dimanche 27 novembre 2016

Le baiser du diable de George Gigo, 1975

LE BAISER DU DIABLE
de George Gigo
1975
Espagne/France/Andorre
Avec Victor Israel, Silvia Solar, Olivier Mathot, Evelyn Scott, José Nieto, Daniel Martin
Nanar absolu fantastico érotique
89 minutes
aka Devil kiss
Produit par Eurociné
Synopsis :
Une ville d’Espagne au milieu des années soixante-dix…
Le duc de Haussemont, un richissime châtelain, convie tous les notables et aristocrates de la ville à un défilé de mode dans les sous-sols de son château ; il a invité Claire Grandier, une célèbre médium et le professeur Gambler, un scientifique également télépathe ; de fil en aiguille et par estime pour ses deux illustres hôtes, le duc leur propose de les loger tout le temps qu’il faudra jusqu’à ce que leurs « expériences » aboutissent, ce qu’ils acceptent tous les deux…
Après avoir exhumé un malheureux costaud mort renversé par une voiture, Gambler parvient à le ramener à la vie, il peut ainsi le contrôler à sa guise !
Une nuit le monstre s’introduit dans la chambre du duc et ce dernier meurt dans un incendie, sa chandelle prenant feu…
Son neveu qui est aussi héritier du domaine revient dans la propriété de son oncle, il est photographe…
Claire et Gambler sont installés dans une cave du bâtiment et ont également zombifié la servante…
Alors que la police comprend ce qui s’est passé et se rend dans le château, le premier zombi doué d’une force surhumaine s’échappe !
Mon avis :
Production Eurociné, « Le baiser du diable » est l’un des films les moins réussis de la célèbre firme culte auprès des cinéphiles fans de nanars, ici tout est bâclé, mauvais et très lent, on perd le fil de l’histoire au bout des dix premières minutes et l’histoire se casse la figure pour donner une intrigue proche de l’incompréhensible avec des séquences de nudité récurrentes et inappropriées qui limitent un quelconque intérêt, le spectateur se paume et la succession de décors identiques discrédite le film !
Le père Gigo (d’agneau, je sais elle est facile) a sans doute voulu créer un melting-pot de film paranormal, de film de zombies, d’érotisme aguicheur, de satanisme (ah les messes noires à deux euros avec les incantations d’Astaroth et autres Lucifuge !), hélas la sauce ne prend jamais, il s’est emmêlé les pinceaux à vouloir faire un film multi-genres, personne n’y retrouve ses petits, que ce soit les créateurs du film ou le spectateur !
Le seul zombi du film est ridicule et les maquillages grotesques, le personnage de Gambler en scientifique cardiaque pris de nombreuses crises de tachycardie est à côté de la plaque, on a l’impression que le script a été absent, la mise en scène est hyper bancale et les mouvements de caméra pas efficients pour amplifier l’angoisse (d’ailleurs il n’y a pas d’angoisse ou de peur provoquée dans ce « Baiser du diable », juste un profond ennui)…
Il faut être soit masochiste soit héroïque pour avoir le courage d’aller jusqu’au bout du visionnage de ce métrage affligeant de nullité, à mi-chemin entre le nanar, le navet et la pire des merdes cinématographiques pouvant exister !
Qu’est venu faire dans ce film l’acteur qui interprète le mari de la toxicomane de « Living dead in Manchester Morgue », l’illustre chef d’oeuvre de Jorge Grau sorti un an auparavant ?
L’inénarrable Victor Israel à la bouille marrante et sympathique et que l’on a vu en prêtre zombie dans « Virus cannibale » est sous employé, quant à la brune Silvia Solar (ex miss France), sa présence est gâchée par ses maquillages exagérés et son jeu d’actrice déplorable…
Ajoutez par-dessus le marché un doublage en français sur le DVD en décalé par rapport aux lèvres des comédiens et des voix du même doubleur utilisés pour plusieurs personnages en même temps faute de moyens, par moments on a l’impression de rêver, on se croirait dans un sketch des Inconnus !
Ringard à 100 % mais en plus sans le moindre humour, George Gigo croit à fond en son film et pense que le spectateur prendra tout au premier degré, « Le baiser du diable » se dote de plans qui valent leur pesant de cacahuètes et dénués de la quelconque crédibilité (le nain agresseur qui atterrit chez la médium, elle se fout à poil devant lui - !-) et le flash imbitable du gars qui meurt assis à sa table avec une lumière néon bleu fantôme, mais d’où sort-il ?
« Le baiser du diable » c’est du même tonneau que « Démence » aka « Thrauma » de Gianni Martucci, on ne capte strictement RIEN et on se demande où on est, c’est surréaliste mais faire une sieste d’une heure et demie ou regarder ce film c’est la même chose, sauf qu’après une sieste on se sent mieux et libéré alors que là on a mal à la tête !
Pour les plus courageux, « Le baiser du diable » est un métrage insensé qui sera apprécié uniquement par les cinéphiles férus d’Eurociné et connaissant les codes de cette maison de production d’un autre âge et aux antipodes des codifications cinématographiques connues du grand public, peut être les plus curieux y trouveront leur compte…

Note : 4/10



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