dimanche 27 mars 2016

ZATOICHI de Takeshi Kitano, 2003

ZATOICHI
de Takeshi Kitano
2003
Japon
Aka The blind swordsman
avec Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Yui Natsukawa, Daigoro Tachibana, Yuko Daike, Ittoku Kishibe, Saburo Ishikura, Akira Emoto
Film de sabres
118 minutes
Edité en DVD chez Wild side
Prix du meilleur film et du meilleur réalisateur Festival de Venise 2003
Recettes mondiales : 32 285 593 dollars
Synopsis :
Une ville de la province du Japon, au dix-neuvième siècle…
Zatoichi est un guerrier aveugle qui vit chichement en tant que masseur, il s’adonne au jeu de dés et a un flair bien particulier se repérant aux sons des dés lorsqu’ils sont jetés…
Ginzo, un tyran qui régit la contrée, est aidé dans sa tâche par le ronin Hattori, tous deux répandent la terreur et déciment tous les villageois qui refusent de se soumettre à leur diktat… Le responsable d’un massacre, Kuchinawa, est recherché par les deux jeunes geishas, O-Sei et O-Kinu, seules survivantes lorsque celui-ci a tué toute leur famille…
Zatoichi rencontre les deux jeunes femmes et reste bien décidé à les aider pour retrouver le responsable de la mort de leur fratrie…
Zatoichi est pris dans un guet- apens et Hattori le blesse lors d’une rixe dantesque…
Survivant à ses blessures, Zatoichi n’a plus qu’une idée en tête, armé de sa canne épée, il se rend chez Ginzo afin de rendre la justice…
Mon avis :
Zatoichi est un personnage culte bien connu du peuple japonais, ses aventures ont été déclinées sur une quinzaine de films au pays du soleil levant, cette version de Kitano est donc une relecture moderne du mythe de Zatoichi et Kitano est resté fidèle à l’esprit populaire de ce guerrier aveugle sachant combattre et manier le sabre comme nul autre…
Les combats sont très impressionnants et Kitano gratifie de plans très gore le film qui comporte environ une quinzaine de scènes de sabre, chorégraphiés et millimétrés pour donner de la vigueur et de l’action au métrage, c’est très réussi…
Les personnages secondaires servent de levier à Zatoichi pour qu’il parvienne à asseoir et démontrer sa puissance et la dextérité qu’il déploie rend l’histoire encore plus efficace…
Kitano se sert de beaucoup de flash backs, surtout avec le massacre commis par Kuchinawa, qui n’est pas sans rappeler la trame de certains westerns italiens (on compare Kitano à Sergio Leone, ce transfert est juste et justifié), la thématique de la vengeance via une tierce personne est bien établi et récurrent dans les films d’actions de cette époque…
Mais cela n’empêche pas à Kitano de garder son propre style et de créer une ambiance dont lui seul a le secret, regorgeant de séquences d’attaques qui se mutent en hécatombes stylisées magnifiées par des décors naturels ou par une pluie battante…
La surprise scénaristique qui arrive un quart d’heure avant la fin est de taille et permet de relancer l’intrigue de façon subtile, certains positionnements ou mouvements de caméras prouvent une nouvelle fois que Kitano est un très grand metteur en scène, toujours à l’aise dans les thématiques qu’il explore à chacun de ses films (le polar dans « Violent cop », la chronique sociale dans « Kids return », le film sentimental dans « Hana-bi »)…
Perpétuellement en recherche de la plus- value à son cinéma, Kitano dote « Zatoichi » d’un grand sens de l’humour (le voisin iconoclaste qui se prend pour un samouraï en vociférant qui court le long de la maison) et la séquence finale rassérène et fait exulter le spectateur de manière jubilatoire (la chorégraphie avec claquettes, phénoménale et insensée !)…
Le public ne s’y est pas trompé puisque « Zatoichi » reste, à ce jour, le plus grand succès de Kitano, preuve qu’il est aussi capable d’apporter un cinéma populaire et qui plait, pas forcément en mettant en exergue des films personnels ou trop hermétiques, comme il fit auparavant…
« Zatoichi » c’est quasiment deux heures de bonheur, qui ravira les fans de chambaras et les cinéphiles sensibles et réceptifs au cinéma japonais contemporain…
Une très grande réussite !

Note : 10/10






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