mardi 5 avril 2016

Les maitresses du docteur Jekyll de Jess Franco, 1964

LES MAITRESSES DU DOCTEUR JEKYLL
de Jess Franco
1964
Espagne/Autriche/France
aka El secreto del doctor Orloff
avec Agnès Spaak, Perla Cristal, Hugo Blanco Galasso, Marcelo Arroita Jauregui, Pepe Rubio
Fantastique horrifique
85 minutes
Musique de Daniel White
Produit par Eurociné
Synopsis :
Une ville d’Espagne, années soixante…
Le docteur Conrad Jekyll est un savant fou qui a assassiné son frère Andros, il détient une formule chimique secrète que le professeur Orloff lui a fourni avant de décéder…
Jekyll parvient à créer une créature hybride avec le corps embaumé du cadavre de son frère, dès lors Andros peut aller tuer des jeunes femmes volages, c’est Conrad qui lui commande ses forfaits, sa femme, Rosa, alcoolique et dépressive, ne se rend compte de rien et vit cloitrée dans leur somptueux manoir, à la périphérie de la ville…
Leur valet se nomme Cicéron…
La nièce de Conrad, la jeune Melisa, arrive passer quelques jours chez son oncle…
Un automobiliste,  Jean Manuel, courtise Melisa avec insistance, la belle finit par tomber sous son charme…
Les meurtres de jeunes femmes vont bon train, l’inspecteur Klein mène l’enquête et Andros, tel un mutant robotique, étrangle ses victimes en s’introduisant à leur domicile !
Tout dérape lorsque Melisa découvre la supercherie et quand son propre oncle, devenu dément, décide de la mettre hors d’état de nuire à ses desseins délirants et malveillants…
Mon avis :
Tourné par un Jess Franco en confiance avec la firme Eurociné et à l’époque où le bougre donnait toute son énergie et toute son application dans ses réalisations, « Les maitresses du docteur Jekyll » figure, au même titre que « Le diabolique docteur Z » ou « Le sadique baron Von Klaus », dans les œuvres phares de Franco, dans la période où il créait ses standards et s’appropriait son style bien à lui…
L’histoire est précise, les décors très soignés, le jeu d’acteurs convaincant et la dose d’érotisme bien présente ; Franco s’applique également dans la technique et une recherche toute particulière est savamment insérée lors de trouvailles dans les cadrages ou dans les gros plans (ils sont nombreux lors de la séquence d’ouverture)…
On est dans un cinéma latin, ibérique, chaud et sublimé par un noir et blanc qui ne dénature pas le propos premier des films de Franco : mêler déviances et intrigue fantastico horrifique teintée de polars proches des Krimmis allemands mais rehaussés à la sauce érotique qui produit le plus bel effet, avec une scène gratuite de voyeurisme appuyé (les jambes de la témoin au commissariat)…
Le robot, solide gaillard, est manipulé par le savant fou Jekyll, sa créature rappelle les frasques de Frankenstein avec un côté libidineux même s’il se contente uniquement de les étrangler, les SFX restent sages et le film n’est pas gore, mais plutôt atmosphérique et envoûtant…
L’investigation des policiers nous donne un final sidérant et touchant avec un lever de caméra qui permet d’inscrire « Les maitresses du docteur Jekyll » dans le cercle fermé des meilleures productions fantastiques que l’Espagne a pu pondre au milieu des années soixante…
Méconnu du grand public, « Les maitresses du docteur Jekyll », à l’instar des autres métrages de Jess Franco, est un film à réhabiliter absolument, il s’en dégage un charme désuet et épuré, propre au cinéma européen d’exploitation, la Franco’s touch en bonification…
Une excellente (re)découverte pour une œuvre assez rare et que je vous encourage fortement à visionner (le DVD zone 2 sorti avec Mad Movies est de qualité correcte)…

Note : 9/10



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