dimanche 20 septembre 2020

La bête tue de sang froid d'Aldo Lado, 1975

 

LA BETE TUE DE SANG FROID

d’Aldo Lado

1975

Italie

avec Macha Méril, Flavio Bucci, Irene Miracle, Gianfranco de Grassi, Laura d’Angelo

94 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

aka Le dernier train de la nuit

aka Night train murders

aka L’ultimo treno della notte

musique de Ennio Morricone

chanson de Demis Roussos

Rape and revenge

Synopsis :

Autriche, Allemagne et Italie, au milieu des années soixante-dix…

Margaret Offenbach et Lisa Stradi,deux jeunes filles, doivent prendre le train pour passer les fêtes de Noël dans la famille de Margaret ; le père de Margaret est un éminent chirurgien…

Deux voyous de la pire espèce, Blackie et Curly, violentent un père Noël et lui volent son argent, puis les deux malfrats déchirent, à l’aide d’un couteau, le manteau de fourrure d’une passante ; un policier les pourchasse, mais Blackie et Curly ont le temps de monter in extremis dans le train qui quittait la gare !

Manque de chance, Blackie et Curly sont dans le même train que Lisa et Margaret !

Les deux voyous sont pervers et l’un d’entre eux aguiche une femme d’une quarantaine d’années, puis la viole dans les toilettes du train ; d’abord outrée et réticente, la femme finit par accepter voire encourager le voyou lors du viol consenti in fine…

Les voyous sont sans titre de transport mais le contrôleur ne décèle pas le danger potentiel vis à vis des jeunes lycéennes !

C’est alors qu’une alerte à la bombe a lieu et oblige les passagers à prendre un autre train !

Margaret et Lisa, qui avaient été importunées par les délinquants, se croient tirées d’affaire ; il fait nuit et le train redémarre…

Quelle n’est pas la surprise et la frayeur lorsque les lycéennes se retrouvent face à face avec Blackie et Curly et, de surcroit, avec la femme étrange que Curly a violé !

Les deux adolescentes vont subir un long calvaire, l’un des voyous est toxicomane, se shoote, et massacre Lisa !

Margaret tente de s’enfuir du compartiment, elle saute du train et se tue en se fracassant dans les décors !

Lisa, un couteau planté dans les parties génitales, décède elle aussi !

Blackie et Curly ne trouvent rien de mieux que de la balancer du train, alors que la femme (jouée par Macha Méril) cautionne toutes ces horreurs !

Alors que le lendemain matin, les parents de Margaret partent à la gare retrouver leur fille et Lisa, ils ont la surprise que le train dépose les voyageurs mais pas les deux jeunes femmes…

Dans la gare, la femme est blessée, elle est accompagnée des deux voyous !

Elle demande au docteur si cela est possible qu’il la soigne ; ce dernier accepte mais l’invite à venir à son domicile !

Les corps de Margaret et Lisa sont retrouvés, entre temps, ainsi que le passeport de Margaret !

Alors que Curly et Blackie sont chez le chirurgien, le père de Margaret met la radio !

Il comprend que sa fille a été tuée et, à cause d’une cravate portée par un des voyous (celle que Margaret devait offrir à son père, avec un motif bien particulier), le père devient fou de rage !

Il décide d’appliquer lui-même sa justice pour venger la mort de sa fille !

Mon avis :

« La bête tue de sang froid » (aussi connu sous le titre « Le dernier train de la nuit ») est LE film de rape and revenge ultime du cinéma italien, Aldo Lado est un génial metteur sn scène et ici, il décline le genre instauré par Wes Craven en 1972 avec « La dernière maison sur la gauche » dans sa version latine, « La bête tue de sang froid » est plus riche et plus dense que son homologue américain et Lado va encore plus loin dans l’horreur perturbante ; on retrouve les « tortures mentales » propres au genre mais la quasi-totalité du film se déroule dans un train, accentuant le sentiment d’étouffement et de non échappatoire, comme si la seule issue était la mort !

Lado tape très fort dans la violence graphique et attention ! certaines scènes sont insoutenables, le film est à proscrire aux personnes fragiles et au public féminin, il faut s’armer de la plus grande tolérance à la violence car le film fait preuve d’une barbarie sans nom, très cruel « La bête tue de sang froid » est un film sans concession et politiquement incorrect !

Macha Méril joue le rôle d’une femme désaxée, quant à Flavio Bucci il est impressionnant dans son rôle de fou toxicomane, il faut s’accrocher sur certains passages comme la piqûre à l’héroïne ; Aldo Lado y met les coudées franches et s’autorise toutes les transgressions (les pauvres victimes balancées du train, on les voit se fracassant au sol dans les décors, le père chirurgien qui tue à bout portant les meurtriers de sa fille -on fait un parallèle avec le Max Von Sydow de « La source » de Bergman-)…

Le gimmick du film n’est plus un pendentif mais une cravate, la trame scénaristique entre les trois films que je viens de citer a toujours un petit quelque chose pour justifier la raison des parents lorsqu’ils découvrent le pot aux roses et que cela déclenche ces éclairs de violences !

Dans le genre « La bête tue de sang froid » barde à fond et le blu ray du « Chat qui fume » nous offre une image sublime et une version intégrale (certains passages sont sous titrés), le tout sur un packaging magnifique, très beau travail de cet éditeur !

A réserver à des cinéphiles aguerris et immunisés face à la violence (certaines séquences sont à la limite du soutenable), « La bête tue de sang froid » demeure une référence du rape and revenge à avoir visionné absolument, c’est une œuvre phare du genre et on peut dire qu’Aldo Lado s’est surpassé, il a signé un film brut de décoffrage d’une sévérité hors normes, les fans de violence au cinéma seront comblés !

Note : 10/10








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