lundi 8 juillet 2013

Le crocodile de la mort de Tobe Hooper, 1976


LE CROCODILE DE LA MORT

aka Eaten alive

aka Death trap

de Tobe Hooper

Etats Unis

1976

avec Neville Brand, Carolyn Jones, Robert Englund, Marylin Burns, Mel Ferrer

89 minutes

édité en VHS chez René Chateau Vidéo

édité en DVD chez Wild side

avec l'intervention de Jean Baptiste Thoret dans les bonus du DVD

Synopsis :

Un coin perdu en plein coeur de la Louisiane, dans les années 70...

Suite à un refus d'obtempérer devant une demande de sodomie, une prostituée est expulsée du lupanar local...

Elle trouve refuge au Starlight, un hôtel crasse et poisseux tenu par Judd, un redneck hirsute, mal rasé et libidineux...

Ce dernier possède un animal exotique situé dans un bayou à côté de son établissement, il s'agit d'un crocodile importé d'Afrique !

Tous les malheureux qui oseront fouler le sol du Starlight vont périr dans des souffrances aussi atroces que rocambolesques avec toujours un mode opératoire identique !

Porté par une démence infernale, Judd va les annihiler un par un, même les plus faibles !

Mon avis :

Second métrage de Tobe Hooper tourné deux ans juste après le légendaire "Texas Chainsaw Massacre", on peut dire qu'autant le TCM était un film "solaire", autant celui ci est "lunaire" !

Antithèse de son prédécesseur, comme si Hooper avait voulu volontairement emprunté un style très vintage non sans rappeler les années 50, "Le crocodile de la mort" fait la part belle aux déviances qu'elles soient sexuelles ou impulsives, le tueur s'avère autant dégénéré que le Leatherface mais avec un côté plus communicatif et bourru...

Entièrement tourné en studio sans aucun décor naturel, "Le Crocodile de la mort" recèle de papiers peints dégueulasses, de sols rongés par la saleté, ce qui accentue et amplifie l'image cradingue et délétère que Hooper a voulu communiquer au spectateur, c'est parfaitement réussi cette transfiguration du "malsain" et du peu ragoûtant...

Quant au crocodile il s'agit bien sur d'un prétexte, celui ci étant en carton pâte et apparaissant peu de fois, aucune scène sous marine n'étant à déplorer, contrairement au "Jaws" de Spielberg réalisé un an auparavant, non ici Hooper insiste moins sur le côté "animal attack" que sur la pathologie ambigüe d'un serial killer névrotique et dégénéré sexuellement...

Tous les personnages du film sont caricaturaux que ce soit le shérif, le couple névrosé et Buck, queutard à mourir de rire incarné par un Robert Englund tonique et sûr de lui...

Mel Ferrer, vieux briscard des "grindhouse movies" a également une prestance exceptionnelle et la scène de sa mort est très réussie, eu égard à des effets spéciaux efficients, réalistes et tenant la route...

La seconde partie du film insiste moins sur le côté sexuel et plus sur le côté de "danger imminent" avec les issues à trouver, comme des clefs pour ouvrir des portes, le stress aidant permet d'accentuer l'angoisse provoquée jusqu'à un final catharsis impressionnant et exceptionnel dans son timing...

Malgré un côté anxiogène et très sale qui pourrait rebuter les aficionados du "politically correct", "Le crocodile de la mort" s'en sort avec les honneurs et peut être considéré comme une pierre angulaire dans la carrière de Tobe Hooper, tant il a su maîtriser son sujet...

Note : 8.5/10





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