dimanche 16 décembre 2018

Near dark de Katryn Bigelow, 1987


AUX FRONTIERES DE L’AUBE
NEAR DARK
de Katryn Bigelow
1987
Etats-Unis
avec Lance Henriksen, Bill Paxton, Adrian Pasdar, Jenny Wright, Jenette Goldstein
Film fantastique
94 minutes
Blu ray édité chez Studiocanal
Collection Jean Baptiste Thoret
Musique de Tangerine dream
Scénario de Katryn Bigelow et Eric Red
Budget : 5 000 000 dollars
Recettes au box-office américain : 3 369 000 dollars
Synopsis :
ATTENTION SPOILERS, IL EST IMPERATIF D’AVOIR VU LE FILM AVANT DE LIRE CE QUI SUIT
Etats unis, une ville du Middlewest, milieu des années quatre-vingts…
Caleb Colton, fermier de l’Oklahoma, fait la rencontre fortuite de Mae, une jeune femme blonde très belle, il tombe instantanément amoureux d’elle, au début elle refuse ses avances, puis, devenant insistant, Caleb a droit à un baiser de Mae…
Mae mord Caleb lors de leur étreinte, ce dernier devient alors un vampire, mais pas un vampire comme nous avons l’habitude de voir, il se sent moribond et a un teint très pâle, comme s’il était devenu drogué en manque…
Loy Colton, le père de Caleb, vit avec sa fille Sarah, qui est donc la petite sœur de Caleb ; il ne voit pas son fils rentrer à la maison et prévient la police…
Caleb erre en pleine nuit et n’a pas assez d’argent pour prendre le bus ; il retrouve Mae mais cette fois elle est accompagnée de Severen, Jesse Hooker et Diamondback, les autres vampires, il y a également Homer, un enfant vampire…
Ces derniers mettent à sac un bar nocturne et tuent tous les clients dans un éclair de violence peu commun !
Lorsque la lumière du soleil atteint ces vampires, leur peau brûle et ils peuvent mourir…
Homer, le jeune gamin vampire, rencontre Sarah la petite soeur de Caleb, alors que celle-ci était à un distributeur de boissons, il lui propose qu’elle l’accompagne… la gamine tombe entre les mains des vampires et reconnaît son frère, Caleb, devenu, par la force des choses, un des vampires…
Loy Colton, le père de Caleb, intervient et délivre ses enfants des griffes des vampires ; la seule issue pour ne pas rester un vampire est d’effectuer une transfusion sanguine pour récupérer du sang pur et retirer le sang « contaminé »…
Un duel éclate alors entre Caleb et les autres vampires, et il commence à faire jour !
L’issue du film finira bien et Mae, délivrée de l’emprise des vampires, retrouvera l’amour de Caleb, elle subira elle-aussi une transfusion sanguine…
Mon avis :
Au départ, pour son deuxième film, Katryn Bigelow voulait réaliser un western moderne avec Eric Red, responsable du scénario, mais les producteurs lui refusèrent l’idée, jugeant que le western était un genre fini à l’époque ; Bigelow décide alors de réaliser un film de vampires modernes avec des touches à la Sam Peckinpah, cinéaste qu’elle vénère et dont on sent l’influence tout le long de « Near dark »…
Le cinéphile connaissait les vampires sous les traits de Dracula et des innombrables films sortis précédemment, dont ceux, entre autres, de la firme Hammer ; ici, Katryn Bigelow casse complètement tous les codes des films de vampires pour nous donner un film qui deviendra culte instantanément, et quel film !
Katryn Bigelow prend des risques énormes avec l’icône des vampires mais tout passe comme une lettre à la Poste, elle choisit d’opter pour un ton novateur de ce genre et le spectateur est, dès les premières secondes du film, bluffé !
La musique du légendaire groupe Tangerine Dream est pour beaucoup dans la réussite incontestable de « Near dark », tout est chamboulé de façon virtuose, on dirait presqu’une « Aguirrisation » du film de vampires, les couleurs bleutés ou sombres font place à un soleil éblouissant qui symbolise la mort, mort pour les vampires qui ne peuvent supporter la lumière du jour…
Les morsures sont différentes que dans les autres films de vampires et les victimes (la victime en l’occurrence, Caleb) deviennent un peu comme des toxicomanes en manque de leurs drogues, elles ont un teint cadavérique et du mal à marcher…
Katryn Bigelow fait donc très fort avec « Near dark » puisqu’elle puise dans les films de vampires certains éléments mais les met à sa sauce, dans un style assez trashy, tout en conservant une grande rigueur dans la mise en scène, le résultat final est incroyable et par conséquent, on ne peut oublier ce film prodige qui révolutionne totalement les films vampiriques…
James Cameron suggèrera à Katryn Bigelow d’employer trois acteurs d’ »Aliens » et un hommage est glissé à ce film puisqu’on y voit l’affiche dans un cinéma qui le projette lors d’une séquence de nuit en pleine rue ; il y a un élément insolite également avec le personnage de Homer, un garçonnet vampire, justifiant le passage avec Sarah, la sœur de Caleb…
La scène du  bar, avec le massacre qui s’y opère, est également très impressionnante et on est vraiment plus du tout dans des répliques de vampires traditionnels mais bel et bien dans celles de cow boys de westerns ; on dira ce que l’on voudra mais Bigelow a réalisé un western vampirique post moderne avec « Near dark », cela ne fait aucun doute et l’hommage à « La horde sauvage » est flagrant, également lorsque les vampires déambulent, on dirait « Wild bunch »…
Etonnamment, « Near dark » ne marcha pas au box-office américain, peut- être parce que le public n’était pas « prêt » pour ce mélange des genres ; quoiqu’il en soit, « Near dark » devint vite un film « culte » pour nombre de cinéphiles et l’édition sortie récemment dans la collection Jean-Baptiste Thoret de Studiocanal est fabuleuse, l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce joyau des années quatre-vingts, véritable révolution pour le genre fantastique et qui reste unique par son style…
Katryn Bigelow frappa très fort avec « Near dark » et sa carrière s’envola avec ce chef d’œuvre qui, de par sa modernité totale, n’a pas du tout vieilli…
Un film à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du cinéma fantastique !
Note : 10/10












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