samedi 19 août 2017

Killing car de Jean Rollin, 1993

KILLING CAR
de Jean Rollin
1993
France
avec Jean-Pierre Bouyxou, Tiki Tsang, Frédérique Haymann, Anissa Berkani Rohmer, Jean-Loup Philippe, Karine Swenson, Jean René Gossard, Karine Helewicz
88 minutes
Polar
DVD édité chez LCJ vidéo
Budget : 100 000 dollars
Synopsis :
Saint-Ouen, banlieue parisienne, fin des années quatre-vingts…
Une très jolie jeune femme asiatique décime un par un les employés d’une casse automobile, seule une jeune femme parvient à s’enfuir et atterrit non loin d’une fête foraine, aidée par des prostituées elle tente de neutraliser son assaillante, sans résultat…
Marc, le responsable de la casse, devait remettre une statuette à Robert et Sylvie, le couple arrive dans une ferme à la recherche de leur ami ; ils découvrent le cadavre de Marc et sont tués violemment à leur tour par la femme asiatique…
New York, Pascale, une photographe de mode et son modèle, Barbara préparent des clichés mais sans « green card », Pascale ne peut exercer son métier aux Etats-Unis, elle décide donc de rentrer à Paris pour finir son book et doit retrouver une autre top model pour une séance de photos ;  il ne s’agit d’autre que la tueuse asiatique !
Sam, le responsable d’une boite de danse, doit également employer la jeune asiatique ; cette dernière va une nouvelle fois commettre un carnage à l’arme automatique !  
Vivant sur une péniche, la tueuse semble vouloir tuer tous ceux et toutes celles qu’elle retrouve !
Mais quelles sont ses motivations et surtout quelle est la raison qui la pousse à tuer tout ce monde ?
Le dénouement nous révèlera le pourquoi du comment, il se situe il y a une année, alors que la femme asiatique fut victime d’un grave accident de la route…
Le commissaire chargé de l’enquête, à deux mois de prendre sa retraite, et son coéquipier, parviennent à remonter à la source de la pathologie de la tueuse asiatique…
Celle-ci signe ses meurtres en laissant une voiture modèle réduit après chaque meurtre sur le corps de ses victimes…
Démasquée, la tueuse asiatique est mise en joue par le commissaire dans un terrain vague !
Mon avis :
Rollin s’en sort particulièrement bien avec « Killing car », il délaisse totalement les genres qu’il affectionnait pour se consacrer à un pur polar très original, loin des vampires et des films de mondes parallèles, ici pas de vieilles pierres mais un environnement très urbain et surtout un rebondissement scénaristique de taille lorsqu’on comprend enfin les motivations de la serial killeuse asiatique (très belle Tiki Tsang, Rollin a assuré lors du casting, cette actrice est parfaite !)…
Comme souvent, Rollin nous embarque dans une histoire abracadabrantesque et au début le spectateur est complètement largué mais le bougre déploie son talent à mi-parcours du film et nous prouve une nouvelle fois qu’il sait mieux que personne poser un script qui tient la route, avec une écriture propre à lui, tout le monde retombe sur ses pattes, à commencer par le spectateur et c’est tant mieux ! la plus-value du film réside dans cette habileté alors que l’entame s’avérait vraiment casse-gueule (on n’arrivait pas à établir de liens entre les scènes et les personnages)…
Et surtout, élément hyper important ! Rollin n’a jamais employé autant de personnages dans un de ses films (il y a une trentaine de rôles dans « Killing car » !), la gageure est stupéfiante et Rollin nous balade de décors en décors, cela crée une richesse immense cette multitude de protagonistes, il a tout calibré pour que tout s’imbrique et la révélation laisse sur le cul…
Bien sûr, Rollin a mis le paquet niveau sexe et cuissages mais cela ne nuit pas à l’intrigue, on est habitués à cela avec le Maestro !
A l’action soutenue et rythmée, « Killing car » est un vrai délice et l’actrice principale Tiki Tsang, outre son jeu mystérieux et insolite, porte tout le film sur ses épaules et s’avère crédible dans un rôle difficile, elle croit en ce qu’elle produit et la qualité de son interprétation est liée à son charisme, qu’il soit physique ou atmosphérique…
Le seul bémol de « Killing car » reste la maitrise de la diction insuffisante et le manque de direction d’acteurs flagrant de la part de Rollin, surtout pour les dialogues entre les deux flics (« allez on va boire un coup en attendant le médecin légiste », un peu léger !), et aussi une action non avenue (la mort du commissaire, pourquoi son adjoint lui tire dessus ?)…
Il y a un hommage à « Fascination » avec l’utilisation de la grande faux lors du combat entre Sylvie et la tueuse chinoise, avec au final un homicide assez atroce avec râteau planté dans le thorax !
Toutefois parfaitement honnête, « Killing car » demeure un Rollin très sympathique et qui a le mérite de tenir ses engagements niveau action mêlant érotisme, polar et angoisse avec le talent que l’on connaît de Rollin…
Bref, « Killing car » est un must have pour les Rollinophiles et même un bon exemple de découverte pour les néophytes ne connaissant pas son cinéma, moins délirant que d’habitude et plus terre à terre, le film reste ouvert à tout public !

Note : 8/10






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