samedi 26 septembre 2015

L'IMPASSE de Brian de Palma, 1993

L’IMPASSE
de Brian de Palma
Etats  Unis
1993
aka Carlito’s way
avec Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller, John Leguizamo, Viggo Mortensen, Ingrid Rogers
Polar sombre et fulgurant
144 minutes
Budget : 30 millions de dollars
Box office mondial : environ 64 millions de dollars
Classé comme meilleur film des années 90 par « Les cahiers du cinéma »
Synopsis :
1975, New York, Etats-Unis…
Carlito Brigante parvient à écourter sa peine de prison et se retrouve en liberté, aidé par son avocat,  David Kleinfeld, qu’il considère comme son meilleur ami…
Convaincu qu’il doit raccrocher et arrêter les coups foireux, Carlito rend cependant un « service » à l’un de ses cousins en l’accompagnant lors d’une transaction, celle-ci vire au massacre !
Dérobant l’argent du butin, Carlito investit dans un club de nuit, El Paraiso, Benny Blanco, un voyou venu du bronx, a plusieurs échanges musclés avec Carlito, qui finit par le passer à tabac et le virer manu militari…
Carlito retrouve son ex petite amie, Gail, une superbe blonde devenue danseuse, en fait la belle est gogodanseuse dans un club…
Tony Taglialucci est un des leaders de la mafia locale et emprisonné à cause de Kleinfeld qui l’a escroqué d’un million de dollars, ce dernier menacé de mort doit faire évader Tony de la prison maritime de Riker’s Island et le « repêcher » en pleine mer lors d’une expédition ultra casse gueule…
Il demande à Carlito de l’aider en ce sens alors que ce dernier projette de partir avec Gail, enceinte de lui, pour stopper définitivement les coups illégaux…
Pachanga, l’homme de main de Carlito, l’attend à la gare avec Gail…
Rien ne va se passer comme prévu !
Mon avis :
« L’impasse » est sans doute le film de gangsters le plus représentatif des années 90, De Palma refusant clairement de refaire un « Scarface » bis, il use et utilise tous les procédés possibles pour asseoir une intrigue en béton armé magnifiée par un Pacino extraordinaire et qui n’a plus rien à prouver en terme de jeu d’acteur…
De Palma retrouve Sean Penn qu’il avait déjà dirigé dans « Outrages » six ans auparavant et le comédien a délibérément choisi un look où il est méconnaissable, binoclard et frisé, doublé d’une addiction à la cocaïne et sans le moindre scrupule…
L’idée de la voix off quasi permanente est très bien trouvée et amplifie ainsi le côté « humain » de Carlito, son intérieur se dévoilant lors des scènes clés du film et rendant presque dramaturgique son personnage, comme le mythe de Sisyphe, sans cesse rattrapé et prisonnier de son passé…
Non seulement les protagonistes sont attachants mais la mise en scène de De Palma se synchronise à merveille avec ceux-ci, il y a une cohésion et une articulation dans la succession des séquences où tout est élaboré pour le plaisir du spectateur (la dernière demie heure témoigne d’une technique absolument dantesque, on pense que de Palma a emprunté à son maitre Alfred Hitchcock ce timing incroyable !)…
« L’impasse » est à la fois une œuvre désabusée et élégiaque, où se combinent une maestria dans la réalisation et une transmission viscérale de ce que vivent les personnages, projetant ainsi le spectateur dans un monde qui semble réel (tout est crédible et la reconstitution sans failles) mais qui se transcende par la magie du cinéma…
De Palma a tout compris, tout assimilé du septième art pour bonifier et appréhender son style qui lui est propre, il livre avec « L’impasse » un de ses meilleurs films et ouvre une voie nouvelle au polar en y gravant son empreinte fulgurante…
« L’impasse » est une œuvre magistrale à avoir visionné impérativement pour comprendre les rouages du cinéma, pour mesurer l’impact d’un style et de sa dynamique, très peu d’autres metteurs en scène parviennent à un tel niveau, on en sort en larmes, tétanisés et rassérénés en même temps…

Note : 10/10






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