samedi 30 juillet 2011

LES REVOLTéS DE L'AN 2000 de Narciso Ibanez Serrador, 1976

Les Révoltés de l'an 2000
1976
Antonio Iranzo : Père de la fille qui pleure
Miguel Narros : Guardacostas 1
Synopsis :
Un couple de touristes arrive un matin dans la petite île tranquille d'Almanzora. Ils ne tardent pas à découvrir que les enfants de l'île ont assassiné la majorité des adultes. Traqués par des petits meurtriers au regard d'anges, le couple tente désespérément de quitter les lieux.
Mon avis :

« Les révoltés de l’an 2000 » est un vrai film d’angoisse, un périple terrifiant qui se vit de l’intérieur, une fresque jusque là inédite sur un thème totalement tabou injustement rarement abordé au 7ème art, un film qui a le mérite de ses ambitions, qui les atteint avec intelligence et qui va jusqu’au bout de ses pulsions, sans aucune concession ni larmoiements ou hésitation…
On est plongés dans l’horreur totale pendant tout le film et on a du mal à se ressaisir et à se remettre de ce que l’on a vu, « Les révoltés de l’an 2000 » est une œuvre d’une force imparable, teintée d’une froideur sous jacente et d’un excès de malaise provoquant même la nausée, pour les plus sensibles et les moins aguerris au genre, eu égard à des scènes frisant l’obscénité et incroyables dans le contexte où elles végètent, j’entends par là, incroyables parce qu’impossible ou très peu probables à imaginer dans la réalité !
« Les révoltés de l’an 2000 » est un film « lunaire », un OVNI, nul autre métrage ne lui ressemble par le postulat qu’il véhicule, proprement abject au demeurant et extrêmement dur à visionner…
Un piège pour le couple qui se referme tel une toile d’arachnide sur deux pauvres insectes frêles, prêts à être dévorer et annihiler de la pire façon ! Un piège pour le spectateur, mis devant le fait accompli et qui voit dévaler une cavalcade de meurtres innommables et peu ragoûtants !
Il fallait oser !
Ibanez Serrador l’a fait !
Des séquences anthologiques, notamment le passage où la fillette au regard benêt et contemplatif passe sa main sur le ventre de l’héroïne enceinte, inoculant via des ondes maléfiques ce qui sera l’aboutissement de la grossesse morbide et funeste de cette dernière, ne se doutant de rien et accordant pleine confiance à la petite fille, n’imaginant pas qu’elle signe ici son arrêt de mort et, par là même, celle de son bébé !
Des plans parfaitement maîtrisés de bout en bout, comme les mouvements de caméra pour montrer l’arrivée de la « horde » de mômes arrivant par le haut de la falaise, au dessus de la cabane, incroyable car excellemment bien millimétré au niveau du timing et amplifiant ainsi largement l’angoisse et l’effroi ressenti par le spectateur, hagard et révulsé !
Les comédiens sont très impliqués dans leurs rôles et la direction d’acteurs parfaite (notamment pour les enfants, ce qui n’a pas du être tâche aisée pour le réalisateur !).
Un passage sorti de nulle part ponctue de nouveau le métrage, comme le corps défiguré du grand père pendu par les pieds et qui se voit infliger une « torture enfantine » comme sur un manège avec des minots sadiques qui essayent de le scarifier avec une serpe !
« Les révoltés de l’an 2000 » est un film monstrueux, un chef d’œuvre unique d’horreur juvénile, il restera dans la mémoire de ceux qui l’auront vu et reste 35 ans après un coup de gourdin asséné sur la tête !
Conçu avec intelligence, réalisme et aussi beaucoup de culot, « les Révoltés de l’an 2000 » marquera à tout jamais le cinéma fantastique espagnol et même mondial des années 1970 !
Baroque, déboussolant, lunaire et obsédant, une expérience dont vous aurez du mal à vous remettre !
10/10  






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire