samedi 23 janvier 2016

White god de Kornel Mundruczo, 2014

WHITE GOD
de Kornel Mundruczo
2014
Hongrie/Allemagne/Suède
avec Kornel Mundruczo, Zsofia Psotta, Sandor Zsoter, Lili Horvath, Szabolcs Turoczy
Fable animalière
Grand prix Festival de Cannes catégorie « Un certain regard » en 2014
119 minutes
Edité en DVD chez Pyramide films
Synopsis :
Budapest, années deux mille dix…
Lili, une adolescente, vit avec son chien Hagen, un gentil animal croisé et donc « bâtard », elle fait partie d’un orchestre symphonique, et son père l’a en garde pour quelques mois…
Une loi gouvernementale impose le rassemblement des chiens qui ne sont pas de race dans des fourrières…
Balancé par une voisine délatrice, le père de Lili reçoit la visite d’un officier de police qui le somme de restituer l’animal aux services vétérinaires en vue d’une probable euthanasie, il a quelques heures pour obtempérer !
Le père embarque le chien et Lili et prend la route, il abandonne Hagen sur une voie rapide…
Lili, folle de douleur, fugue à plusieurs reprises du domicile de son père et part chercher Hagen…
L’animal est pris sous la houlette d’un SDF puis vendu pour des trafics de combats de chien…
Formé et forcé par un homme sans scrupules, il devient vite une machine de guerre…
Bientôt, les animaux d’un chenil s’évadent de leurs enclos et se déploient en pleine ville, semant un foutoir indescriptible…
Lili va retrouver son Hagen et semblera être l’ultime issue pour contrôler la folie furieuse des chiens…
Mon avis :
Film qui démarre sur les chapeaux de roues, « White god » nous met directement dans une ambiance fantasmagorique via une entame fracassante, on sait que l’on va assister à un film viscéral et sincère, par le biais de tous ces chiens qui envahissent les rues d’une métropole quasi déserte avec comme unique repère la fillette Lili sur sa bicyclette, semblant être le vecteur de tout ce magnifique spectacle…
Mundruczo peut dès lors nous conter son histoire, sa fable, celle d’un humain devenu sans cœur face à ces innocents animaux damnés et condamnés à une mort certaine, l’originalité du scénario est d’autant plus bluffante qu’à aucun moment on ne prend de parti pris pour les hommes mais où l’on a plus d’empathie et de sympathie pour tous ces chiens, alors que paradoxalement ils sont montrés comme un « danger »…
Magnifiquement réalisé, « White god » est un film uppercut qui saisit le cœur du spectateur et où l’on ne retombe qu’au final, plaqué au sol, exactement comme Lili et les chiens…
Le jeu des acteurs est sidérant et authentique et la petite Zsofia Psotta prend à bras le corps son personnage, elle raisonne avec justesse, comme une adulte et fait preuve d’une opiniâtreté et d’un courage hors normes, elle est une RESISTANTE face à l’oppression délirante imposée contre ses chiens qui ne demandent rien d’autre que de donner de l’amour à leurs maitres ou maitresses…
La cruauté des combats est toutefois montrée de façon relativement pudique afin de ne pas trop choquer (Mundruczo a eu l’idée de faire « White god » en étant témoin de la souffrance d’un chien reclus dans une cage), la technique des séquences de masses de chiens qui déferlent est réaliste et sans le moindre CGI, chapeau aux dresseurs et à l’organisation mise en œuvre !
« White god » est une œuvre électrisante, d’une originalité inouïe, on est scotchés et il faut plusieurs bonnes minutes pour s’en remettre, le pari est réussi au-delà de toutes les espérances…
Cadré à merveille (la scène du pont sur le Danube, les plans nocturnes, Hagen qui traverse la route au beau milieu des véhicules), « White god » est une gifle aussi bien graphique (la forme) que dans le discours qu’elle propose (le fond)…
Rarement un film animalier n’a dégagé autant d’intensité sur le plan de l’action et de l’articulation homme/animal…
On est presqu’à la frontière du film fantastique !
Film d’auteur mais accessible à tous les publics, « White god » est un chef d’œuvre, sublime et majestueux et si vous avez un animal de compagnie, le côté dramatique et lacrymal sera encore plus amplifié, vous serez imprégné par le regard de ces chiens…
Bouleversant…

Note : 10/10






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