dimanche 20 septembre 2020

Lisa et le diable de Mario Bava, 1973

 

LISA ET LE DIABLE

de Mario Bava

1973

Italie/Allemagne/Espagne

avec Elke Sommer, Telly Savalas, Alida Valli, Gabriele Tinti, Sylva Koscina, Alessio Orano

96 minutes

Film fantastique gothique

Blu ray édité chez ESC

aka Lisa e il diavolo

aka Lisa and the devil

Synopsis :

Ville de Tolède, en Espagne au début des années soixante-dix…

Lisa Reiner, une très belle jeune femme, visite la ville avec un groupe de touristes, lorsqu’elle a la vision d’une fresque sur un mur avec la représentation d’un diable, la jeune femme est prise du syndrome de Stendhal et devient fascinée et possédée, elle quitte les touristes et part dans un endroit éloigné de son lieu de départ…

Elle pénètre chez un antiquaire et, curieuse pour acheter un bibelot, elle demande son prix ; c’est alors que Leandro,un homme chauve présent dans la boutique, se retourne ; Lisa voit en lui le diable de la fresque !

Affolée, Lisa s’échappe de l’endroit, et un homme qui l’appelle Helena, l’interpelle, prétendant qu’il est son mari !

Lisa se perd et cherche son chemin, la nuit tombe…

Un couple de personnes riches voit Lisa et lui propose de la prendre dans leur voiture, Lisa cherche un hôtel où dormir…

La voiture tombe en panne et Georges, le chauffeur, n’arrive pas à la redémarrer !

Lisa et le couple sont hébergés par Max, le fils d’une comtesse, qui vit dans un luxueux manoir…

Sophia Lehar,la femme du riche notable, a une liaison avec Georges, son mari s’en doute depuis longtemps…

Le majordome de la comtesse est en fait Leandro, l’homme que Lisa a vu chez l’antiquaire !

Max tombe amoureux de Lisa et elle ne résiste pas à son charme !

C’est alors que les cadavres se comptent à la pelle, Lisa semble prisonnière d’un cauchemar…

Lisa a des visions et se voit dans un jardin d’Eden, elle se fait appeler Helena, puis elle revoit l’homme du début, qui se prétend son mari…

Georges, le chauffeur, parvient à réparer la voiture ; Sophia démarre et roule plusieurs fois sur son époux, le tuant sur le coup…

Puis c’est au tour de Georges d’être tué !

Lisa devient folle et au petit matin, elle parvient à partir du manoir…

Elle rejoint l’aéroport et prend un avion…

Tout ce qu’elle a vécu n’était qu’un rêve !

Mon avis :

« Lisa et le diable » est le film que Mario Bava affectionne le plus, c’est aussi son film le plus personnel et le moins facile d’accès, en effet, le film est entièrement basé sur un rêve et il faut le savoir pour le visionner…

Hyper borderline, « Lisa et le diable » n’a vu la faveur d’aucun distributeur eu égard à son hermétisme et c’est à cause de ça qu’Alfredo Leone, le producteur, a fait remonter le film initial pour donner « La maison de l’exorcisme », voulant surfer sur le succès phénoménal de « L’exorciste » de Friedkin, mais il faut dire que « Lisa et le diable » est un Bava très intéressant car on y retrouve toutes les obsessions graphiques du maitre, « Lisa et le diable » est mille fois mieux que « La maison de l’exorcisme », plus poétique, plus dense, plus onirique et plus envoûtant…

La belle Elke Sommer (une ex de notre Johnny Hallyday national) est baladée pendant tout le film et le spectateur aussi ; la présence de Telly Savalas donne une énorme plus- value au film, au découpage scénaristique proche de « Opération peur » (une villa hantée, des couloirs interminables, une ambiance mystérieuse) ; le film est ponctué de multiples fulgurances (le jardin d’Eden, le meurtre avec la voiture, les mannequins, les scènes d’amour), « Lisa et le diable » est le film le plus singulier et le plus original de Bava et c’est indéniablement ce qui fait son charme !

Tout est permis : on est dans un rêve ! donc le final dans l’avion est justifié même si complètement improbable et délirant !

Pour tout cinéphile fan du maitre, il est évident qu’il sera fasciné par la beauté formelle de la mise en scène ; pour les moins ouverts, ils auront un mal fou à comprendre la démarche de Bava…

Quoiqu’il en soit, « Lisa et le diable » est une œuvre charnière dans la filmographie de Mario Bava et peut-être son film le plus important avec « Les trois visages de la peur », Bava distille tous ses codes avec le génie qu’on lui connaît et se « lâche » complètement, même si, à l’époque, les distributeurs n’étaient pas réceptifs et refusèrent de sortir ce film qui, cinquante années plus tard, nous est proposé dans l’édition somptueuse de ESC….

On a grand plaisir à retrouver l’immense Bruno Terrier dans le bonus du blu ray qui nous apprend une mine d’or d’informations sur Bava, notamment l’explication de la création de « La maison de l’exorcisme » et les indications sur la carrière de Mario Bava, très intéressant et c’est toujours un plaisir d’entendre parler un spécialiste ;  le packaging est complet puisque ESC nous propose en bonus « La maison de l’exorcisme », comme cela les cinéphiles pourront parfaitement se faire une idée et mettre en corrélation les deux films (personnellement je suis plus fan de « Lisa et le diable »)…

Il va s’en dire que cette édition est à posséder impérativement…

J’ai vu le film la première fois vers 1992 lors de son passage dans « Cinéma de quartier » sur Canal plus avec Jean-Pierre Dionnet et le revoir dans des conditions optimales quasiment trente ans après est un pur bonheur !

« Lisa et le diable » reste un pilier du gothique bavaien, un film indispensable à visionner pour cerner les bases de son cinéma, je vous recommande chaudement de vous le procurer !

Note : 10/10








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire