mercredi 28 mars 2018

L'orgie des vampires de Renato Polselli, 1964


L’ORGIE DES VAMPIRES
de Renato Polselli
1964
Italie
avec Marco Mariani, Giuseppe Addobbati, Barbara Howard, Carla Cavalli
80 minutes
Fantastique vampirique
DVD édité chez Artus films
Synopsis :
Une ville d’Italie, au début des années soixante…
Un metteur en scène de théâtre souhaite faire répéter sa troupe au sein d’une salle d’opéra qui était laissée abandonnée depuis plusieurs années ; alors que le régisseur repère les lieux, un mystérieux gardien ne cesse de le mettre en garde qu’une malédiction terrible a eu lieu dans ces murs ; il veut par tous les moyens dissuader  le metteur en scène de prendre possession du théâtre, ce dernier n’en a que faire…
La troupe, composée d’une douzaine de danseuses et de quelques danseurs, prend alors place ; un affreux vampire guette les jeunes filles et prépare ses interventions sanglantes ; pendant ce temps, les danseurs bellâtres draguent tout ce qui bouge parmi les figurantes, toutes superbes…
Il semblerait, mais on en a aucune explication crédible, que les portes de sorties soient condamnés ; par conséquent, nos amis sont bel et bien bloqués dans le théâtre !
Dès que la première victime est identifiée, tout va partir en live et la panique et l’hystérie vont gagner tout le monde !
De plus, le vampire, malin comme un singe, a gardé ses anciennes victimes qu’il a vampirisées, dans les sous-sols du théâtre et s’en sert comme succubes pour terroriser encore plus les danseuses kidnappées !
Armé d’une fourche, il martyrise les belles qui sont tombées dans son piège ; seul le régisseur parviendra à se débarrasser de ce maudit vampire, la nuit s’annonce longue et sans répit !
Mon avis :
« L’orgie des vampires » est un film au budget misérable tourné avec des bouts de chandelles et quasiment rien, l’unique décor de l’intrigue est le théâtre donc on a vite fait de connaître les diverses pièces, ce qui entraine un sentiment de répétition dans les séquences qui se mute petit à petit en ennui total…
Il y a des tas de zones d’ombre non élucidées dans le scénario et dans ce que Polselli nous propose, les dialogues sont faits principalement de questions/réponses avec des danseurs lubriques qui n’ont qu’une idée en tête, se taper leurs collègues danseuses (il faut reconnaître qu’elles sont toutes sublimes et Polselli a mis le paquet niveau érotisation), mais c’est tout !
Aucun effroi provoqué, mise en scène paumée et à deux à l’heure (à part un début fulgurant qui laissait présager un chef d’œuvre), le vampire on se demande ce qu’il cherche à faire avec sa fourche (il met trois ans pour la planter sur ses victimes), les danses s’apparentent plus à des pitreries ou à des gesticulations très mal coordonnées et l’interprétation souffre d’un amateurisme flagrant (c’est à se demander si les acteurs sont dirigés)…
Et puis le comble ! On ne retrouve pratiquement pas ou peu les codes du gothique dans ce film ; apparemment Polselli s’est embarqué dans une histoire contemporaine qui lorgne plutôt vers le slasher vampirique que vers le gothique pur (et encore on est sympa en disant ça car le rythme ultra faiblard de l’ensemble s’apparente plus au nanar !)…
On est très loin des Bava, Freda, Margheriti ou Caiano, même si, après, Renato Polselli remontera bien la pente et deviendra un pilier du cinéma baroque italien, ici, avec « L’orgie des vampires » c’est peut être son plus mauvais métrage !
Le noir et blanc n’arrange rien car le film est très sombre, on distingue très mal les personnages lors des séquences, la photographie du film est très limite et aurait gagné à être plus claire, plus lumineuse…
« L’orgie des vampires » est un titre mensonger, on pourrait l’appeler « Le vampire du théâtre » ou « L’opéra sanglant » mais on ne retrouve rien d’orgiaque ou de débauche dans ce film…
Les puristes de gothique italien n’y retrouveront pas leurs petits avec ce navet hyper flemmard et anémié, seuls les plus tolérants pourront éventuellement apprécier « L’orgie des vampires », film minuscule et aussitôt oublié, qui n’a aucun intérêt sauf qu’il est très rare et que l’on peut compléter sa culture du cinéma gothique en le visionnant, cela donnera une idée des « niveaux » de qualité filmique, celui-ci étant tout en bas…
Heureusement que Renato Polselli a pu rectifier le tir et rattraper le coup par la suite dans sa carrière, il ne faut surtout pas résumer sa filmographie à ce film, car ce serait injuste…
Le DVD de Artus films est très complet et appliqué, comme toujours, et la maison d’édition a même intégré les scènes coupées en italien sous-titrées en français pour que le spectateur ait la totalité du film ; Alain Petit est, comme à l’habituel, un régal à écouter et nous explique des tas de choses, agrémentées par des photos d’affiches de tas de films méconnus ou même complètement inconnus car inédits dans l’hexagone, c’est un pur bonheur de visionner les bonus…
Dans l’ensemble, ce DVD de « L’orgie des vampires » est dispensable mais pour tout cinéphile qui veut avoir l’intégrale des films gothiques italiens sortis chez Artus, on ne pourra pas passer à côté…
Très médiocre et insolite, « L’orgie des vampires » est à part parmi la collection proposée par Artus films, il est à classer parmi les plus mauvais distribués par eux et ne fera pas accrocher les plus exigeants, il faut se montrer très téméraire pour aller jusqu’au bout…
Note : 4/10











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