dimanche 21 juillet 2019

Macadam Cow boy de John Schlesinger, 1969


MACADAM COWBOY
de John Schlesinger
1969
Etats unis
avec Jon Voight, Dustin Hoffman, Sylvia Miles, Brenda Vaccaro, John Mac Giver
Drame
120 minutes
aka Midnight cowboy
budget : 3 600 000 dollars
Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario
Synopsis :
Une ville de l’Ouest américain, à la fin des années soixante…
Joe Buck, un jeune d’une vingtaine d’années, a le look d’un cow boy ; il travaille dans un snack comme plongeur ; lorsqu’il arrive une énième fois en retard, il se fait houspiller par son patron ; finalement il démissionne et plaque tout, il décide d’aller tenter sa chance à New York avec ses quelques économies en poche, pensant séduire de vieilles femmes et devenir un gigolo…
Très vite, Joe va déchanter et malgré quelques aventures sexuelles avec des femmes rencontrées en pleine rue, Joe se retrouve vite à cours d’argent !
Dans un bar, Joe fait la connaissance de Rico Rizzo, un jeune homme en fait sans domicile fixe qui vit de vols et de petits trafics, Rico est estropié  d’une jambe et a du mal à marcher…
Alors qu’il ne peut plus payer sa chambre d’hôtel, Joe se retrouve contraint de suivre Rico, ce dernier vit dans un taudis délabré…
Pour se nourrir, Rico vole des tomates sur un étalage et les fait cuire dans une casserole avec Joe…
Semblant souffrir de tuberculose, Rico tousse tout le temps et de plus, il fume énormément…
Les deux hommes se rendent par hasard à une soirée avec des personnes gays, Rico mange beaucoup et prend des provisions afin de les ramener chez lui…
Rico est très mal en point, c’est l’hiver et il se met des couvertures pour lutter contre le froid…
Pendant ce temps, Joe gagne un peu d’argent et peut ainsi apporter des médicaments à Rico, il ramène également du lait…
Joe et Rico prennent un bus pour quitter New York…
Rico est très mal en point, ce qui inquiète énormément Joe…
Mon avis :
« Macadam Cow boy » est un film magnifique qui se suit comme un poème décliné sur les thématiques de la misère, de la recherche de l’argent et donc de la vie ; c’est un film mélancolique avec une chanson thème bouleversante qui revient fréquemment et surtout une performance incroyable d’acteurs, que ce soit Jon Voight ou Dustin Hoffman, tous les deux fabuleux dans des rôles très atypiques, peu habitués dans le cinéma américain de l’époque, qui signe un peu le déclin du « cow boy » classique qu’Hollywood mettait en exergue dans les westerns…
Le film fut classé X aux Etats-Unis à cause de son traitement de l’homosexualité encore tabou et John Schlesinger ajoute de nombreux passages d’onirisme lors de séquences « fantasmées » par Joe ou Rico…
Le traitement de la misère est  cru et les décors de taudis avec des intérieurs repoussants de saleté sont très réalistes ; quant à la maladie de Rico Rizzo/Dustin Hoffman, le spectateur la ressent très bien, grâce au talent de Hoffman mais aussi par la mise en scène de Schlesinger, « Macadam Cow boy » étant olfactif et viscéral…
On s’attache rapidement aux deux personnages et c’est un voyage difficile et supposé sans retour que Schlesinger nous fait vivre mais ponctué de fulgurances étonnantes et détonantes, toujours amplifiées par cette belle musique, qui désamorce la tragédie de la situation que vit Ricco et Joe, la rendant presque familière au spectateur…
Au cinéma, cela pourra paraître très beau mais dans la vraie vie, ce que vivent ces deux hommes, c’est un pur calvaire !
Quoiqu’il en soit, « Macadam Cow boy » est un chef d’œuvre qui a raflé plusieurs Oscars et qui finit par sortir dans les salles, notamment en France où il fut « seulement » interdit aux moins de douze ans…
Tout comme les deux personnages que le film décrit, « Macadam Cow boy » est un film marginal mais Schlesinger, par son talent, en fait un drame déchirant et la fin est énigmatique, quoiqu’il en soit, le film reste mémorable à tous les niveaux et les performances artistiques dont il témoigne ne peuvent laisser de marbre…
Cette modernité de traitement pour un sujet pareil fait que le film n’a pas trop vieilli, la dynamique des plans et l’intérêt suscité par l’histoire font de « Macadam Cow boy » une œuvre qui se suit une grande passion et une fascination encore intacte de nos jours…
L’impact du film sur le public est énorme et tous les cinéphiles se reconnaitront dans la qualité de la mise en scène de Schlesinger tout comme dans les prestations de Dustin Hoffman et Jon Voight…
Du très grand cinéma et un chef d’œuvre à voir absolument, « Macadam Cow boy » est un film référence du cinéma américain, à la frontière de l’underground et du film d’auteur…
Note : 10/10












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