dimanche 29 novembre 2015

Le mort dans le filet de Fritz Böttger, 1960

LE MORT DANS LE FILET
de Fritz Böttger
1960
Allemagne
aka L’ile du sadique
aka Horrors of spider island
aka It’s hot in paradise
aka Ein toter hing im netz
avec Alexander d’Arcy, Rainer Brandt, Walter Faber, Helga Franck, Harald Maresch, Helga Neuner, Dorothee Parker, Gerry Sammer
Nanar fantastique
Post synchronisé par, notamment, Jean Amadou
77 minutes
Synopsis :
New York, 1960…
Gary, un propriétaire de cabaret où se produisent des spectacles dansants, fait passer une audition à plusieurs postulantes, Georgia, Ann, Gladys, May, Nelly, Kate, Babs et Linda, les jeunes femmes doivent se montrer peu avares de dévoiler leurs charmes et sont sommées d’exhiber leurs magnifiques jambes à Gary, elles sont toutes embauchées pour un voyage à Singapour…
Hélas, leur avion se crashe en pleine mer !
Les survivants échouent sur un radeau pneumatique et arrivent sur une île perdue en plein milieu de l’océan…
Assoiffées, les filles finissent par trouver une source le long d’une falaise et découvrent une cabane…
Elles y trouvent, horrifiées, un homme mort accroché à une gigantesque toile !
Gary s’échappe un soir et est mordu par une grosse araignée mutante…
Deux hommes, Bobby et Mike Blackwood, qui ravitaillaient l’homme mort de la cabane, tombent nez à nez avec les filles chaudes comme la braise…
Gary, devenu mutant hideux et agressif, cherche par tous les moyens à tuer tous ceux qui l’approcheront…
D’abord terrifiées, les filles s’organisent pour survivre et résister à leur agresseur alors que Bobby et Mike essaient de les charmer à des fins libidineuses…
Mon avis :
Tourné en Yougoslavie en deux mois, « Le mort dans le filet » est l’un des films les plus « à la rue » de toute l’histoire du cinéma !
Bourré d’incohérences (l’avion se crashe en pleine mer, mais comme par hasard il y a des rescapés qui, en plus, trouvent un canot pneumatique !), des erreurs scénaristiques à la pelle (les deux braves gars qui arrivent avec des caisses de whisky !), des bagarres dignes de catch féminin uniquement pour dévoiler les seins nus des filles, un trucage pour l’araignée complètement rudimentaire fait avec des bouts de carton et de ficelle, « Le mort dans la filet » est un pur nanar incroyable de culot, Böttger torche son métrage à l’arrache et il y croit ferme !
Des moyens financiers faméliques (le contrôleur aérien tout seul à son poste, les mêmes décors qui reviennent de façon récurrente, beaucoup de plans nocturnes pour masquer la pauvreté de l’ensemble, une action molle et anémiée) font de ce « Mort dans le filet » un des sommets du genre nanar assumé et décomplexé, ce qui finit par le rendre touchant…
A la fois lunaire et obscur, « Le mort dans le filet » est l’un des plus gros OFNIS (objet filmique non identifié) des années 60 et le spectateur sort du visionnage hagard et perplexe mais de bonne humeur (on se poile grave avec ce film !), les cinéphages cinéphiles ouverts sur tous les cinémas se régaleront sans nul doute avec ce petit bijou iconoclaste et barré, à la limite de la déviance cinématographique (un érotisme prégnant ne quitte jamais la pellicule et ce, dès l’entame, avec l’hallucinante « audition » racoleuse et blindée en effets d’exhibitions pour appâter le chaland et maintenir son attention pour la suite)…
Si le but de Böttger était de faire peur, et bien c’est raté !
Par contre, on se délectera de rigolade avec une approche du film fantastique aussi ridicule que fascinante, il y a ce petit quelque chose dans « Le mort dans le filet » qui fait qu’on s’en souvient longtemps après l’avoir vu, peut être grâce à cette densité de fascination qui opère sans cesse et cette aura revigorante qui fait se distinguer ce film de tous les autres…
Une sortie DVD en France serait inespérée pour redécouvrir ce monument extrêmement rare, Artus films me parait être le prétendant idéal pour l’éditer…
Ancré par son charme et sa fougue dans la mémoire cinéphilique des connaisseurs, « Le mort dans le filet » est un film unique en son genre, il ne ressemble à aucun autre et je vous invite à le visionner si l’occasion se présente…
Un régal !

Note : 8.5/10






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