samedi 17 mai 2014

INFERNO de Dario Argento, 1980

INFERNO
de Dario Argento
Italie/Etats Unis
1980
avec Leigh Mac Closkey, Daria Nicolodi, Veronica Lazar, Ania Pieroni, Gabriele Lavia, Sacha Pitoeff, Alida Valli
107 minutes
Fantastique ésotérique
Synopsis :
New York, 1980...
Les portes de l'enfer sont reliées aux endroits où se trouvent trois mères/sorcières, Mater Suspiriom à Fribourg en Suisse, Mater Lacrymarum à Rome en Italie, reste la dernière mère qui a élu domicile à New York dans un immense bâtiment d'allure gothique à côté du commerce d'un bouquiniste et non loin d'une gigantesque bibliothèque...
Une femme va "percer" le secret de cette énigme mystique par inadvertance après avoir perdu un bracelet en forme de salamandre...
Elle contacte son frère avant d'être assassinée par un mystérieux criminel dont on suppose une des multiples apparences de la mère sorcière démoniaque...
Le frère de la défunte va se rendre sur place et découvrira, de fil en aiguille, l'indescriptible !
D'endroits mystérieux en morts violentes, tout ira crescendo...
Un nommé Varelli semble être celui qui connaissait toute la clef de cette histoire avant tout le monde...
Mais il est peut-être déjà trop tard !
Mon avis :
Foutoir indescriptible pour les uns, véritable oeuvre de génie pour les autres, "Inferno" est sans aucun doute le film le plus personnel d'Argento, oscillant entre film fantastique et pure introduction à l'alchimie omniprésente dans le métrage...
Il faut impérativement posséder les bases de l'alchimie ou au moins en connaître les symboliques pour pouvoir entrer dans le jeu d'"Inferno", autrement on passerait à côté du film et le propos d'Argento est parfaitement référentiel à celle ci (il le dit lui même dans les bonus du blu ray)...
Labyrinthe de fantasmagories ponctué d'une ivresse de couleurs aussi chiadées que fascinantes, "Inferno" marque un tournant dans la carrière de son auteur, mais n'en demeure cependant pas accessible à tout le monde, même aux propres fans de la première heure, il y a un aspect très hermétique dû aux drogues qu'Argento ingurgitait à l'époque : le rendu est à la fois stylisé et délirant, Argento reprenant plan par plan certaines séquences de son "Suspiria" tourné trois ans auparavant...
Chose sidérante, il y a très peu de dialogues dans "Inferno", le contemplatif domine et l'emporte sur le verbal !
La scène de l'éclipse a été très difficile à mettre en place et le résultat est incroyable, malgré une crédibilité entamée par l'incohérence totale de l'identité du tueur (un vendeur de hot dogs itinérant ! ... qu'on suppose être une des multiples incarnations de la mère !)...
Le final flamboyant pousse très loin dans le folklore du baroque et emprunte une nouvelle fois l'ultime thématique exploitée dans "Suspiria"...
Restent des scènes d'anthologie comme la plongée aquatique sous les sols, le passage de la vision d'Ania Pieroni, l'étudiante hypnotique avec son chat dans l'amphithéâtre, et pour une fois la musique qui n'est pas de Goblin, comme à l'accoutumée chez Argento...
Film hybride, virevoltant, aux meurtres vrombissants et au scénario chaotique, "Inferno" délivre encore une fois une des facettes de Dario Argento et pourra en décontenancer plus d'un, mais restera une oeuvre majeure du Maestro, au même titre que "Ténèbres" ou "Suspiria", il fait la liaison entre les deux oeuvres, gommant les codifications du cinéma italien pour y apporter un autre rendu, une vision différente, ce qui est tout à l'honneur d'Argento, parvenant ainsi à revigorer SON cinéma...

Note : 10/10







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire