dimanche 15 août 2021

Société anonyme anti-crime de Stefano Vanzina (Steno), 1972

SOCIETE ANONYME ANTI CRIME

de Stefano Vanzina (Steno)

1972

Italie/Allemagne

avec Laura Belli, Mario Adorf, Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Franco Fabrizi, Cyril Cusack

Polar italien

99 minutes

Musique de Stelvio Cipriani

aka La polizia ringrazia

DVD restauré 2K édité chez Artus films

Synopsis :

Alors que la ville de Rome est victime de la corruption, le commissaire Bertone s'obstine à faire son métier dans la Police criminelle.

Il se met à enquêter sur une série de meurtres dont les victimes sont des gangsters relâchés par la justice.

Si la population approuve ces méthodes, Bertone tient à découvrir qui est responsable de ces massacres.

Son enquête le conduit bientôt à un groupe de rassemblements de l'extrême droite faisant sa propre justice...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Société anonyme anti-crime » est un polar très intéressant qui entremêle des tas de thématiques de façon brillante, comme l’influence des politiques sur les faits de société, les difficultés de la police à élucider les affaires qui lui incombent et surtout la self justice (thème également abordé dans le film « Vigilante » de William Lustig en 1983) ; ici il y a beaucoup moins de violence que dans « Vigilante » mais Steno s’applique et ne ménage pas pour autant le spectateur, certaines séquences sont rudes, surtout le sort réservé à la sublime Laura Belli (actrice d’une beauté à tomber par terre, vue dans « La rançon de la peur »), sa mort est très réaliste et Steno fait preuve d’une grande barbarie !

Les comédiens sont exceptionnels, notamment l’immense Mario Adorf, un vieux briscard bien connu des cinéphiles qui joue dans « La mala ordina » de Fernando Di Leo, ici en substitut du procureur en conflit avec Bertone, SPOILER le policier intègre qui veut mener ses enquêtes de manière jusqu’au boutiste, ce qui lui coutera la vie ! FIN DU SPOILER

« Société anonyme anti-crime » est un polar très amer et c’est les politiques qui contrôlent tout, menant à la baguette la justice, et éliminant les témoins trop gênants radicalement et sans le moindre remords…

Cela n’empêche pas Steno de ponctuer son film par ci par là de véritables scènes d’action avec fusillades et poursuites (dont une à moto, très impressionnante !), le spectateur cinéphile est pris dans un tourbillon subjuguant et passionnant et ne décroche pas de l’intrigue jusqu’à l’épilogue très noir et sans espoir !

Artus films fait une nouvelle fois un travail remarquable en nous proposant « Société anonyme anti-crime » dans une magnifique édition restaurée 2K avec une version française correcte et une qualité d’image au top !

Le film n’est certes pas la panacée du genre mais s’avère très honnête, c’est étonnant de la part de Steno, plutôt habitué auparavant à des comédies, mais il s’en sort bien, comme s’il était à l’aise dans tous les genres qu’on lui confiait…

La ville de Rome avec sa pègre nocturne et ses victimes du proxénétisme est dévoilée de façon très réaliste et le rôle des médias et des journalistes est énormément mis en avant par Steno, ce qui n’est pas très crédible (une horde de journalistes siègeant au commissariat lors des arrestations, c’est un peu exagéré, dans la réalité, cela ne se passerait pas du tout comme ça !) ; Bertone entretient même une liaison avec une journaliste qui ne rate aucun coup fumant et le commissaire prend d’énormes risques lors du retranchement du malfrat avec son otage, cette dernière le paiera de sa vie de façon atroce !

Si on le compare aux autres polizzoteschi de l’époque « Société anonyme anti-crime » se situe dans la moyenne, ni meilleur ni moins bon que ses comparses, ce n’est pas un polar exceptionnel mais il fera passer le temps de façon agréable aux spectateurs cinéphiles qui s’aventureront à le visionner…

Spectacle très honnête, « Société anonyme anti-crime » est un film à voir, ne serait-ce que pour tenter de comprendre la démarche de cette flopée de metteurs en scène qui hissèrent le genre du polar italien comme étendard et ce style explosa pendant les années soixante-dix…

Artus, par son très bon boulot, fait le job et nous permet de découvrir tous ces films, rien que pour cela, l’achat est obligatoire !

Note : 7/10





 

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