dimanche 11 mars 2018

Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, 1986


LE NOM DE LA ROSE
de Jean-Jacques Annaud
1986
France/Italie/Allemagne
avec Sean Connery, Christian Slater, F. Murray Abraham, Ron Perlman, Michael Lonsdale, Valentina Vargas, Vernon Dobtcheff, William Hickey, Helmut Qualtinger
Policier médiéval
131 minutes
aka The name of the rose
Scénario de Gérard Brach, Jean-Jacques Annaud, Andrew Birkin, Alain Godard, Howard Franklin
d’après le roman d’Umberto Eco
Musique de James Horner
César du meilleur film étranger en 1987
Budget estimé : 20 000 000 dollars
Recettes mondiales au box-office : 77 000 000 dollars
Chef opérateur : Tonino delli Colli
Synopsis :
Au quatorzième siècle, dans un monastère au nord de l’Italie, Guillaume de Baskerville, un moine franciscain et son disciple novice Adso de Melk, sont venus au sein d’une abbaye pour étudier et dans le cadre de leur parcours religieux…
Très vite, les deux hommes sont témoins de morts violentes sur plusieurs moines…
L’un d’eux est retrouvé noyé dans un chaudron, un autre meurt d’un malaise…
Guillaume de Baskerville est un érudit et cherche absolument à trouver la cause de ses morts, il vérifie méthodiquement les endroits adjacents au monastère, notamment des traces de pas dans la neige laissées par une sandale, il éduque Adso de Melk par la même occasion et lui forge son intelligence et son sens de la déduction…
Lors d’une séance de lecture à la bibliothèque de l’abbaye, un des moines a peur d’une souris, ce qui provoque l’hilarité et la moquerie des autres moines présents, c’est alors que l’abbé régisseur du lieu leur rappelle qu’il ne faut jamais rire, ce à quoi Guillaume de Baskerville lui répond que « le rire est le propre de l’homme »…
Guillaume de Baskerville comprend alors que les morts violentes viennent d’un livre d’Aristote sur le rire, livre interdit et conspué par l’abbé en chef, mais que les moines convoitent à tout prix !
Guillaume relève qu’à chaque cadavre figure une trace noire sur la langue et sur le doigt…
Faisant le parallèle avec un poison apposé sur les pages d’un livre, De Baskerville, accompagné d’Adso, parvient à s’introduire dans un passage secret de la gigantesque bibliothèque…
Pendant ce temps, Bernardo Gui, l’inquisiteur, arrive dans le monastère ; Guillaume a tout compris et tout découvert !
Le jeune Adso a rencontré fugacement une jeune bohémienne, il en est tombé amoureux !
Salvatore, un des moines, la bohémienne et un autre moine sont finalement condamnés au bûcher pour hérésie par Bernardo Gui !
Guillaume de Baskerville, enfermé dans un labyrinthe de la bibliothèque, dit à Adso de partir ; l’abbaye prend alors feu !
Mon avis :
« Palimpseste » du roman éponyme d’Umberto Eco, ce « Nom de la rose » est un immense film, peut être le meilleur de Jean Jacques Annaud avec « La guerre du feu », il a réécrit l’histoire par-dessus celle du roman (c’est la définition d’un palimpseste), il a fallu cinq personnes dont Annaud lui-même pour travailler sur le scénario et le résultat est époustouflant !
C’est du même niveau que des films comme « Aguirre, la colère de dieu », on pense souvent à ce film et le passage de la bibliothèque avec les fresques de têtes de morts fait directement penser au début du « Nosferatu, fantôme de la nuit » tourné six ans auparavant !
Mais il n’y a pas que du polar et de l’investigation dans ce « Nom de la rose », il se glisse une mini-histoire d’amour avec une des plus belles scènes de copulation de l’histoire du cinéma !
Les décors et notamment l’abbaye ont été construits pour l’occasion, cela n’a pas dû être simple et il fallait un cinéaste de la trempe d’Annaud pour mettre en scène l’histoire ; on est pris instantanément dans le film et ce, dès la première seconde, avec la voix off (en fait celle de Adso plus âgé, qui raconte l’aventure qui lui est arrivé) ; les trognes des personnages (Ron Perlman et son visage simiesque) sont inoubliables, tout est joué à la perfection et avec une grande sensibilité, Sean Connery est impérial et Christian Slater dont c’est le premier rôle s’en sort parfaitement bien…
« Le nom de la rose » est un film immersif, une immersion dans un monde d’un autre temps avec une histoire à part, singulière et hyper envoutante ; alors quand la mise en scène suit bien derrière et que l’on ne déplore aucune fausse note, c’est juste simplement un PLAISIR TOTAL…
Le travail accompli est titanesque et sept caméras ont été utilisées pour filmer l’incendie final, seulement trois ont fonctionné, Annaud, particulièrement malin et intelligent, a su créer l’illusion en mettant à l’envers certains plans identiques, faisant passer comme une lettre à la poste sa technique et l’exploitant ainsi pour le plus grand bonheur du spectateur !
Le passage avec le labyrinthe, le fait que toutes les morts soient axées sur un livre interdit (celui du grec Aristote), avec tout ce maelström, Annaud nous balade pendant deux heures, on est fascinés, on se demande bien ce qui va nous attendre à chaque séquence, tout est minutieux, équilibré, sans la moindre redondance et servi par des comédiens exceptionnels, tous autant qu’ils sont !
« Le nom de la rose » est un chef d’œuvre d’une immensité magistrale, qu’il convient de visionner régulièrement si on est cinéphile, rarement un cinéaste français a su créer une atmosphère comme celle-ci, ça tient du prodige…
Au premier visionnage, on se rappellera de tout même des décennies après, alors le revoir c’est jubilatoire !
Un très grand moment de cinéma, beaucoup de personnes font figurer « Le nom de la rose » dans leur palmarès de films préférés, ce qui n’est pas rien….
Note : 10/10















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