samedi 8 décembre 2012

DJANGO de Sergio Corbucci, 1966


DJANGO

de Sergio Corbucci

Italie 1966

87 minutes

avec Franco Nero

Western

Assistant réalisateur : Ruggero Deodato

Synopsis :

Django est un mystérieux pistolero qui sillonne la frontière américano-mexicaine traînant avec lui un cercueil...

Alors qu'il sauve une femme assaillie par les coups de fouet de soldats mexicains sadiques, il débarque dans le saloon de Nathaniel, au sein d'une bourgade désertée par ses habitants...

La ville est sous le joug d'un despote qui terrorise et rançonne la population et les (ou plutôt "le") commerce...

Très vite la tension monte, car les mexicains prennent d'affection Django suite à une fusillade gigantesque où ce dernier abat la quasi totalité des hommes du tyran...

Ces derniers sont visiblement reconnaissables car ils arborent une cagoule rouge sur la tête !

Il sera question d'or, de trahison, de fille et de violence jusqu'à une issue incroyable faisant accéder Django au rang de mythe...

Mon avis :

"Django" est un western atypique et n'atteint pas la singularité d'une autre oeuvre de Corbucci "le Grand silence" tourné deux ans plus tard...

D'ailleurs il serait erroné de vouloir comparer à tout prix ces deux films tant l'atmosphère y est différente...

"Django" parait plus bâclé avec un scénario hyper simpliste mais doté néanmoins de quelques trouvailles (le fusil mitrailleur, les mains fracassés, la bagarre dans le saloon)...

Bref, tous les ingrédients savamment distillés depuis des lustres sont bel et bien présents et on aurait tort de bouder son plaisir car le rythme très soutenu contribue à rehausser l'efficacité du métrage, particulièrement violent...

Corbucci a opté pour la difficulté et s'en sort plutôt bien, grâce aux charismes de ses acteurs (Franco Nero en tête, yeux bleu délavés, barbe naissante et vigueur quand il s'agit de sortir le colt) et la fille sensuelle presque iconique, symbolisant la féminité et l'espoir d'un arrêt de la violence...

La boue au sol est omniprésente et on pourrait la comparer à des excréments jonchant le parterre et dans lequel semblent s'embourber les trois quarts de ceux qui y foulent le pied...

Les fameuses "cagoules" évoquent également le Klu Klux Klan et il est tout à fait faisable de comparer le tyran à Hitler ou à tout autre illuminé, ce dernier s'amusant et se délectant à fusiller de pauvres mexicains lors d'un jeu de massacre proche de celui du commandant du Troisième Reich dans "la Liste de Schindler" de Spielberg : tout ceci est barbare et pas anodin, contribuant à accentuer le levier de violence et d'infamie inhérents aux (très) "méchants" du film !

Django, pourtant marginal dans le panorama du western italien, redonne une sensation de pureté cristalline jusqu'alors rarement exploitée et Franco Nero décroche là son plus beau rôle, lui collant à la peau et accédant au rang de mythe du western populaire...

On attend de voir ce que Tarantino va exploiter de cette pépite puisque son "Django Unchained" sort prochainement...

Revigorant, frais et crû, ce "Django"  de 1966 est à voir impérativement afin de capter le travail de certains réalisateurs qui voulaient ressusciter un genre qui arrivait à son déclin, ce qui est tout à fait honorable...

Note : 9/10







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