dimanche 16 juin 2019

Trois hommes à abattre de Jacques Deray, 1980


TROIS HOMMES A ABATTRE
de Jacques Deray
1980
France
avec Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Pascale Roberts, Féodor Atkine, Michel Auclair, François Perrot, Bernard Le Coq, Pierre Dux
Film policier/Thriller
95 minutes
Musique de Claude Bolling
DVD édité chez Pathé vidéo
Synopsis :
Paris et Trouville, début des années quatre-vingts…
Emmerich, un responsable industriel véreux, travaille avec le Ministère de la Défense ; il fabrique des missiles de guerre qui sont destinés à être vendus, mais l’un des prototypes de missile présente un défaut de conception ; Emmerich convoque des hommes hauts placés et leur explique sa stratégie ; Emmerich, devenu fou, n’a plus du tout confiance en ces hommes, il les congédie ; plus tard, Emmerich engage des tueurs à gages pour assassiner tous les témoins qui étaient présents lors de l’entrevue chez lui…L’un d’eux, qui repartait de nuit au volant de sa voiture est tué par des hommes à moto employés par Emmerich…
C’est alors que Michel Gerfaut, un quidam, qui roulait à vive allure pour aller à une partie de poker, voit la voiture accidentée sur le bas- côté de la route ; pensant que le conducteur est juste blessé, Gerfaut l’emmène aux urgences situées non loin de là… Gerfaut, pressé d’aller à sa partie de poker, ne signe pas sa déposition et repart…
Le lendemain, Gerfaut va avec sa petite copine Béa prendre quelques jours de repos à Trouville, où sa mère tient un hôtel restaurant ; sur la plage, deux hommes tentent de noyer Gerfaut, qui parvient à s’en sortir in extremis ; puis quelqu’un tend un piège à Gerfaut en vue de le tuer !
Comprenant qu’il est menacé, Michel Gerfaut fait appel à Liéthard, un de ses meilleurs amis qui travaille aux renseignements généraux ; chez Gerfaut, quelqu’un sonne à la porte, Liéthard regarde par le judas pour savoir de qui il s’agit, il est tué !
Gerfaut met Béa à l’abri et mène sa propre enquête, il comprend qu’on veut sa peau depuis l’histoire de la voiture avec le « blessé » qu’il a secouru…
Une lutte contre la mort et une course contre la montre s’engage pour Gerfaut, il essaie de remonter à la source de cette sordide histoire et doit tout faire pour préserver sa vie !
Mon avis :
« Trois hommes à abattre » fait partie des meilleurs films d’Alain Delon des années quatre-vingts, le scénario est limpide (pas comme pour « Pour la peau d’un flic » chroniqué ci-dessous où on ne comprend strictement rien), là au moins tout est clair, Delon est arrivé « au mauvais moment au mauvais endroit » et il va le payer cher !
Histoire exemplaire, jeu d’acteurs impeccable, tension et paranoïa à fond la caisse, la belle Dalila Di Lazzaro ne joue pas un rôle de potiche mais s’intègre très bien dans le film, on est pris dans un engrenage où rien ne s’arrête, tout comme le personnage de Michel Gerfaut/Alain Delon ; j’avais vu le film plusieurs fois lors de ses diffusions à la télévision et le revoir maintenant, et bien je me suis souvenu de tout ! c’est dire si le film est marquant !
« Trois hommes à abattre » est un sommet du polar français, on se régale littéralement, le prologue nous met dans l’ambiance et dès que Delon apparaît à l’écran, c’est la magie du cinéma, il n’a jamais besoin d’en faire des tonnes, dès qu’on le voit son aura fait tout le boulot, il devient crédible instantanément, c’est bien cela qui fait la force et le charisme de cet acteur, il n’a besoin de rien, on sait tout de suite à qui on a affaire !
La ville de Trouville nous vaut des scènes cultes (le passage sur la plage, le bar restaurant), Delon y va à fond les gamelles mais, à la différence des Belmondo, très peu d’humour ; Delon joue des personnages de façon frontale, directe et sans fioritures et… ce n’est pas plus mal !
« Trois hommes à abattre » est un film habile, simple à comprendre (Delon doit sauver sa peau, comme dans quasiment tous ses films, ses ennemis sont les pires salopards !), bourré de rebondissements, d’une intensité incroyable et c’est aussi une plongée dans la France des années quatre- vingts, Delon fume ses Gitanes, les téléphones sont à cadrans et les bagnoles n’empêchent pas de fabuleuses courses poursuites (bravo à l’équipe de Rémy Julienne, cador des cascades de l’époque)…
L’intrigue tient en haleine jusqu’à l’issue (que je ne vous dévoilerai bien sûr pas !) et on n’a pas le temps de reprendre son souffle ; la paranoïa est réelle pour le spectateur et certains plans séquences sont même flippants (le coup du judas, repris par Dario Argento pour son « Opéra » sept années plus tard !), d’ailleurs Dalila Di Lazzaro jouera dans « Phenomena » d’Argento, justement, dans un rôle totalement différent que celui, sexy, de « Trois hommes à abattre »…
La mise en scène de Jacques Deray sonne juste en permanence, la musique du grand Claude Bolling (« Les brigades du tigre ») est nickel elle aussi ; on ne voit que des qualités dans « Trois hommes à abattre » et le film atteint le statut de film culte même quasiment quatre décades plus tard…
Rien à redire de plus, une vraie tuerie et une modernité dans une réalisation font de « Trois hommes à abattre » un chef d’œuvre de dynamisme à voir et revoir sans faute !
Note : 9/10













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