dimanche 21 juillet 2019

La morte vivante de Jean Rollin, 1982


LA MORTE VIVANTE
de Jean Rollin
1982
France
avec Jean-Pierre Bouyxou, Françoise Blanchard, Marina Pierro, Mike Marshall, Carina Barone, Fanny Magier
Film d’horreur
90 minutes
Blu ray édité chez Redemption Vidéo
Effets spéciaux de Benoit Lestang
aka The living dead girl
Synopsis :
En France, une ville de province au début des années quatre-vingts…
Trois employés indélicats d’une usine de traitements chimiques doivent se débarrasser de fûts contenant des produits toxiques ; deux d’entre eux doivent stocker les fûts dans les caves d’une bâtisse abandonnée ; la cave de la bâtisse communique avec la crypte du château et les deux employés ouvrent des cercueils pour voler les bijoux des défuntes…
Un séisme a alors lieu et le gaz toxique des fûts se répand dans les sous-sols !
Une des mortes, Catherine Valmont, revient à la vie et tue les deux hommes en leur enfonçant ses ongles crochus dans les yeux et dans la gorge !
Catherine Valmont s’échappe et erre dans des lieux, non loin du château ; deux américains, Greg et Barbara Simon, prennent des photos et Barbara remarque la jeune fille blonde, Catherine, elle prend un cliché d’elle…
De retour au village, Barbara demande aux gens de l’auberge, s’ils connaissent cette jeune femme prise en photo, Barbara est étonnée car tout le monde lui dit que cette jeune femme est décédée depuis deux ans !
Hélène, une superbe femme brune, vit dans le château ; lorsqu’elle était enfant, elle sympathisa avec Catherine et les deux fillettes firent un « pacte » de sang se jurant qu’elles ne s’abandonneraient jamais…
Catherine devient alors une morte assoiffée de sang et Hélène, son amie et complice, doit lui apporter des victimes afin de satisfaire ses besoins en sang et en chair !
Lors d’un bal dans le village, Barbara Simon, récemment agressée au château, reconnaît Hélène !
Elle fonce prévenir Greg ; pendant ce temps, Hélène a juste le temps de kidnapper une jeune femme en inventant un prétexte bidon…
Restée au château, Catherine, devient folle…
Lorsqu’Hélène essaie une ultime fois de sauver Catherine, une réaction imprévisible va tout chambouler, c’est l’apocalypse !
Mon avis :
Pour une fois, Jean Rollin délaisse le genre vampirique pour s’intéresser au film de morts vivants, le résultat est somme toute bien sympathique et après son chef d’œuvre « Les raisins de la mort » (considéré comme son meilleur film par nombre de Rollinophiles), Rollin joue une nouvelle fois dans la cour des grands avec des passages splatter gore déclinés par l’immense Benoit Lestang, qui n’avait seulement que dix- sept ans lors du tournage !
La réalisation est très impressionnante et c’est mieux mis en scène que dans « Grapes of death » ; il ne faut pas s’attendre à des miracles en ce qui concerne la direction des acteurs, mais ça on est habitués de la part de Jean Rollin et il faudra passer outre…
Autrement, « La morte vivante » est un Rollin qui se suit très bien et le spectateur est pris par l’histoire qui réserve pas mal de rebondissements (le coup de la photo, le bal musette bien « de chez nous », le grand château, superbe décor, les voitures d’époque –la Matra-, la beauté des actrices, le début à mourir de rire avec les employés et leurs fûts toxiques)…
Rollin a mis les petits plats dans les grands et cela suffit largement pour captiver et contenter ses fans adeptes d’un cinéma déviant et baroque ;  il y a quand même moins de délires que dans ses films vampiriques des années soixante-dix, là on sent qu’il s’est appliqué à bien faire, on dirait même qu’il a « américanisé » son histoire afin de stimuler l’ensemble, et ce n’est pas plus mal !
Bien trouvé également, le lien qui unit Catherine et Hélène avec le pacte de sang qu’elles ont effectué et les personnages des deux américains donnent réellement un sens scénaristique au film, Rollin s’est réellement foulé pour l’écriture de son script…
Toujours beaucoup de scènes de nudité et un caméo de Jean Rollin comme vendeur sur un marché (la scène dure cinq secondes, il est à gauche de l’écran mais tous les fans le reconnaitront !)…
Avec la « Morte vivante », Rollin démontre qu’il a encore toute la volonté de faire du cinéma et de satisfaire ses fans cinéphiles, il y a mis toute son énergie et le résultat s’avère positif grâce à sa transmission de sa passion et une histoire qui tient la route avec des séquences qui s’imbriquent de façon logique les unes aux autres (c’est moins le bordel que d’habitude !)…
Benoit Lestang, notre Tom Savini tricolore (paix à son âme), déploie avec un talent bluffant des passages hyper gore et le hasard qui l’a mis sur le chemin de Jean Rollin, a fait les choses de façons miraculeuses (il n’avait que dix- sept ans !)…
Cette incursion de Jean Rollin dans un genre différent de ce qu’il affectionnait (le gothique vampirique) est globalement une réussite et le film est à voir absolument pour comprendre la démarche de Rollin ou, tout simplement, pour passer un bon moment de terreur et de gore…
Très sympathique !
Note : 7/10












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