dimanche 9 septembre 2018

Le frisson des vampires de Jean Rollin, 1971


LE FRISSON DES VAMPIRES
de Jean Rollin
1971
France
avec Marie Pierre Castel, Sandra Julien, Jacques Robiolles, Michel Delahaye, Nicole Nancel, Jean Marie Durand
Film fantastique vampirique
96 minutes
Sorti en blu ray chez Redemption video
Musique du groupe Acanthus
aka The Shiver of vampires
Synopsis :
Un village de Normandie, au début des années soixante-dix…
En prologue du film, on assiste à l’inhumation de deux cercueils dans un caveau, puis une jeune femme se rapproche de la caméra, comme littéralement envoutée…
Antoine et Isa, deux jeunes mariés, doivent se rendre chez Hermann et William, les deux cousins d’Isa ; Antoine gare sa voiture et le couple se rend dans un château où ils sont accueillis par deux très belles jeunes femmes, les servantes de la demeure…
Isa est étonnée de la non-présence de ses cousins ; ces derniers sont en fait des chasseurs de vampires, ils rodent dans le château et ses environs, notamment dans le caveau que nous avons vus au début du film !
Isolde, une succube sortie d’une horloge, guettait Isa, elle va s’adonner à un jeu saphique avec elle ; c’est alors qu’Hermann et William apparaissent ainsi qu’Isabelle, leur maitresse…
D’abord ayant cru morts ses cousins, Isa perd pied petit à petit avec la réalité et Hermann, William et Isabelle la force à se livrer à une cérémonie nocturne de vampirisme ; Isa risque de perdre la vie !
Antoine comprend qu’il risque d’être trop tard, il veut absolument sauver sa femme des griffes de ces vampires psychopathes !
Alors que le jour commence à venir, Hermann et William emmènent Isa sur une plage ; Antoine, armé d’un revolver, parvient à les retrouver…
Parviendra t-il à sauver Isa ?
Les deux vampires survivront-ils à la lumière du jour ?
Mon avis :
Troisième film de Jean Rollin après « Le viol du vampire » et « La vampire nue », ce « Frisson des vampires » tient vraiment le haut du pavé dans sa filmographie ; Jean Rollin s’est appliqué d’une façon métronomique dans ses cadrages et il emprunte même les codifications du cinéma de Mario Bava, usant et abusant de couleurs bariolées et criardes lors de plans séquences franchement de toute beauté (on est même dans un délire suspiriesque, six ans avant le film d’Argento !)…
« Le frisson des vampires » est donc particulièrement réussi et Rollin nous gratifie d’un dialogue entre  les deux acteurs Jacques Robiolles et Michel Delahaye qui vaut son pesant de cacahuètes, avec des mouvements de caméra incessants qui donnent une saveur et une rigueur indéniable au film ; Rollin a bossé comme un fou et ça se voit !
Le charme des actrices (surtout Marie Pierre Castel et sa complice asiatique) est bien entendu poussé à maxima et Rollin ose tout, notamment dans des scènes de nus très insolites, conférant à sublimer l’aspect érotique de son œuvre…
Dès le début, le spectateur est immergé dans une atmosphère que seul Rollin peut retranscrire, on se régale malgré certaines petites maladresses (la scène de l’escalier avec les deux suppliciés avec leur pieu planté dans le cœur, on voit bien que les acteurs tiennent le pieu et qu’il n’est pas enfoncé  correctement !) mais ce n’est pas grave, Rollin a su se distinguer du film de vampires traditionnel par une singularité que seul lui peut produire, au final, il s’est appliqué de façon prodigieuse et parvient à donner un souffle gothique à son métrage, loin de la Hammer ou des gothiques italiens des années soixante, mais pas inintéressant…
Il n’y a que lui qui mélange vampirisme, érotisme, gothique et insolite de cette façon ; ce cocktail a toujours fonctionné et c’est bien cela la marque de fabrique de Rollin…
De la fin des années soixante jusqu’à sa mort, il n’a jamais dévié d’un pouce dans la conception et la fabrication de ses films et c’est bien cela qui lui rend honneur…
« Le frisson des vampires » est un vrai bonheur de visionnage, une œuvre unique en son genre et se vit et se voit plus comme une expérience cinématographique que comme un simple film de vampires…
Pour les cinéphages les plus ouverts, « Le frisson des vampires » est un must, et la musique psychédélique du groupe Acanthus est pour beaucoup dans sa réussite, elle bonifie les séquences et amplifie de façon certaine la qualité de ce chef d’œuvre, à découvrir impérativement et qui restera formellement comme un des meilleurs films de Rollin…
Note : 9/10











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