samedi 24 mai 2014

Police Python 357 d'Alain Corneau, 1976

POLICE PYTHON 357
d'Alain Corneau
France
1976
avec Yves Montand, Stefania Sandrelli, François Périer, Simone Signoret
Polar noir typé années 70
121 minutes
édité en DVD dans la collection "Série Noire" chez Studiocanal
Synopsis :
Ville d'Orléans, 1975...
Marc Ferrot est orphelin, c'est un enfant de la DDASS, comme on dit...
Il est devenu un brillant inspecteur de police, sachant manier comme personne son arme fétiche, un pistolet python 357...
Il est sous les ordres du commissaire divisionnaire Ganay, un homme marié à une riche femme, héritière de demeures bourgeoises de la région, et qui est infirme...
Sylvia Leopardi, une jeune et belle photographe, prend par hasard, lors d'une virée nocturne, Ferrot en photo lorsque ce dernier intervient sur un vol de statuettes dans une église...
Ferrot est amené à la revoir, très vite ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre et vivent une étreinte passionnée...
Le hic c'est que Sylvia est la maîtresse de Ganay !
Lors d'une violente dispute, ce dernier tue Sylvia en lui assénant des coups à la tête...
Quittant le domicile de la jeune femme, Ganay comprend que Ferrot est à l'intérieur de l'appartement !
Il va tout faire pour que Ferrot, innocent, porte le chapeau du meurtre !
Une course contre la montre est dès lors engagée d'autant que des témoins ont formellement identifié Ferrot, lui qui est chargé paradoxalement de trouver le coupable...
Mon avis :
Corneau est à son apogée avec "Police Python 357", il a su exploiter tous les ingrédients du film policier des années 70 de façon maîtrisée pour finaliser le côté "film d'investigation" de ce polar très noir, presque crépusculaire, empreint d'une gravité aussi bien situationnelle que dans le caractère des protagonistes...
Le personnage de Sylvia, à la beauté juvénile et à l'innocence éclatante, ramène à la souillure d'un meurtre crapuleux comme sur un délit sévèrement répréhensible où François Périer campe une ordure sans nom avec son couple vénal (Simone Signoret monumentale !) et Montand atteint par la double blessure d'avoir perdu celle qu'il aimait et en plus d'être potentiellement coupable du crime car tous les mobiles l'incriminent !
Corneau pousse très loin dans l'extrême les aspects scénaristiques, Montant n'hésitant pas à s'asperger le visage de vitriol afin d'être défiguré et couvert de bandages lors de la confrontation avec les témoins, il fait figure d'"anti héros" d'un métrage très complexe où rien n'est occulté, ni la logique du déroulement de l'enquête, ni le côté "implacable" du personnage de Ganay, faisant se refermer l'étau sur Ferrot, comme un boa étoufferait une souris !
Une mise en scène solide et haletante permet ainsi au spectateur de s'immiscer très vite et de comprendre la situation et le piège dont Ferrot devient victime, ce qui amplifie dès lors l'empathie que l'on a pour lui et la manière que l'on a d'appréhender les techniques qu'il adoptera pour se sortir de ce bourbier à la fois paradoxal et vicieux...
Les paysages orléanais apportent un côté graphique très esthétique et les plans défilent de façon gracile et linéaire, transportant l'histoire avec fluidité et quelquefois des passages mystiques (Montand se baignant dans le lac, les photos en noir et blanc apposées sur la vitrine du commerce de Sylvia, l'obsession de l'arme à feu et son démontage, le casse final sur le parking du supermarché...)...
Plus qu'un polar, "Police Python 357" s'apparente aux classiques de toute une époque, laissant une empreinte éternelle dans le cinéma français et se dotant de tous les éléments nécessaires à le rendre indélébile...
A voir pour comprendre comment raisonnaient  les grands réalisateurs dans les années 70 pour monter un film, aux antipodes de ceux actuels...

Note : 9.5/10





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire