mercredi 12 janvier 2022

Benedetta de Paul Verhoeven, 2021

 

BENEDETTA

 De Paul Verhoeven

2021

Belgique/France/Pays bas

Avec Virginie Efira, Lambert Wilson, Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Olivier Rabourdin, Clotilde Courau

127 minutes

Drame historique

Présenté au festival de Cannes

Budget : 19 830 000 euros

Recettes mondiales au box-office : 2 808 084 dollars

Synopsis :

Au xviie siècleBenedetta Carlini est une nonne italienne, abbesse d’un couvent 

en Toscane.

Considérée comme mystique et vénérée par son entourage religieux, elle est finalement arrêtée et jugée pour saphisme.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Sommité très connue et appréciée des cinéphiles, Paul Verhoeven est un réalisateur culte depuis ses premiers films des années soixante-dix, il n’a plus rien à prouver et sa notoriété est garante des succès de ses films, tout ce qu’il touche se transforme en or et ce « Benedetta » ne déroge pas à la règle, Verhoeven signe ici un nouveau chef d’œuvre redorant un style dénigré au septième art, le film érotique de nonnes…

Verhoeven s’adjoint la participation de la belle Virginie Efira et cette dernière casse la baraque, non seulement sur le plan sexué que sur le plan de son jeu dramatique ;  les images sont magnifiques et Verhoeven ponctue son film de passages oniriques lors des flashs de possession de Benedetta, les seconds rôles sont dirigés de main de maitre et la jeune nonne Bartolomea incarnée par Daphné Patakia dégage un charme certain qui va en complémentarité du charme de Benedetta/Virginie Efira, les deux actrices sont tout à fait crédibles dans leurs rôles de nonnes lesbiennes s’adonnant à des jeux érotiques et, comme à son habitude, Verhoeven n’y va pas avec le dos de la cuillère niveau scènes crues mais évite intelligemment de sombrer dans la pornographie, il connait parfaitement les limites de son propos à adopter et sait où il faut stopper certains passages pour ne pas tomber dans le graveleux, il privilégie sur la qualité de narration au lieu du sensationnalisme et c’est tout à son honneur…

« Benedetta » narre le parcours religieux d’une nonne intégrée dans un couvent depuis son enfance et qui parvient à produire des miracles en liaison avec Jésus Christ, elle est « habitée » et passe mère supérieure à l’âge adulte eu égard à son « don » qui impressionne toutes les autres religieuses, sa vie au sein du couvent va basculer lorsqu’elle rencontre Bartolomea qui tombe amoureuse d’elle et, bon gré mal gré, Benedetta acceptera cette « liaison formellement interdite » considérée comme pêché absolu !

L’arrivée du cardinal (Lambert Wilson, comme d’habitude excellent) va tout faire basculer et, sans l’aide des villageois, elle faillit mourir sur le bûcher (des séquences d’une rare violence avec le lynchage du cardinal par la foule)…

Quant à Virginie Efira elle donne une prestation remarquable à tous les niveaux, elle prouve une nouvelle fois ses talents d’actrice mais le rôle de Benedetta l’a fait se surpasser, elle a dépassé les limites possibles pour une comédienne et insuffle, par son aura et son physique parfait, une érotisation énorme de son personnage qui va bien plus loin que précédemment (Sharon Stone dans « Basic instinct » du même Verhoeven est égalée voire explosée, le père Verhoeven sait y faire pour sublimer la beauté des actrices qu’il emploie !)…

Tiré d’une histoire réelle, « Benedetta » fait s’inviter un élément perturbateur dans l’histoire : la peste !

Mais, ultime miracle de la part de Benedetta, le village sera épargné !

Si l’on y regarde de plus près dans la filmographie de Paul Verhoeven, on peut noter une filiation avec « La chair et le sang » tourné 36 années plus tôt et autre film sur le moyen-âge et qui traite également du sujet de la peste…

Avec « Benedetta », Verhoeven tape donc une nouvelle fois dans le mille et gratifie au cinéphile un de ses nouveaux chefs d’œuvre dont seul lui connait la recette…

Film essentiel et œuvre charnière dans la carrière de Virginie Efira,  « Benedetta » nous dévoile la palette des talents multiples de la belle, qui est dotée d’énormes capacités et qui nous le prouve aujourd’hui !

Osé, bandant, attractif et bourré de sensations, que ce soit pour les deux actrices que pour le spectateur érotomane (on est clairement dans un « nunsploitation » à la Bruno Mattei, le pognon en plus), « Benedetta », outre du grand spectacle de qualité, atteint un niveau supérieur et cela se constate dès le prologue (l’arrivée de Benedetta enfant au couvent) ; Verhoeven fait clasher son film de fil en aiguille par le biais du sexe et du lesbianisme, mais respecte toujours à la lettre son spectateur, il reste rigoureux dans sa narration et visuellement le film est grandiose !

Le final est bienveillant et les deux femmes (Benedetta et Bartolomea) s’en sortent plutôt bien, Verhoeven a réussi un cocktail drame/érotisme et est parvenu à nous rendre attachantes ses deux comédiennes, « Benedetta » c’est du très boulot, mais avec Verhoeven aux manettes, il ne pouvait en être autrement !

Un excellent film et une grande réussite, Verhoeven rajoute une nouvelle corde à son arc : le film de nunsploitation et il ne s’est pas planté !

Note : 9/10









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