d'Hollywood, elle se prénomme Betty...

Suite à l'accident, la brune est devenue amnésique et ne souvient même pas de son identité...

Betty, prise d'une affection indicible pour elle, décide de remonter la "mosaïque" et, à la veille d'une audition cruciale pour sa carrière, va se retrouver plongée dans un dédale paranoïaque aux multiples personnages, entraînant par la même occasion le spectateur dans ce labyrinthe schizophrénique, qui est également une fantastique histoire d'amour !

Mon avis :

Avec "Mulholland Drive", David Lynch signe un film aux frontières du cinéma, dépassant tous les codes et allant plus loin que n'importe quel autre métrage et où le spectateur est "acteur" de l'histoire qui se déroule sous ses yeux...

Lynch nous met à contribution et nous fait TRAVAILLER aussi bien sur le plan du discernement graphique (les images sont magnifiques !) que sur la compréhension scénaristique (un script alambiqué transcendé par la paranoïa de l'actrice principale) et pour rajouter un piment à l'ensemble la beauté vénéneuse et orgasmique des héroïnes saphiques, ce qui permet de communier l'utile à l'agréable !

Et c'est un REGAL !

Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures et se "laisser porter" dans les méandres d'un film entièrement maîtrisé et où la délectation et le plaisir cinématographique sont omniprésents...

On est sous ANESTHESIE avant un long rêve empli d'images comatiques qui file crescendo vers l'imaginaire, d'abord structuré au début puis partant complètement en vrille au fil de l'eau...

Naomi Watts est exceptionnelle et porte "Mulholland Drive" à bout de bras, elle parvient à crédibiliser un rôle extrêmement difficile et son obsession de la vérité est le vecteur, la colonne vertébrale d'une histoire qui aurait été décousue si le jeu des comédiens s'était avéré médiocre, Lynch "tire profit" de l'interprétation infaillible pour accentuer le levier de sa folie, mettant en exergue une justification de la schizophrénie dans le déroulement de son oeuvre...

La musique d'Angelo Badalamenti, tour à tour angoissante, lunaire ou à contrario vivifiante et tonique, est également pour beaucoup dans la réussite et l'amplification de la réussite de "Mulholland Drive"...

"Film-prétexte" pour Lynch d'exhiber son amour du septième art et pourvu d'une grâce incommensurable, hommage à tout un pan historique (ce n'est pas innocent que l'intrigue se situe à Hollywood), "Mulholland Drive" se suit comme un dîner dans un grand restaurant 5 étoiles et se digère parfaitement...

La maîtrise au service du rêve et du plaisir instantané et immuable...

Savoureux, orgasmique et orgiaque à l'image des baisers échangés dans le film...

Note : 10/10






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