dimanche 13 novembre 2016

HORSEHEAD de Romain Basset, 2014

HORSEHEAD
de Romain Basset
2014
France
Avec Lilly Fleur Pointeaux, Catriona mac Coll, Murray Head, Philippe Nahon, Vernon Dobtcheff, Gala Besson, Fu’ad Ait Aattou
Fantastique d’avant garde
92 minutes
Produit par Jean Michel Montanary
Effets spéciaux de Jacques Olivier Molon
Casting de Delphine Gorget
Musique de Benjamin Shielden
Synopsis :
Jessica, une jeune femme, doit se rendre à Argenton sur Creuse après que sa mère Catelyn lui ait annoncé le décès de sa grand-mère ; Catelyn est tyrannique avec sa fille et une relation conflictuelle s’est toujours installée entre les deux femmes…
Jim, le beau-père, est un homme gentil et conciliant qui essaie de calmer le jeu…
Jessica a des troubles du sommeil où elle rêve d’un monstre avec une tête de cheval qui la harcèle, elle utilise une technique qu’on lui a appris : le rêve conscient, qui lui permet de surmonter ses cauchemars…
Entre rêve et réalité, Jessica doit percer un terrible secret qui ronge sa mère depuis plusieurs décennies…
Jim se rend à l’église de la ville, le prêtre lui explique qu’une chose horrible s’y est déroulée…
Les cauchemars récurrents hantent toujours Jessica avec comme leitmotiv incessant le monstre gigantesque à la tête de cheval…
George, le grand -père qui vit avec Catelyn, semble lui aussi impuissant face aux délires bipolaires qui sont légion dans la maisonnée…
Jusqu’à ce que Jessica comprenne et apprenne la vérité sur le terrible secret que lui cachait sa mère !
Mon avis :
ALORS LA CHAPEAU !
Enfin un film fantastique français qui sort des sentiers battus, « Horsehead » est un film en avance sur son temps, toute l’équipe s’est appliquée aussi bien sur la forme que sur le fond pour porter une histoire novatrice qui rafraichit les codes du cinéma d’horreur…
Il y a du Bunuel, du Argento, du Hammer dans la mise en scène de Romain Basset dont c’est le premier long-métrage, cinéphile aguerri, Romain Basset rend un hommage appuyé au cinéma qu’il aime mais n’en pompe jamais les codifications, il conserve toujours une originalité hors du commun et maitrise déjà la technique de façon prodigieuse (dès les premières secondes, on comprend que l’on a  affaire à une technique visuelle solide –la vue aérienne du train-)…
Lilly Fleur Pointeaux dégage une aura incroyable, sa juvénilité et son charme en font la clef de voûte du film, elle est l’héroïne et l’actrice a été choisie après un casting trié sur le volet car la jeune femme devait combiner des qualités de jeu mais aussi des cascades très physiques ou un sens de savoir rester en apnée (les scènes aquatiques sont magnifiques), quant aux autres rôles, Catriona mac Coll en mégère et Murray Head en beau-père conciliant mais dépassé, tout fonctionne à merveille !
On sent bien une confiance mutuelle metteur en scène/comédiens et Romain Basset dirige parfaitement ses personnages, malgré le peu de moyens financiers, Basset exploite tout ce qui se trouve à sa portée (un peu comme Bava utilisait les décors de ses films comme personnage principal), « Horsehead » est une incontestable réussite, prenant du début à la fin, le film redonne honneur à ses prédécesseurs (certaines séquences rappellent le « Suspiria » de Argento, d’autres lorgnent vers le gothique de la Hammer –le loup-)…
L’aspect onirique  est essentiel dans « Horsehead », multipliant les séquences de catharsis par le biais de saynètes effrayantes et fascinantes en même temps ; l’accumulation de révélations dans le dernier quart d’heure s’avère foudroyante et le spectateur a les poils qui se dressent lors de la scène finale, Romain Basset avec juste un seul film invente une manière d’appréhender le cinéma, il ne voulait pas être prétentieux mais très appliqué pour mettre en images son film et c’est tout à son honneur…
Très imaginatif et bourré d’idées, « Horsehead » est une œuvre à marquer d’une pierre blanche dans le genre du cinéma fantastique hexagonal, peu de réalisateurs ont poussé aussi loin l’expérimentation et la recherche graphique que celui-ci, « Martyrs » de Pascal Laugier, peut- être mais Romain Basset donne une esthétique et des trouvailles visuelles encore plus fortes…
Témoignage de l’amour cinéphilique de tout un pan du cinéma fantastique, « Horsehead » est sincère et touchant dans tout ce qu’il apporte au genre, c’est une heure et demie remplie d’une atmosphère jusqu’alors inédite, transcendée par des personnages (Lilly Fleur Pointeaux et Catriona Mac Coll) qui exercent par leur charisme une fascination indéniable…
Enorme coup de maître pour Romain Basset, à qui on peut d’ores et déjà prédire une immense carrière !
Je suis fier d’avoir contribué au financement de « Horsehead », les mauvaises langues le pensaient casse- gueule et bien, ils ravaleront leur salive : « Horsehead » préfigure un nouveau style de film de genre français, unique et singulier, qui ravira et comblera les amoureux du cinéma insolite…
Un métrage qui fera date et qui se bonifiera encore plus avec le temps, en avance sur son époque d’au moins dix ans…
Il fallait oser et y croire, et bien le résultat est fabuleux !

Note : 10/10




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