dimanche 28 janvier 2018

Le spectre du chat de John Gilling, 1961

LE SPECTRE DU CHAT
de John Gilling
1961
Grande Bretagne
avec Barbara Shelley, André Morell, William Lucas, Conrad Phillips, Freda Jackson
Film fantastique
79 minutes
Produit officieusement par la Hammer films
aka The shadow of the cat
Synopsis :
Un village de Grande Bretagne, au début du vingtième siècle…
Louise Venable, une vieille dame issue d’une famille très riche et qui a la main mise sur un magot colossal, est assassinée sauvagement par son mari, avec la complicité du servant Andrew et de la gouvernante Clara ; lors du meurtre, la chatte de Louise, Tabitha, est témoin de la mort de sa maitresse…
Tabitha va se retrouver sur tous les lieux, les jours suivants, où se trouveront les meurtriers ; lorsque l’officier de police mène l’enquête sur la disparition de Madame Venable, Jacob et Walter Venable subiront une malédiction personnalisée par le chat…
Lorsque Beth, la nièce de Louise, se prend d’affection pour le félin, les autres protagonistes n’ont qu’un seul but, tuer Tabitha !
Clara, dans une crise de démence, décède alors que Walter, poursuivant Tabitha dans une forêt, se tue lui-aussi, en s’enfonçant dans des sables mouvants…
Lorsque la police commence à comprendre qu’il s’agit d’un assassinat et non d’une simple disparition, Latimer veut absolument se débarrasser de la chatte Tabitha ;  devenu fou, il suit la chatte le long du toit du manoir et meurt, chutant de plusieurs mètres…
Ces morts violentes ont été commanditées par le biais de Tabitha, laissent penser que l’âme défunte de Louise Venable a pris possession de l’animal dans le but d’une vengeance !
Mon avis :
Jamais à cours d’imagination pour transfigurer les codes du gothique et du fantastique, la Hammer films produit officieusement ce « Shadow of the cat » (« Le spectre du chat » dans l’hexagone) car la firme n’est pas créditée au générique ; il s’agit ici d’un film de malédiction avec … un chat ! ce qui pourra sembler quelque peu ridicule (comme si les protagonistes étaient morts de trouille et devenaient fous en voyant cet inoffensif matou !), mais heureusement la mise en scène virtuose du grand John Gilling sauve largement les meubles et l’ensemble est très plaisant à suivre, avec en plus- value la magnifique Barbara Shelley, figure iconique du gothique british…
« Le spectre du chat » possède une ambiance complètement anxiogène due en majeure partie au jeu des acteurs, tous hystériques et persuadés dans leur paranoïa que le responsable de tous leurs tracas est ce maudit chat ; dès lors, tous les prétextes sont bons pour attraper le félin et l’occire, Gilling donne une grande dynamique à des plans séquences très travaillés, avec notamment une vue subjective du chat ou ce passage incroyable de la forêt lorsqu’un des assaillants meurt enseveli dans des sables mouvants (trucage particulièrement réaliste !)…
Le mari Venable et ses complices vont amèrement regretter d’avoir assassiné la pauvre vieille dame dans des objectifs de récupérer l’héritage, ça va barder pour eux, notre copain le matou va appliquer la vengeance de sa maitresse qui s’impose !
Le noir et blanc du film irradie la pellicule et lui donne tout son charme, le film n’aurait pas eu autant d’impact en couleurs, il y a même des airs de Bava (« le Masque du démon » surtout) et une énorme influence de Roger Corman dans « Le spectre du chat »…
Fulci reprendra la thématique du matou maléfique dans son honnête « Black cat » tourné vingt ans plus tard, mais « Le spectre du chat » reste un archétype hammérien de se projeter dans toutes les possibilités pour exploiter le bestiaire du cinéma fantastique (ici, pour une fois, pas de Dracula, de Frankenstein ou de momie mais un animal bien précis, un chat) ; hyper atypique si on le compare aux autres films de la firme d’outre-Manche, « Le spectre du chat » est une réussite car John Gilling croit à fond en son entreprise et met tout son cœur dans la réalisation, rendant atmosphérique une histoire où un réalisateur lambda se serait gamellé, Gilling sait ce qu’il fait et son film fait illusion, on est pris dedans du début à la fin !
Elephant films a vraiment assuré en l’incluant dans son coffret car « Le spectre du chat » est un Hammer vraiment rare et occulté par beaucoup, Elephant films redonne honneur à ce métrage méconnu dans une édition DVD (et oui c’est le seul film à ne pas bénéficier d’un transfert HD !), mais le tout est suffisamment regardable pour que l’on ne boude pas son plaisir…
Véritable témoignage de la diversité absolue dont faisait preuve la Hammer, « Le spectre du chat » est une oeuvre à réhabiliter sans faute, tous les cinéphiles y trouveront leur compte et pourront ainsi se faire une idée de la largesse du panel offert par la Hammer…
Immanquable !
Note : 9/10







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