jeudi 29 décembre 2016

Midnight express d'Alan Parker, 1978

MIDNIGHT EXPRESS
d’Alan Parker
1978
Etats-Unis/Grande Bretagne
avec Brad Davis, John Hurt, Paul Lynch, Irene Miracle, Randy Quaid, Bo Hopkins
Drame carcéral
121 minutes
Musique de Giorgio Moroder
Scénario d’Oliver Stone
Budget : 2 300 000 dollars
Box-office aux Etats-Unis : 35 000 000 dollars
Nombre d’entrées en France à sa sortie : presque 6 millions de spectateurs
Synopsis :
Turquie, début des années soixante-dix…
Billy Hayes, un jeune homme américain, veut faire transiter deux kilos de haschich pour les revendre à des amis et se faire un peu d’argent, sa vie va basculer lorsque des douaniers le fouillent avant qu’il monte dans l’avion et trouvent les barres de haschich que Hayers avait dissimulées sous ses vêtements, il est conduit en prison, sa peine étant de quatre années de détention…
Hayes a la visite de son père et d’un avocat obèse qui lui assure faire tout pour diminuer sa peine ; les mois défilent dans des conditions carcérales déplorables et inhumaines, Billy fait la connaissance de Max et Tex, deux autres hommes emprisonnés…
Les conditions et les relations politiques entre la Turquie et les Etats-Unis ne sont pas au beau fixe et un second procès a lieu, mais Hayes sera un « exemple » pour la Turquie qui, in fine, condamne le jeune homme à la prison à perpétuité !
Fou de rage, Billy comprend que sa seule survie se trouve dans la possibilité d’une évasion… Il a la visite de Susan, sa petite amie, cette dernière lui transmet un album photo où se trouvent à la dernière page, cachés, des billets de cent dollars…
Devant la police et le monde de la justice corrompus, Billy tente le tout pour le tout et essaie de s’évader une ultime fois…
Mon avis :
Tourné en cinquante- trois jours avec des délais très rudes, « Midnight express » est perçu par beaucoup de cinéphiles comme LE film ultime sur l’incarcération et il est vrai que le scénario écrit par Oliver Stone (alors novice au cinéma) se dote d’une histoire électrisante et réaliste qui ne fait pas dans la demi-mesure et qui insuffle au film un climat très dur, parfois difficile et éprouvant, même pour le plus aguerri des spectateurs…
A ce titre, la composition de Brad Davis est remarquable, l’acteur s’est tellement imprégné de son rôle qu’à la fin du tournage, le personnage de Billy Hayes lui laissera longtemps des séquelles…
Le film a été mis en scène à Malte et les prises de vues d’Istanbul ont été « rajoutées » pour faire la jonction entre les séquences, les décors sont sales, repoussants et font pénétrer le spectateur dans les tréfonds de taudis de prisons où le moins que l’on puisse dire est que l’hygiène n’est pas respectée, les prisonniers étant rabaissés à des animaux que les gardiens torturent comme bon leur semble, dans des conditions inhumaines, ce qui valut au film d’être taxé de « mensonger » par les autorités turques…
Il y a l’effet du mythe de Sisyphe dans la quête de Billy Hayes à sans cesse recommencer son évasion, il arrive près de son but… jusqu’à ce que tout dégringole au dernier moment, cette malchance qui le ronge perpétuellement est autant éprouvante pour lui que pour le spectateur, qui semble ne pas voir d’issue au film…
Des thématiques politiques sont récurrentes et l’acharnement de la justice turque sur ce jeune américain, bouc émissaire idéal face à un Nixon intransigeant vis-à-vis des palestiniens et de l’Islam, devient alors le « prétexte » pour qu’on se venge en « parallèle » sur lui par le biais d’une sentence disproportionnée…
Alan Parker donne à son film une mise en scène rigoureuse, méthodique, ponctuée de moments « chocs » qui restent inoubliables (la venue de Susan au parloir, l’effondrement de Billy et même le début hyper paranoïaque sur le tarmac de l’aéroport avec la fouille des douaniers), tout est étudié pour garder une grande tension et une attention du spectateur, qui se demande bien comment tout cela va s’achever…
Enorme succès au box –office et film très célèbre, « Midnight express » demeure une œuvre majeure du cinéma de la fin des années soixante-dix et sa dureté à être visionné ne doit pas empiéter sur les qualités formelles de sa réalisation ; outre le fait qu’il soit un classique, « Midnight express » possède une force encore intacte de nos jours et l’impact qu’il a pu avoir est inoxydable, la vigueur qu’il déploie restera ancrée dans toutes les mémoires…
Brad Davis, l’acteur principal, décédé du Sida, possède le charisme des plus grands (on peut même le comparer aisément à Marlon Brando) et sa « présence », sa manière de jouer ce personnage de Billy Hayes n’était pas donné à n’importe qui, il aurait vraiment mérité l’oscar du meilleur acteur…
« Midnight express » est un film essentiel, très difficile à voir, mais c’est dû au sujet qu’il traite, c’est avant tout l’histoire dramatique d’une aventure humaine (tout est relatif), qui laissera des séquelles à bon nombre de cinéphiles, c’est également un métrage à la mise en scène magistrale, comme un uppercut en pleine figure…
Indispensable !

Note : 10/10





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