lundi 23 novembre 2015

WONDERLAND de James Cox, 2003

WONDERLAND
de James Cox
2003
Etats-Unis
Avec Val Kilmer, Christina Applegate, Paris Hilton, Kate Bosworth, Lisa Kudrow, Josh Lucas, Dylan Mac Dermott
Chronique de mœurs/Drame policier
104 minutes
Synopsis :
Californie, été 1981…
Ron Launius, Billy Deverell, Barbara Richardson et Joy Miller sont sauvagement assassinés, la police découvre leurs corps criblés de balles et violentés à mort dans leur luxueuse propriété de Wonderland…
Une des dernières personnes à les avoir vus en vie, John Holmes, est un célèbre acteur de films pornographiques qui est arrivé en fin de carrière et effectue des trafics douteux…
Dawn, une très jeune femme d’à peine une vingtaine d’années, est folle amoureuse de John et le suit partout dans ses pérégrinations, le couple se drogue sans arrêt à la cocaïne…
La descente aux enfers s’amorce pour John lorsque celui-ci trahit Eddie Nash, un riche producteur, il donne des détails et des éléments à Ron et Billy pour aller cambrioler le domicile d’Eddie !
Outre le fait de le tabasser, Billy et Ron humilient Eddie Nash qui fait fissa le rapprochement avec John Holmes et comprend qu’il a été trahi…
Après un carnage et dénué de toutes chances de s’en sortir, John Holmes atterrit chez son ex épouse, Sharon, les vêtements ensanglantés…
Sharon se rend compte que John n’a aucune plaie sur lui et le vire manu militari de sa maison…
Toutes les suspicions convergent vers John et la police l’arrête, un long interrogatoire avec les inspecteurs va commencer…
Mon avis :
Retraçant avec minutie et réalisme le meurtre de plusieurs trafiquants de drogue qui défraya la chronique aux débuts des années quatre vingts dans les milieux huppés d’Hollywood, « Wonderland » est un film exemplaire d’une virtuosité de mise en scène et d’un jeu des comédiens parfaitement élaboré…
Val Kilmer fait reposer le film entièrement sur ses épaules et il n’y a quasiment aucune séquence où on ne le voit pas, il parvient à donner à son personnage de Holmes à la fois une compassion, un charme et une antipathie, un dégoût…
C’est cette ambivalence qui fait la force du film, très tonique voire quelques fois à la limite de la frénésie, James Cox usant de techniques de surexpositions d’images pour accentuer la vivacité de l’histoire, menée tambour battant et sans aucun temps mort…
Il s’inspire même du procédé de montage alterné déjà utilisé par Gus Van Sant pour « Elephant », filmant plusieurs  scènes identiques mais à des endroits différents, du coup le spectateur est totalement bluffé par la maestria de la réalisation…
« Wonderland » est sans doute le métrage où il y a le plus de consommation de produits stupéfiants de toute l’histoire du cinéma (Tony Montana et son « Scarface » sont battus à plate couture !) mais c’est aussi, à l’instar de « Boogie nights », sorti six années auparavant, l’un des rares films qui s’intéressa au milieu des films X des années soixante dix aux Etats-Unis et qui se sert de tout l’univers qui gravite autour pour dresser une intrigue policière…
D’une qualité indéniable et d’un sens du graphisme qui a fait ses preuves, « Wonderland » redonne une vision différente de ce que l’on connaissait de l’Amérique au cinéma et dévoile le côté sombre des paillettes et les méfaits de la toxicomanie et de l’alcool sur les vedettes de l’époque, avec un certain humour noir et un sens acide de la dérision…
A réserver à des cinéphiles qui n’ont pas froid aux yeux, « Wonderland », avec le temps, se bonifie et fera date dans le genre des chroniques de mœurs tant la réalisation y est imparable et l’interprétation juste…
Dédié à Pierre

Note : 10/10





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