dimanche 28 juin 2020

Perversion story de Lucio Fulci, 1969


PERVERSION STORY
de Lucio Fulci
1969
Italie/France/Espagne
avec Jean Sorel, Marisa Mell, Elsa Martinelli, Alberto de Mendoza, John Ireland
Giallo/film de machination
107 minutes
Blu ray édité chez Le chat qui fume
Musique de Riz Ortolani
aka Una sull'altra
aka La machination
aka One on top of the other
Synopsis :
Ville de San Francisco, fin des années soixante...
George Dumurrier, un docteur, est responsable d'une clinique ; la situation financière de la clinique est désastreuse et George s'est endetté jusqu'au cou et doit des sommes d'argent importantes à de multiples personnes...
Sa femme, Susan Dumurrier, est dépressive et souffre d'un asthme sévère, elle doit prendre un traitement très lourd ; George a une maîtresse, Jane, qui est photographe de mode...
George doit s'absenter de son domicile, il donne des consignes strictes à une infirmière qui veillera sur Susan, George insiste bien sur les doses de médicaments à administrer et qu'il ne faut surtout pas confondre les flacons de médicaments, sans quoi ce serait mortel pour Susan !
Peu de temps après son départ, on prévient George que sa femme est décédée !
Une importante somme d'argent d'assurance vie (un million de dollars !) doit revenir à George, par conséquent de la mort de sa femme...
Alors qu'il est avec Jane, George est contacté pour se rendre dans un bar à strip tease pour faire connaissance avec une certaine Monica Weston ; arrivé sur les lieux, George est perturbé : Monica Weston est le sosie en blonde de sa femme Susan !
George entreprend une relation avec Monica et Jane s'en mêle, souhaitant un plan sexuel à trois !
Henry Dumurrier, le frère de George,va tout faire pour faire accuser George de machination, prétendant qu'il a tué sa femme pour toucher l'assurance vie et ainsi renflouer ses dettes et les finances de la clinique !
L'inspecteur Wald, recoupe les indices et tout semble incriminer George alors qu'il n'y est pour rien !
Henry sort en fait avec Susan (la femme de son frère !) depuis longtemps et c'est lui qui a fomenté ce coup machiavélique !
Et si, par le biais de Monica Weston, Susan n'était pas morte ?
Quel serait l'intérêt pour Henry que George soit condamné à la peine capitale ?
Un autre personnage, psychopathe celui là, va tout bouleverser, il est fou amoureux de Monica/Susan et ne supporte pas de la voir avec un homme !
Une surprise phénoménale attend le spectateur à la toute fin du film !
Mon avis :
"Perversion story" marque un tournant dans la filmographie de Lucio Fulci, c'est aussi un de ses meilleurs films et il vaut et prévaut par la rigueur de son scénario et la façon dont est racontée l'histoire, c'est proprement hallucinant et fabuleux !
Fulci injecte une sacrée dose d'érotisme et dote son métrage de tas de trouvailles techniques (les effets de miroirs, le passage de la copulation vue de sous le matelas et surtout le split screen) mais il y a également une narration dingue avec une première demie heure lente et pépère puis une explosion sur les dix dernières minutes, le spectateur est baladé et balayé toutes les trente secondes, les rebondissements se comptent à la pelle ; Fulci s'est déchaîné et les spécialistes parlent de "Perversion story" comme d'une déclinaison latine d'Hitchcock, ce qui est tout à fait vrai !
La beauté féminine est mise en premier plan et le film aurait été impossible à sortir de nos jours, les ligues anti sexisme auraient hurlé !
Quoiqu'il en soit, "Perversion story" est un régal, un summum de la manipulation, que ce soit pour le personnage de George que pour le spectateur ; le cinéphile spectateur assiste à du grand spectacle, du haut niveau de cinéma, on est témoin d'une histoire abracadabrante mais Fulci, par son talent, retombe sur ses pattes quoiqu'il arrive, c'est ça la magie de son cinéma et elle opère à merveille dans ce film...
La musique très jazzy de Riz Ortolani, les décors, la qualité des plans (juste un tout petit faux raccord, lors de la séquence dans le club de strip tease on voit un homme en arrière plan s'allumer une cigarette, le plan suivant on le voit sans sa cigarette !) mais surtout cet enchevêtrement de folie de situations où tout rebondit sans arrêt, cette déstabilisation est délicieuse et celà créée un suspense démentiel !
Un énorme remerciement à l'éditeur du Chat qui fume de nous avoir offert pareil film en blu ray avec la version française rallongée de 107 minutes, le film est tellement prisé des cinéphiles qu'il est épuisé en un mois !
Chanceux sont donc ceux qui le possèdent !
Fulci ouvre son cinéma au genre du giallo avec "Perversion story" et une nouvelle fois c'est un coup de maître !
Il apparaît en clin d'oeil en graphologue ; "Perversion story", c'est toute l'époque où les moeurs se libéraient et où les cinéastes osaient tout, Fulci pétait la forme et ça se voit, il transmet son art cinématographique par une méthode simple et compliquée à la fois (le film est un vrai dédale) mais garde en permanence son sens de l'efficacité !
"Perversion story" n'est jamais ennuyeux et même si c'est un film hyper vintage, la modernité de son histoire est imparable ; Fulci se hisse parmi les meilleurs et préfigure le "Oiseau au plumage de cristal" d'Argento qui sortira l'année d'après...
"Perversion story" est un film monumental !
Note : 10/10









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