vendredi 15 juin 2012

DRIVE de Nicolas Winding Refn, 2011


DRIVE

De Nicolas Winding Refn

Etats Unis

2011

Prix de la mise en scène à Cannes en 2011

Avec Ron Perlman

100 minutes

Polar

Synopsis :

Cascadeur sur des films de série B le jour et conducteur chauffeur pour la mafia locale la nuit, un jeune homme d’une trentaine d’années mène une existence taciturne, vit seul dans un appartement feutré et semble dénué de toute ouverture vers le monde extérieur (il ne parle que très peu, limite ses sentiments au plus sobre et parait sans cesse distant envers les gens qu’il rencontre)…

Mais une voisine de palier blonde au charme ravageur va petit à petit bouleverser sa vie !

Le mari de celle-ci sort de prison inopinément et rencontre des problèmes avec les créanciers qui étaient protecteurs du malfrat lors de son séjour en prison…

Inconsciemment ou consciemment et par empathie pour la jeune femme, le héros du film accepte tacitement d’aider le malfrat et lui propose ses services pour clore une bonne fois pour toutes les pressions infligées par la pègre locale, en le véhiculant hors de la ville afin qu’il puisse régler ses comptes et abattre ses ennemis de toujours, pouvant ainsi recommencer un nouveau départ dans sa vie…

La fusillade tourne au carnage et le mari est abattu !

C’est maintenant contre le conducteur complice que se tournent les gangsters, cherchant par tous moyens à le mettre hors d’état de nuire…

Il pensait être hors d’atteinte mais il n’en est rien !

La traque débute avec au centre la survie de la fille et cet amour inavoué se transformant inexorablement en sacrifice d’un homme qui n’a plus rien à perdre !

Mon avis :

« Drive » représente en fait un segment du polar classique contemporain, renouvelant en quasi permanence les conventions codifiées établies précédemment par ses homologues, et ce, toutes nationalités confondues !

L’on assiste à l’histoire d’un homme et d’une femme, perdus dans les méandres sisyphiens de la violence, spirale infernale les menant inéluctablement soit vers la mort soit vers la souffrance d’un amour déchu par avance et latent d’un danger omniprésent…

Tragique et sombre voire lugubre, « Drive » multiplie les séquences nocturnes et les endroits sordides, où s’entremêlent les salauds de la pire espèce et les passages violents font figure d’électrochoc dans le métrage, blindé d’une noirceur digne des polars hollywoodiens des années 40 (comme ceux avec Humphrey Bogart)…

D’une sincérité qui fait plaisir à voir, Nicolas Winding Refn maitrise totalement et de bout en bout son sujet et parvient via une limpidité scénaristique hors pair à transcender une histoire, à priori sobre et commune, en un authentique film d’auteur, merveille de cinéphilie et chef d’œuvre du genre…

Captant les décors, les personnages, le réalisateur Nicolas Winding Refn réussit à renvoyer les peurs et les interdits en audace et en dynamisme…

On sait que l’issue du film sera noire, on s’y pressent…

Mais la manière adoptée pour mettre cette crainte (justifiée) en images s’avère presque onirique ou du moins magique…

Les scènes de poursuites en voiture sont bien goupillées et quelques plans « gore » assez foudroyants ponctuent un métrage qui se distingue invariablement par sa singularité et son sens de la répartie…

La musique (très années 80, surtout au générique de début ) peut rappeler certains polars comme « Police fédérale Los Angeles » de Friedkin mais « Drive » reste « Drive », Nicolas Winding Refn fait du Nicolas Winding Refn, s’en sortant avec les honneurs pour un métrage sans sorties de routes mais parfaitement pertinent car doté de tous les atouts pour devenir un classique du genre…

Immanquable !

Note : 9.75/10






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