mardi 3 février 2015

MARTIN de George A. Romero, 1977

MARTIN
de George A. Romero
Etats Unis
1977
avec John Amplas, Tom Savini, Christine Forrest, George Romero, Lincoln Maazel, Elyane Nadeau
91 minutes
Musique de Goblin non créditée au générique et de Donald Rubinstein
Film de vampires atypique
Synopsis :
Pennsylvanie, 1976...
Martin Madahas, un jeune homme de dix sept ans à qui n'importe qui apporterait sa confiance, est en fait un dangereux individu qui viole et tue ses proies en les ayant repéré soigneusement et au préalable...
Une jeune femme dans le wagon couchette d'un train en fera les frais après que Martin lui ait mutilé le bras et bu son sang !
Son oncle Cuda, un sexagénaire vivant avec sa fille, Christina, l'accueille chez lui en le sommant de ne plus commettre ses forfaits...
Il voit en lui une réincarnation moderne du vampire Nosferatu !
Arthur, un ami de la famille vient régulièrement dîner chez les Cuda et rien ne semble l'inquiéter quant au comportement bizarre de Martin...
Fervent catholique pratiquant, Cuda invite le père Howard, curé de la paroisse locale qui est en reconstruction...
Jusqu'au jour où Martin s'en prend à une des fidèles, Madame Santini, la décimant par son jeu macabre ainsi que son mari !
Une traque est organisée par la police pour retrouver ce dangereux criminel...
Mon avis :
Cinquième film de Romero, tourné juste avant "Zombie, le crépuscule des morts vivants", "Martin" est incontestablement son film le plus personnel, il a décidé de SE faire plaisir avant de faire plaisir au spectateur, ce qui se ressent dans le métrage, assez lent et doté d'une lourde ambiance anxiogène, ponctuée de références à de vieux films de vampires (de nombreux plans sont en noir et blanc afin de rendre palpable la schizophrénie de Martin)...
Peu d'esbroufe dès le pré générique qui commence directement par un meurtre, au niveau structurel on est bien loin des autres oeuvres de Romero, le film défile un peu à la va comme je te pousse mais s'avère convaincant pour le spectateur dès que celui est rentré dans l'histoire et a assimilé les codes du film, il faut un petit temps d'adaptation tout de même car on est proche du cinéma underground cette fois ci...
Romero exploite beaucoup les décors, les maisons ou les pièces de celles ci comme si il voulait rendre le malaise bien présent et le ton granuleux de la pellicule renvoie à d'autres films qui avaient exploré ce type de gimmicks ("L'exorciste" notamment, d'ailleurs il est question de ce film dans un passage de "Martin")...
Romero n'a également pas peur d'enlaidir ses acteurs, Christina au teint acnéique n'a sans doute pas bénéficié d'un maquillage digne de ce nom, et pour un public lambda "Martin" pourra sembler décousu et hétéroclite dans sa conception...
Il faut davantage y voir de la sincérité de la part de Romero et non pas une tentative hypocrite de vouloir déstabiliser à tout prix, non, Romero s'est dit qu'il était temps pour lui et à ce stade de sa carrière de prouver qu'il était avant tout un cinéaste auteur et non un vulgaire réalisateur de commande, à ce titre il s'en sort magnifiquement bien...
Malgré un côté hermétique poussé à maxima, "Martin" doit absolument se voir pour comprendre le côté complexe de Romero et qui dévoile sa grande intelligence à mettre en forme ses films, loin de toutes les codifications du cinéma classique...
Un film qui sort des sentiers battus et qui s'avère vraiment très intéressant...

Note : 8/10






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire