dimanche 18 novembre 2018

La rose de fer de Jean Rollin, 1973


LA ROSE DE FER
de Jean Rollin
1973
France
avec Françoise Pascal, Mireille Dargent, Hugues Quester, Jean Rollin, Natalie Perrey
Film fantastique
82 minutes
Blu ray édité chez Redemption vidéo
aka The crystal rose
aka The Iron rose
Synopsis :
France, ville d’Amiens, au début des années soixante-dix…
Lors d’un repas festif, de jeunes gens festoient autour d’une bonne table, l’un d’eux se lève pour réciter un poème, une des convives féminines semble envoûtée par le jeune homme, ils conviennent tous les deux de se retrouver le lendemain pour une échappée à vélo, ils se donnent rendez- vous à côté d’une ligne de chemin de fer…
Le lendemain, le couple, après leur balade, passe par le cimetière communal, la jeune femme décide d’y rentrer pour le visiter et regarder les tombes…
Pris d’une lubie, l’homme ouvre la plate- forme d’entrée d’un caveau souterrain et s’y introduit !
La jeune femme, d’abord réticente, finit par l’y suivre !
Lors de folles étreintes lascives, les deux jeunes gens s’embrassent et se caressent dans des jeux sexuels, au beau milieu des crânes des défunts et des os éparpillés !
Lorsqu’ils décident de sortir du caveau, il fait déjà nuit !
C’est alors que les deux jeunes gens se retrouvent perdus dans le cimetière et ne retrouvent plus leur chemin pour rentrer à leur domicile !
Petit à petit, une folie pulsionnelle s’empare d’eux ; la jeune femme est prise de panique, l’homme essaie de la rassurer… en vain !
L’homme prétend avoir perdu sa montre dans le caveau, il part pour la récupérer…
De nouveau introduit dans la crypte, à ce moment la jeune femme l’enferme et verrouille la trappe d’accès !
L’homme hurle, demandant de sortir !
La jeune femme est devenue complètement folle, elle s’imagine nue sur une plage avec une rose de fer qu’elle avait trouvée sur une tombe du cimetière…
La réalité fait alors place à la névrose, le bon sens à la folie pure…
Mon avis :
Pour beaucoup de Rollinophiles, « La rose de fer » est son premier authentique chef d’œuvre, Rollin lui-même le perçoit comme son film le plus mystérieux, le plus étrange…
C’est sans  aucun doute son film le plus ambitieux et on est clairement dans une œuvre malsaine, pas nécrophile (il n’y a pas de copulations avec des cadavres) mais par contre nécromaniaque ; il y a cette fascination pour LA mort et pour LES morts et Rollin se lâche totalement dans le glauque (on dirait presque qu’il s’agit d’ossements véritables !), l’interprétation est excellente et Françoise Pascal possède un jeu d’actrice extraordinaire, passant de la jeune femme simple et frêle à la névrosée souffrant d’une pathologie effrayante, ce rôle n’était pas donné à tout le monde et elle s’en sort de manière prodigieuse, elle est impressionnante !
Rollin signe une ambiance de folie totale et fait s’imprégner le spectateur dans une atmosphère sidérante, il filme les maisons, le cimetière et tous ses recoins avec brio, n’hésitant pas à y incorporer des brouillards épais qui juxtaposent les tombes, c’est du grand art et Rollin prouve avec « La rose de fer » qu’il est un pur réalisateur de films fantastiques à la française, tous ceux qui en doutaient vont vite se rabibocher en visionnant ce film…
Rollin nous gratifie de séquences géniales comme cette caméra qui tournoie en permanence lorsque le jeune homme observe la femme au- dessus de lui alors qu’il est « bloqué » dans la crypte…
On est seulement en 1973 et déjà Jean Rollin expérimente, invente, créée, alimente son style avec « La rose de fer » qui reste dans les annales et se place comme référence absolue de son cinéma, il nous prouve aisément qu’il a ce don pour promouvoir le baroque inhérent à son cinéma et cela marche au-delà de toutes les espérances, de toutes les possibilités…
Les plans séquences s’imbriquent les uns derrière les autres et tout va crescendo vers la folie, aussi bien visuelle que mentale, on est dans des montagnes russes avec un billet sans retour…
« La rose de fer » est certainement un des cinq plus grands films fantastiques français des années soixante-dix et on le doit au maitre Jean Rollin, qui a su capter tous les éléments pour accoucher d’un fantastique productif, nouveau et totalement à contre-courant des autres (rien à voir avec la Hammer films ou Mario Bava !)…
On est fascinés par ce style propre à Rollin et « La rose de fer » entérine à jamais la patte de Rollin…
Un très grand film à réserver certes, à un public adulte, mais dont la maturité et l’approche faites par Rollin, rendent un immense honneur au cinéma fantastique hexagonal, genre très rare et dénigré, donc il faut saluer sans limites l’œuvre de ce génie et réhabiliter tous ses films, dans le genre « non –vampirique » celui-ci est certainement son meilleur !
Note : 9/10













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