jeudi 6 octobre 2022

L'année du dragon de Michael Cimino, 1985

 

L’ANNEE DU DRAGON

de Michael Cimino

1985

Etats-Unis

avec Mickey Rourke, John Lone, Ariane Koizumi, Leonard Termo, Raymond J. Barry

Polar

134 minutes

Blu ray édité chez Carlotta

aka Year of the dragon

scénario de Oliver Stone et Michael Cimino

préface de Jean-Baptiste Thoret

budget : 22 000 000 dollars

Synopsis :

Le capitaine Stanley White, un policier américain, vétéran de la guerre du Viêt Nam et fils d'immigrés polonais, est un officier de la police de New York.

Muté dans le quartier de Chinatown, il est chargé par ses supérieurs de s’occuper des bandes criminelles qui gangrènent le quartier…

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Après une longue traversée du désert due au film « La porte du paradis », Michael Cimino revient en grande forme avec cette « Année du dragon » et signe un chef d’œuvre total !

Mickey Rourke est alors au sommet de sa carrière et l’acteur brille de mille feux dans son rôle de policier déterminé et décalé qui veut coûte que coûte éradiquer la mafia chinoise de Brooklyn…

Cimino signe une mise en scène imparable ponctuée de séquences démentielles et orchestrées au millimètre, rarement un polar américain aura bénéficié d’autant de maitrise, aussi bien visuelle que narrative…

Frénétique, « L’année du dragon » démarre à fond la caisse et pendant plus de deux heures, le spectateur est embringué dans une histoire violente, attrayante et… passionnante !

Il y a des éclairs, des fulgurances (la scène de la fusillade monstre au restaurant, la poursuite après la mort de la femme de Stanley White) seul un GRAND pouvait s’octroyer le privilège de mettre  en scène des séquences pareilles et en plus tout est crédible et la violence déployée est parfaitement réaliste ; Michael Cimino était un cinéaste à part et un maitre en la matière…

Il y a également une stylisation très inhérente aux années 80, notamment la vision nocturne de la ville vue des fenêtres de l’appartement d’Ariane, la journaliste, qui rappelle certains plans des films de Michael Mann comme « Heat » ou « Collateral », sauf que là, Cimino était là avant tout le monde !

Vrai polar burné mais très intelligent et surtout envoûtant, « L’année du dragon » n’a rien perdu de sa force même quatre décades plus tard, c’est un film électrique et électrisant qui fera date dans l’histoire du cinéma des années 80 et même du cinéma tout court…

Taxé de racisme car soit disant les personnages asiatiques sont stéréotypés, le film a eu une polémique à sa sortie, il ne faut pas s’attacher à cela, ce sont des manœuvres pour déstabiliser Michael Cimino, maudit et haï par beaucoup de ses comparses, non, il ne faut pas s’attarder à tout cela, « L’année du dragon » c’est du très grand cinéma, Cimino s’est incontestablement réhabilité et c’était nécessaire pour lui, il ne perd rien de son talent et le film dégage une FORCE, une dimension très puissante, Cimino en impose grave et laisse le spectateur sur les rotules !  

« L’année du dragon » est un film magistral et une œuvre charnière pour la carrière de Michael Cimino et c’est également un des témoignages où l’on savoure le jeu de Mickey Rourke, avant que l’acteur sombre dans l’alcool, il s’agit de son meilleur rôle avec Harry Angel dans « Angel heart », tourné l’année suivante…

L’introduction avec la fête de l’année chinoise, les meurtres, les conditions dans lesquelles les triades font respecter leurs lois et leur business, le passage où White/Mickey Rourke retrouve les corps des gangsters éliminés dans les bassins de bouillon, toutes ces scènes sont sidérantes et insensées !

Le charme de l’actrice Ariane Koizumi donne une grande plus- value au film, elle symbolise la féminité parmi la brutalité de cette « guerre » que Stanley White livre aux triades, c’est un personnage clef du film et Cimino met très bien en valeur l’actrice, on se demande ce qu’elle est devenue après…

Globalement, « L’année du dragon », outre le fait d’être un des meilleurs polars des années 80 sortis aux Etats-Unis, laisse une trace indélébile, il « percute » l’imaginaire des cinéphiles par une atmosphère propre aux grands cinéastes comme Cimino, cet homme aura laissé une empreinte monumentale pour le septième art, il a tourné peu de films mais ceux-ci sont dotés d’une consistance hors-normes qui en ont fait un réalisateur culte !

Le blu ray sorti chez Carlotta est parfait et immanquable, c’est l’occasion ultime pour voir ou revoir « L’année du dragon », mythe cinématographique à part entière et qui trouva sa place parmi les classiques du polar du milieu des années 80…

Le personnage de Stanley White, par son aspect monolithique et bourru, est à mi-chemin entre John Wayne et Dirty Harry, si vous aimez ce genre de films, « L’année du dragon » est taillé pour vous !

Une leçon de cinéma qui ravira les cinéphiles mais aussi les curieux adeptes de polars carrés…

Incontournable !

Note : 10/10










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