samedi 22 janvier 2022

GREEN BOOK sur les routes du sud de Peter Farrelly, 2018

 

GREEN BOOK SUR LES ROUTES DU SUD

de Peter Farrelly

2018

Etats-Unis

avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Nick Vallelonga, Linda Cardellini

Etude sociale/chronique de mœurs/road movie

130 minutes

Oscar du meilleur film

Synopsis :

L'histoire se déroule aux États-Unis en 1962

Frank Vallelonga, surnommé « Tony la tchatche », un videur italo-américain de New York, cherche un emploi après la fermeture pour rénovation du Copacabana, la boîte de nuit où il travaillait.

Il est invité à un entretien par le docteur Don Shirley, un excentrique pianiste noir d'origine jamaïcaine, qui cherche un chauffeur pour une tournée de huit semaines à travers le Midwest et le Sud profond.

Don engage Tony grâce à ses références.

Ils partent et prévoient de revenir à New York pour le réveillon de Noël

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Quel film ! quelle performance ! « Green book sur les routes du sud » m’a complètement scotché ! c’est un film incroyable, d’une énorme intelligence et qui traite d’un sujet grave : la ségrégation envers le peuple noir aux Etats-Unis au début des années soixante, c’est une réelle histoire qui s’est véritablement produite et les deux personnages principaux ont réellement existé ! les faits relatés ne sont pas du tout exagérés, cela s’est déroulé comme ça à cette (sombre) époque et Peter Farrelly a mis au point « Green book » de manière réaliste avec des passages touchants voire révoltants sur des mœurs déplacés mais qui semblaient anodins à ce moment donné…

Viggo Mortensen est incroyable mais Mahershala Ali lui volerait presque la vedette, il compose un rôle très difficile à jouer (un pianiste noir virtuose victime de racisme, harcelé à de nombreuses reprises uniquement à cause de sa couleur de peau) et certaines séquences font mal alors que d’autres procurent un espoir, une bonté d’esprit qui font bien plaisir à voir…

A noter que la bouffe a une énorme place dans « Green book », Viggo Mortensen est tout le temps en train de manger et le passage du poulet frit dans la voiture a un rôle fédérateur lorsque Don Shirley finit par accepter de « goûter » sa portion de poulet, on a également plein de scènes de restaurants ou de nourriture sur le pouce (Mortensen a pris du poids pour rendre crédible son personnage) et Shirley est un homme très raffiné et d’une honnêteté sans faille (la scène du caillou) mais parfois il se retrouve dans des situations difficiles (le tabassage au bar du Kentucky, contrée réputée très raciste) mais heureusement Tony le sauve in extremis et à maintes reprises sans quoi Shirley serait sans doute mort !

Farrelly fait défiler  son film par des scènes fluides et balade le spectateur en même temps que les deux protagonistes sur le périple des concerts donnés par Don Shirley (il est bluffant à son piano et finit par convaincre Tony, d’abord réticent et lui-même raciste -il jette à la poubelle deux verres parce que deux plombiers noirs avaient bu dedans- !)…

La police est également stigmatisée avec des fonctionnaires zélés et racistes qui font l’enfer à Tony et Shirley MAIS Farrelly a la grande intelligence de montrer un flic bienveillant envers eux qui les aide à changer une roue défectueuse de leur voiture ! TOUT N’EST PAS PERDU et « Green book », malgré des scènes assez dures, est un film bourré d’espoir et d’espérances multiples, l’humanité reste le maitre mot et la connivence entre les deux acteurs fait plaisir à voir !

« Green book sur les routes du sud » est finalement un film bienveillant avec un final magnifique où tout le monde se retrouve et se réunit, c’est une belle histoire malgré les bémols sur la connerie des comportements de certains américains racistes mais Mahershala Ali et Viggo Mortensen sont fabuleux et parviennent à insuffler une crédibilité à l’histoire, on peut même dire qu’une amitié se noue dans leur relation et Tony, malgré son caractère bourrin, finit par rallier la cause de Don Shirley et le défend en toutes occasions (pas uniquement parce qu’il est payé pour ça) mais par humanisme et une grande loyauté !

Il y a aussi de l’humour dans « Green book » et une absence de misérabilisme, Peter Farrelly opte pour un grand réalisme et ne se voile pas la face, il ne choisit pas la facilité tout en évitant le scabreux, il ne se censure rien et délivre un film frontal, ponctué de séquences révoltantes sur le racisme (le refus de laisser Don Shirley essayer son costume, le fait qu’il soit interdit de manger dans la salle du restaurant) mais Tony/Viggo Mortensen posera ses conditions pour défendre et accréditer Don Shirley !

La scène du commissariat avec l’appel téléphonique est revigorante et Shirley nous avait dit qu’il avait joué du piano à la Maison blanche précédemment, les flics se prennent une avoine par le frère de Kennedy !

« Green book » est un film truffé de séquences mémorables, la technique et les mouvements de caméras sont virtuoses (le début rappelle « Les affranchis ») et je ne vois pas ce que l’on pourrait reprocher à ce film, Peter Farrelly nous raconte une belle histoire, un pamphlet sur une partie de l’histoire américaine (pas la plus glorieuse) mais sans meurtres et avec un aspect rassérénant qui oublie d’être sot, le film est exempt des stéréotypes stériles et son propos est toujours décliné avec une grande intelligence, et ça FAIT DU BIEN de voir ça !

Bref, « Green book » est un métrage magnifique, bon par sa réalisation et bon par la bienveillance qu’il exploite tout son long, je vous recommande chaudement de visionner ce film, multi oscarisé et récompensé, c’est un chef d’œuvre du genre !

Note : 10/10










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