samedi 9 juin 2012

La chambre du fils de Nanni Moretti, 2001


LA CHAMBRE DU FILS

de Nanni Moretti

Italie

2001

Palme d'or à Cannes

Drame psychologique

avec Nanni Moretti, Laura Morante

96 minutes

Synopsis :

Giovanni, un psychanalyste de renom vit avec sa femme Paola et ses deux enfants dans une contrée du nord de l'Italie, de nos jours.

Il adore faire du sport et du jogging et élève ses enfants avec permissivité et de la meilleure manière qui soit...

Son couple est épanoui sexuellement et moralement, bref tout va pour le mieux...

Jusqu'au jour où Andrea son fils, fait une embolie lors d'une expédition de plongée sous marine qui tourne au drame !

Le film met en lumière les tenants et les aboutissants vécus par la fratrie lors de la perte d'un être cher, en l'occurrence, Andrea, fils aimé et voué à un brillant avenir, foudroyé par la mort cruelle et injuste, alors qu'il avait toute le vie devant lui !

Crises de pleurs, malaises, doutes seront passés au crible de façon gracile et linéaire sans jamais tourner et virer au voyeurisme...

Luttant de toutes ses forces, Giovanni renoncera même à exercer sa profession de manière temporaire et ne se remettra jamais de la mort de sa progéniture, qu'il lui arrive même de revoir lors de saynètes où il le croit toujours en vie...

Mon avis :

Filmé de manière ultra réaliste, comme dans la VRAIE VIE, Moretti parvient à exacerber la réalité de la mort, le chagrin, la perte indéfectible d'un être cher, vécus de l'intérieur d'une famille qui vit au ralenti, abasourdi par la terrible nouvelle ...

Extrêmement poignant, son film va jusqu'au bout dans le quotidien de ces personnes qui pourraient être n'importe qui, NOUS MEMES ou quelqu'un d'autre...

Grâce à la sobriété de sa mise en scène, la simplicité de son scénario et la qualité incroyable de l'interprétation, "la Chambre du Fils" tire indiciblement des larmes, on en sort collapsés et bouleversés...

Quelques flashbacks, en fait des rétroactions (et si j'avais fait autrement, celà ne serait pas arrivé ?) ponctuent le métrage de façon glaciale, comme si l'irréversible était légion et comme si l'horreur vécue était insurmontable malgré la solidarité mutuelle et obligatoire dans ces moments là...

L'aspect sportif a également un rôle vecteur dans le métrage puisqu'il est le point dénominateur de nombreuses problématiques et joue un rôle primordial...

La galerie de patients auxquels est confrontés Giovanni reste anecdotique mais a pourtant une valeur dans l'évolution mentale et psychique de ce dernier, pourtant arrivant à faire la part des choses grâce à son profession mais où ses peurs indicibles referont surface après le décès d'Andrea, de surcroît il s'en voudra toute sa vie d'être allé voir en urgence son patient aux prémices d'un cancer au lieu d'être aller courir avec son fils...

Les aléas de la vie en fait...

"qui font que" ...

Une tranche de vie, un mélodrame à la portée surpuissante, racontée avec une pudeur gracile pour aboutir à un des plus grands films transalpins de tous les temps, à la palme d'or cannoise amplement méritée  !

INOUBLIABLE, ANCRé A JAMAIS !

Note : 10/10



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