dimanche 13 mars 2016

Orloff et l'homme invisible de Pierre Chevalier, 1971

ORLOFF ET L’HOMME INVISIBLE
de Pierre Chevalier
1971
France/Espagne
Aka la vie amoureuse de l’homme invisible
Avec Howard Vernon, Brigitte Carva, Fernando Sancho, Paco Valladares, Isabel del Rio, Evane Hanska
Nanar fantastique gothique
Produit par la firme Eurociné
71 minutes
Synopsis :
Un village d’Europe, vers la fin du dix-neuvième siècle…
Le docteur Garondet, un solide gaillard, est appelé par un mystérieux garçonnet qui lui demande de se rendre fissa au château d’Orloff, prétextant qu’un membre de sa famille est gravement malade…
Pétri de bonne volonté, Garondet parvient à s’y rendre, non sans mal et après avoir dû marcher dans une forêt remplie de branchages…
L’atmosphère au château est incertaine et Orloff raconte au toubib que sa fille, Cécile, a été poignardée il y a cinq ans et enfermée dans la crypte d’un cimetière adjacent…
Orloff fait part à Garondet de ses travaux scientifiques qui lui ont permis de créer une créature hybride mi-homme mi-singe pourvue d’invisibilité…
Cécile réapparait !
Le monstre invisible s’avère être très libidineux et s’en prend à des jeunes femmes, les dénudant et essayant d’abuser d’elles…
Lorsque le monstre s’acharne sur Cécile, Garondet fait tout pour la sauver et met hors d’état de nuire le gorille invisible !
Mon avis :
Dans la plus pure tradition nanardesque des productions « Eurociné » du début des années soixante- dix, « Orloff et l’homme invisible » est un monument de « non cinéma », au même titre que « Zombie Lake » ou « Oasis of the zombies », il fait partie de cette race de films inoubliables et complètement à l’ouest, ce métrage atteint des sommets dans l’incongruité, bourré de faux raccords, de dialogues théâtraux délirants et de sauts des images…
Paco Valladares est constipé comme pas possible et se plante raide comme un piquet, Howard Vernon est fidèle à sa légende et Brigitte Carva (Dame Cécile) rentre en un film dans le panthéon ultra fermé des starlettes de nanars grâce à des passages mythiques où la belle exhibe sans le moindre complexe sa pilosité dans des séquences lubriques et hilarantes…
Mais que s’est-il passé dans la tête du scénariste ? On pense qu’il avait abusé de substances illicites ou qu’il était ivre mort lorsqu’il a enfourché son stylo…
Tout tourne bizarrement, les plans se répètent (il y a huit plans où l’on voit une cheminée !), le décor du domicile du docteur Garondet est le même que celui du salon d’Orloff (moyens faméliques niveau budget), les deux tiers du film se concentrent dans le château et pourtant on se régale de trouvailles intéressantes ! Un plan quasi Bavaien vient illuminer le métrage avec des coloris bariolés lors de la scène où Vernon emmène le valet dans les sous-sols du château…
D’une déviance totalement assumée, « Orloff et l’homme invisible » se crédite d’une ambiance hyper gothique avec tous les codes que cela comporte, on a droit à tout (couloirs, crypte, cimetière extérieur, forêt dense et lugubre…) et au final, c’est un REGAL…
L’incendie lors de l’épilogue est très réaliste et on est quasi sûr que les flammes et la fumée qui sortent des fenêtres ont été réalisées sans trucages !
Pierre Chevalier ne parvient pas à provoquer un seul effroi mais plutôt (et c’est involontaire) l’hilarité, « Orloff et l’homme invisible » est une œuvre à appréhender en prenant impérativement beaucoup de recul, la condition pour savourer un tel film est de se laisser porter dans l’histoire et dans les décors, un peu comme dans un rêve éveillé, on le suit de façon touchante et enthousiaste, un verre et une cigarette à la main…
Un vrai bonheur de cinéphile qui figure dans le haut du panier des productions Eurociné, déviant, iconoclaste et croustillant, un MUST total à découvrir pour se faire une idée juste des nanars de l’époque…
Dédicacé à Phil Flint Chouvel

Note : 9/10





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