samedi 9 janvier 2016

Peur primale de Gregory Hoblit, 1996

PEUR PRIMALE
de Gregory Hoblit
1996
Etats-Unis
Aka Primal fear
avec Richard Gere, Frances Mac Dormand, Maura Tierney, Edward Norton, Steven Bauer, Laura Linney, John Mahoney
125 minutes
Thriller
Oscar du meilleur second rôle pour Edward Norton
Synopsis :
Chicago et Los Angeles, milieu des années quatre vingt dix…
Martin Vail, un avocat riche et célèbre, a pour mission de défendre des gens indéfendables, il se place en médiateur lors de procès surmédiatisés, Naomi Chance et le détective Tommy Goodman sont ses assistants au sein du cabinet et doivent trouver des « billes » pour Vail afin qu’il n’échoue pas dans sa tâche…
Aaron Stampler, un jeune homme de dix neuf ans, est accusé et suspecté d’avoir tué sauvagement l’archevêque Rushman, retrouvé mutilé et énucléé…
Martin Vail est chargé de défendre Stampler, lui-même ancien enfant de chœur sous la houlette de Rushman…
Janet Venable, une jeune femme blonde ex conquête de Vail, est nommée procureure lors du procès, par vengeance et cause personnelle, elle va tout faire pour casser l’argumentation de Vail...
Une pièce à conviction de taille va tout faire basculer !
Mon avis :
A la mise en scène académique mais hyper captivante dans l’histoire, « Peur primale » est un film d’investigation gratifié par des séquences de procès récurrentes qui semblent être le point d’orgue et le fil conducteur d’une intrigue où l’on se plonge dès les premières secondes…
Habilement réalisé par Gregory Hoblit dont c’est le premier film, « Peur primale » témoigne d’une très grande rigueur, aussi bien dans les traits de caractères des personnages (l’ambivalence entre Martin et Janet, tordue à souhait dans un jeu d’amitié amoureuse) et la pathologie d’Aaron (extraordinaire Edward Norton !)…
L’ensemble est intéressant et Gere en roue libre totale, l’atrocité du crime fait vraiment peur et le dénouement laisse pantois (un peu comme dans « Usual suspects » sorti un an plus tôt), il aurait juste fallu une musique plus oppressante, plus angoissante pour appuyer le subterfuge et amplifier la sensation de malaise tant attendue…
Au niveau technique, ça atteint la perfection (beaucoup de plans aériens et/ou obliques), on a droit à des cadrages dézoomés avec très peu de gros plans, l’espace est ainsi défini dans un microcosme réduit, presque étouffant…
Le charme des nombreuses actrices féminines opère de manière irréfutable, à la fois vénéneuses et attachantes et Richard Gere a bien du fil à retordre dans cette enquête labyrinthique, pourvue de coups de théâtre et de rebondissements (la cassette vidéo retrouvée, la schizophrénie avérée de Stampler, mais qui va bien plus loin que ce que l’on aurait pu imaginer !)…
« Peur primale » est empreint d’une perversité feutrée qui offusque les jurés (on s’attaque à l’église, soi-disant irréprochable et l’analyse de cette culpabilité démasquée est traitée intelligemment lors de la découverte qui va relancer le procès)…
Un régal de voir un film qui utilise cette thématique peu employée pour faire rebondir le suspense servi par d’excellents seconds rôles (le politique crapule, le détective et le trafiquant qui joue dans des plans véreux avec Martin)…
Gere use de tout ce qui lui semble bon pour rallier sa cause et son enquête, au prix de briser des carrières (celle de Janet) on dirait presque qu’il y trouve un certain plaisir…
Sémantiquement parlant, les dialogues sont affinés de façon remarquable, il y a juste ce qu’il faut…
Globalement, un film très réussi, aux comédiens impliqués et appliqués, et qui rénove et revigore le genre assez rare du film de procès…
A voir…

Note : 8/10




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