vendredi 27 septembre 2019

Aube mortelle de Louis Chaput


Aube mortelle

Dans le rosée du matin,
au milieu de hautes graminées,
reines des prés, ciguës et plantain,
le soleil émergeant des sommets
mettait en relief les fines toiles
tissées la nuit par de nombreuses araignées
sous un ciel constellé d’étoiles.
Des scarabées grimpaient  avec entrain.
subtiles nuances de bleu, vert et mordoré,
même spectre que l’arc en ciel après l’orage.
D’autres minuscules insectes mangeaient, s’accouplaient
se lutinaient, se défendaient ou attaquaient avec rage.
Même vie en somme que chez les humains.

Mais nous étions au mois de juin,
celui où l’herbe est fauchée pour faire du foin
qui nourrira les bêtes durant l’hiver.
Alors, ces vies qui pullulaient
dans ce frêle univers
allaient brutalement s’éteindre,
broyées, déchiquetées sans se plaindre
par les lames des faucheuses meurtrières.

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