lundi 23 novembre 2020

Romper stomper de Geoffrey Wright, 1992

 

ROMPER STOMPER

de Geoffrey Wright

1992

Australie

avec Russell Crowe, Jacqueline Mac Kenzie, Dan Wyllie, John Brumpton, Daniel Pollock

Chronique sociale

94 minutes

Synopsis :

Melbourne, au début des années quatre vingt-dix…

Hando dirige une bande de skinheads, ce sont de purs voyous qui saccagent et cassent des vitrines, ils vivent dans une précarité et sombrent souvent dans l’alcool…

Magoo, Davey et Hando apprennent que des immigrés asiatiques ont investi un quartier de la ville dans le but d’ouvrir un restaurant ; une gigantesque bagarre a alors lieu, mais des dizaines d’asiatiques viennent prêter renfort à leurs amis ; la rixe tourne au massacre !

Davey fait la connaissance de Gabrielle au comptoir d’un bar sordide, Gabrielle est une jeune toxicomane qui fait souvent des crises d’épilepsie, mais sa beauté subjugue Davey…

Gabrielle a vécu un inceste avec son père, Martin, un riche acteur de théâtre, qui vit dans un manoir…

Gabrielle monte le bourrichon à ses amis skinheads pour aller casser la figure à son père, elle leur indique l’endroit où vit ce dernier…

Après avoir été tabassé, Martin parvient à prendre une arme et chasse les skinheads de chez lui…

Gabrielle alerte la police par téléphone et une descente de flics a lieu dans la repaire de Hando !

Davey, Hando et Gabrielle prennent la fuite en voiture et partent au bord de la mer…

C’est alors que Gabrielle avoue à Hando que c’est elle qui a prévenu la police…

Hando est fou de rage et cherche à tuer Gabrielle en la noyant !

Davey vient au secours  de Gabrielle et poignarde Hando dans le dos…

Mon avis :

« Romper stomper » est indéniablement le meilleur et le plus ultime film sur le quotidien des skinheads, Geoffrey Wright a opté pour le choix d’être le plus réaliste possible et son métrage est un uppercut total en pleine face dont on se remet difficilement ; le film est particulièrement violent et certains passages sont apocalyptiques, la direction des acteurs est prodigieuse et Russell Crowe a une carrure imposante, c’est lui qui domine, aussi bien pour le spectateur que pour ses acolytes skinheads, jusqu’au jour où l’arrivée d’une fille (Gabrielle, magnifique Jacqueline Mac Kenzie) va tout faire basculer et faire plonger le gang de skinheads soit dans la mort soit en prison (mais pouvait-il y avoir d’autre issue ?)…

Les crises d’épilepsie de la jeune femme sont particulièrement impressionnantes, sa relation supposée incestueuse avec son père et le côté « paumée » de Gabrielle rappellent d’autres films comme « Moi, Christiane F. », la scène du clochard et l’arrivée chez Martin, le père de Gabrielle, font beaucoup penser à « Orange mécanique », la référence est manifeste !

La rixe gigantesque avec les asiatiques est un modèle de mise en scène, tournée presque caméra sur l’épaule et en temps réel continu, les plans sont serrés et les coups portés par les protagonistes ont l’air réels (c’est à se demander s’ils le sont vraiment ?)…

Geoffrey Wright a frappé très fort et appuie là où ça fait mal, il n’a peur de rien et ne recule sur rien pour mettre en lumière cette chronique sociale sur le quotidien de ces skinheads, délinquants, alcooliques et ultra-violents…

Avec « This is England », « Trevor skinhead” et “American History X”, “Romper stomper” est l’un des rares films qui abordent ce thème, le metteur en scène sait garder ses distances et ne prend aucun parti ni pour un camp ni pour l’autre, il montre le quotidien et la réalité de ces délinquants, point barre…

« Romper stomper » est donc un chef d’œuvre du genre et un film d’une grande intelligence, tous les comédiens se sont investis comme personne pour donner une étoffe au film et l’impact que celui-ci apporte est bouleversant, la fin sur la plage nous laisse assommés, sur les rotules !

« Romper stomper » devrait même être montré dans les lycées afin que les jeunes se rendent compte de tout ce qu’il ne faut pas faire dans une vie, à l’instar de « Ma 6-t va crack-er » de Jean-François Richet…

C’est un film sur la délinquance, sans la moindre fioriture, mais finalement nécessaire pour comprendre une certaine société, désoeuvrée et désincarnée…

Le film s’adresse à un public averti !

Note : 9/10







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