dimanche 30 septembre 2018

Baron vampire de Mario Bava, 1972


BARON VAMPIRE
de Mario Bava
1972
Italie
avec Elke Sommer, Joseph Cotten, Nicoletta Elmi, Massimo Girotti, Rada Rassimov, Antonio Cantafora, Luciano Pigozzi, Umberto Raho
Fantastique gothique
97 minutes
Musique de Stelvio Cipriani
aka Baron Blood
aka Gli Orrori del Castello di Norimberga
Produit par Alfred Leone
Synopsis :
Une ville d’Autriche, dans la périphérie de Vienne, début des années soixante-dix…
Peter Kleist arrive des Etats unis pour rencontrer le légataire de l’héritage de son grand père, le baron Otto Von Kleist ; ce dernier était propriétaire d’un gigantesque château…
Eva Arnold, une jeune femme, est la responsable des travaux de restauration du château ; elle fait connaissance avec Peter ainsi que le docteur Karl Hummel, professeur d’université, l’oncle de Peter…
Un des employés, Fritz, est renvoyé suite à des malveillances…
Eva Arnold fait visiter le château à Peter Kleist, ils trouvent un parchemin…
Eva, excitée et ne se rendant pas trop compte de la gravité de ses actes, fait lire à haute voix des incantations en latin à Peter ; c’est alors qu’une force démoniaque terrorise les deux jeunes gens ; il semblerait qu’ils aient réveillé le baron Otto Von Kleist sous l’aspect d’un monstre…
Alors qu’Eva supplie Peter de relire l’incantation pour chasser la force diabolique, le vent envoie le parchemin dans une cheminée qui le brûle !
Le soir, Peter Kleist ainsi qu’Eva dinent chez Hummel ; un meurtre a lieu non loin de là ; le docteur Hess est égorgé au scalpel par un mystérieux tueur que personne n’a pu identifier…
Gretchen, une fillette, entend les discussions des adultes présents chez Hummel…
La police suspecte Fritz, mais l’enquête piétine car plus tard, Fritz est lui-même assassiné !
Lors de la mise en vente du château aux enchères, un homme paralysé en fauteuil du nom
d’Alfred Becker obtient l’acquisition du château…
Devant les impasses et cette mosaïque d’incompréhensions, Karl Hummel, Eva Becker et Peter Kleist vont appel à une médium, Christina Hoffmann…
Elle parle d’une amulette à Eva, que la jeune femme a autour du cou…
Alfred Becker va donner la solution à cette énigme…
Lorsque Karl, Eva et Peter trouveront l’explication, leurs vies seront réellement en danger, les sous-sols du château renferment en effet des instruments de torture et il semble que le baron Otto Von Kleist soit encore en vie !
Mon avis :
Le titre français « Baron Vampire » est en fait mensonger puisqu’à aucun moment dans le film il n’y a de scène de vampirisme ; il s’agit ici d’une déclinaison gothique du mythe des châteaux hantés mâtinée de séquences avec des incantations qui font revenir à la vie un baron au visage atrocement brûlé et qui va semer la pagaille autour de lui avec des meurtres crapuleux…
Mario Bava signe ici un de ses films mineurs mais néanmoins bien mis en scène et extrêmement sympathique, on est loin du « Corps et le fouet » ou des « Trois visages de la peur » niveau transcendance mais « Baron vampire » se laisse suivre avec le plus grand plaisir…
Dès le début on retrouve la technique propre à Bava (le gros zoom sur le serrage de main à l’aéroport, l’escalier en colimaçon, les plans en contre plongée du château) et il y a Elke Sommer (une ex girl friend de notre Johnny national) qui affolera la libido des cinéphiles érotomanes avec ses mini jupes ultra-courtes…
Nous retrouvons également la petite Nicoletta Elmi qui joua dans une palanquée de films de genre transalpins au début des années soixante-dix et le briscard Joseph Cotten (qui fut dirigé par Orson Welles) dans un rôle clef du film, ainsi que la belle Rada Rassimov dans le rôle d’une médium…
L’histoire se suit bien et le film s’avère passionnant, on est pris dedans de l’entame jusqu’à l’épilogue ; la musique de l’illustre Stelvio Cipriani est, comme toujours, fabuleuse et donne une variation atmosphérique suivant chaque scène, accentuant l’angoisse, notamment dans les scènes nocturnes ou dans les dix dernières minutes dans les sous-sols du château lors de la révélation sur l’identité du fameux Baron…
L’idée ingénieuse de l’incantation donne une réelle saveur au film et servira de point d’orgue pour faire déclencher l’intrigue avec comme point de non- retour le fait que le parchemin soit brûlé, il entérine la malédiction et les protagonistes vont désormais avoir maille à partir avec ce monstrueux baron, sorte de boogeyman issu des tortures de l’inquisition…
Bava est toujours autant inventif et le plan où Elke Sommer/Eva est agressée est vraiment flippant et intéressant au sens de la réalisation, Bava nous gratifie moins par les couleurs comme à l’accoutumée mais plus par la nuit, mise en valeur avec un brouillard à couper au couteau, le tout donne un rendu excellent et clairement anxiogène, du très beau travail …
Parfois un peu lent vers le milieu du film, « Baron vampire » se dote néanmoins de fulgurances (le passage avec Gretchen et sa pomme, la mort de Fritz enfermé dans un sarcophage avec des piques) et il serait malhonnête de dire que le métrage est ennuyeux ; on y trouve encore la Bava’s touch et le plaisir de visionnage est indéniable…
Pas le meilleur film de son génial auteur, « Baron vampire » a le mérite de faire passer une heure quarante agréable au cinéphile ; plaisant à voir en tous points, « Baron vampire » est à ne pas louper pour agrémenter ses connaissances du cinéma bavaien, il a certes vieilli mais la sympathie qu’il déploie force le respect…
On aimerait beaucoup un beau blu ray avec la version française car le DVD du coffret sorti en 2000 laisse beaucoup à désirer niveau qualité (écran cadré haut/bas, droite/ gauche, image vraiment pas top), messieurs les éditeurs un appel est lancé !
Note : 9/10













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