vendredi 7 décembre 2018

Moi, Tonya de Craig Gillespie, 2017


MOI, TONYA
de Craig Gillespie
2017
Etats-Unis
avec Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Mc Kenna Grace, Julianne Nicholson
121 minutes
Biopic
Budget : 11 000 000 dollars
Box- office mondial : quasiment 54 000 000 dollars
Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2018
Synopsis :
Ville de Portland, états unis, entre le début des années soixante- dix et le milieu des années quatre- vingt-dix…
Tonya Harding est entrainée très tôt au patinage artistique, dès l’âge de quatre ans, sa mère la retire de l’école et lui fait subir des entrainements de huit heures par jour, elle suit ses cours de manière intensive, au détriment d’une vie normale de petite fille de son âge ;  sa mère a plusieurs maris et s’avère très acariâtre et méchante avec la pauvre Tonya, l’alcool n’arrangeant en rien cette semi-éducation prodiguée par sa génitrice, totalement givrée et rabaissant sans arrêt sa fille…
Les années passent et Tonya, devenue adolescente, a trouvé un haut niveau de patinage mais lors des compétitions, les juges ne la notent pas suffisamment comme elle le voudrait ; vivant dans la pauvreté, Tonya doit coudre elle-même ses tuniques et son accoutrement lui fait défaut par rapport aux autres patineuses…
Tonya rencontre son premier amour, Jeff Gilooly, qui deviendra son époux ; Jeff boit et la frappe, leur vie de couple sera particulièrement mouvementée et violente…
LaVonna Golden, la mère de Tonya, fait toujours autant de crasses à sa fille et n’hésite pas à monter des personnes contre elle (lors d’une compétition, elle paye un homme dans le public pour insulter Tonya avant qu’elle ne rentre en scène sur la glace !)…
Diane Rowlinson, l’entraineuse de Tonya depuis ses débuts est licenciée par Tonya, cette dernière commence à être connue mondialement lors des jeux olympiques de Lillehammer en 1992, car elle est la seule patineuse au monde à réussir à effectuer un triple Axel lors d’une de ses performances…
Shawn Eckardt, un fidèle ami très corpulent de Jeff Gilooly, s’autoproclame garde du corps de Tonya, mais il part dans des coups tordus et foireux, au grand dam de Jeff, et le FBI ne tarde pas à surveiller les deux hommes !
Ce n’est que lorsqu’en janvier 1994, que Jeff et Shawn élaborent un plan malhonnête (blesser à la jambe la jeune Nancy Kerrigan, rivale de Tonya, pour qu’elle ne puisse pas concurrencer Tonya) que la vie et la carrière de Tonya va basculer !
Les médias s’emparent de l’affaire et Tonya deviendra, ni plus ni moins, la personne la plus détestée des Etats-Unis !
Mon avis :
Tourné en trente et un jours, « Moi, Tonya » est un vrai tour de force cinématographique, filmé de façon très réaliste, un peu comme les films « uppercut » propres au cinéma indépendant d’outre Atlantique…
Margot Robbie tient ici le meilleur rôle de sa carrière et l’actrice Allison Janney qui joue sa mère a obtenu l’oscar du meilleur second rôle féminin, elle incarne une marâtre absolument hallucinante  de méchanceté et d’ignominie qui pourrit littéralement la vie de sa fille…
Les seconds rôles masculins sont, eux aussi, dirigés de main de maitre par Craig Gillespie et Sebastian Stan, dans le rôle de Jeff, en mari violent, donne une grande justesse à son personnage, un rôle, lui aussi, très difficile à jouer et il s’en sort à merveille, à la fois glaçant et repère tout de même pour Tonya/Margot Robbie, le film est tout de même un portrait de paumés complètement à la ramasse, sans le sou et désaxés…
Les séquences de patinages sont impressionnantes et la technique de filmage utilisée est bluffante !
La musique du film est un élément primordial dans l’empathie que l’on éprouve pour Tonya et le choix des chansons est particulièrement judicieux, il booste totalement le film et donne un aspect jubilatoire au spectateur, qui ne voit pas passer les deux heures du film !
Très grande réussite, « Moi, Tonya », outre qu’il respecte les codes des biopics a un déroulement scénaristique qui tient la route, le film est très riche et dense, avec des voix off, des titrages écrits entre les séquences, un peu comme dans « Les affranchis » de Scorsese ou « Boogie nights » auquel on pense beaucoup lors du visionnage…
Craig Gillespie sait parfaitement doser les séquences d’émotion avec les séquences de violence, il distille même un côté « trash » dans « Moi, Tonya », c’est du cinéma de très haut niveau, tout le monde, que ce soit les comédiens ou l’équipe technique a mis la main à la pâte pour faire le film et le rendu est vraiment convaincant…
Gillespie n’élude rien de la vraie histoire de Tonya Harding, de son enfance jusqu’à sa condamnation après l’agression de sa rivale Nancy Kerrigan, Gillespie montre absolument TOUT et fait preuve d’un grand courage mais aussi d’une finesse dans la retranscription de vie de Tonya, elle est montrée dans toutes les facettes de sa vie, de sa petite enfance jusqu’à l’âge adulte, toutes les étapes de sa vie sont retracées avec une grande rigueur et c’est cela qui fait la force du film…
« Moi, Tonya » est donc un très grand film à voir, aussi bien pour les curieux que pour les gens qui avaient suivi son histoire à l’époque (ce fait divers fit grand bruit dans les médias en 1994)…
Les cinéphiles, quant à eux, se régaleront devant une mise en scène ciselée et le jeu de la magnifique Margot Robbie, qui explose complètement dans ce rôle qui sera déterminant pour sa carrière !
Un pur chef d’œuvre et, pour une fois, un film qui sort de l’ordinaire, à total contre-courant des autres œuvres sorties récemment…
Note : 9.5/10
Dédié à Bro Pierre que je remercie de me l’avoir offert…














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