dimanche 22 mai 2016

Dracula contre Frankenstein de Tulio de Micheli, 1970

DRACULA CONTRE FRANKENSTEIN
de Tulio de Micheli
1970
Espagne/Italie/Allemagne
Avec Karin Dor, Paul Naschy, Michael Rennie, Craig Hill, Patty Shepard, Angel del Pozo, Manuel de Blas, Ferdinando Murolo, Diana Sorel, Helga Geissler, Fajda Nicol
Aka Los monstruos del terror
Fantastique
Co réalisé par Hugo Fregonese
87 minutes
Edité en DVD chez Artus films
Synopsis :
Une ville d’Europe, début des années soixante- dix…
Le docteur Odo Warnoff et son assistante, une superbe brune, sont en fait des extraterrestres mandatés et guidés à distance par un alien qui se trouve aux confins du cosmos, ce dernier leur a donné pour mission de détruire la planète Terre et d’en annihiler tous les habitants…
Lors d’une fête foraine, ils kidnappent une femme blonde nommée Ilona, qui leur servira pour effectuer des expérimentations, notamment lors de tortures mentales et soniques…
Warnoff, enfermé dans un château, comprend qu’il doit réanimer et ressusciter des monstres qui lui serviront d’appui pour dominer l’humanité…
Un lycanthrope est lâché dans la ville et terrorise des prostituées, un vampire sème la panique, une momie est exhumée et fait éclater au grand jour une malédiction…
Waldemar Daninski, le loup garou, refuse de suivre les directives de Warnoff et se rend dans son laboratoire pour le tuer…
Pendant ce temps, l’inspecteur Tobermann, un commissaire de police bourru et libidineux tombe dans un piège et l’enquête patauge…
Un combat final va mettre le laboratoire sens dessus dessous et le dénouement se jouera à peu de choses, le matériel de Warnoff étant partiellement détruit…
Mon avis :
Réalisé en doublon par Hugo Fregonese et Tulio de Micheli, ce « Dracula contre Frankenstein » à la sauce ibérique s’approprie les personnages du bestiaire du cinéma fantastique de façon grossière et schématique, ici rien à voir avec les films de la Hammer, la rigueur de la firme d’outre-Manche étant totalement absente, les metteurs en scène bafouant complètement les codes instaurés par leurs prédécesseurs pour accoucher d’un foutoir sans nom, certes assez sympathique au départ mais mensonger et brouillon au final…
Au bout d’un quart d’heure, le spectateur comprend qu’il s’est fait berner malgré le gimmick de l’accroche, somme toute prometteuse, la production est vraiment fauchée et les comédiens peu convaincants, seul l’illustre Paul Naschy parvient à peu près à tirer son épingle du jeu…
Les actrices sont toutes superbes et de Micheli l’a bien compris, axant donc les atouts de leurs plastiques irréprochables pour racoler lors de séquences impudiques, mais cela est bien maigre comme avantage et ne fait pas la qualité première d’un film…
Le scénario est d’une pauvreté consternante et les plans défilent sans trop de logique, si bien qu’à la moitié du film on est perdus et pris de baillements intempestifs…
Bâclé, « Dracula contre Frankenstein » souffre de défauts inexcusables et semble patauger dans la choucroute, les protagonistes y vont à la rame pour rendre leur histoire crédible, mais celle-ci est déjà pipée dès le début à cause d’un postulat improbable et qui ne tient pas la route…
Aux atours néanmoins sympathiques et candides, « Dracula contre Frankenstein » est un nanar qui vaut son pesant de cacahuètes et qui ne recule devant aucun stratagème pour masquer son manque évident de moyens (le plan d’un avion et hop ! on est en Egypte pour exhumer la momie !)…
Génèse d’un certain cinéma espagnol qui accèdera à son firmament quelques années plus tard, « Dracula contre Frankenstein » a au moins le mérite de sa franchise puisqu’il revendique clairement son ridicule en évitant la prétention, autrement dit c’est grâce à cela qu’il évite la catégorie de « navet » pour se cataloguer comme « nanar »…
Décalé et rigolo, « Dracula contre Frankenstein », outre une mise en images sommaire (les plans de la transformation de Waldemar en loup-garou où on voit les sauts d’images lors de la mutation) pourra éventuellement faire passer un bon moment aux moins exigeants d’entre vous…
Vous avez aimé « Virus cannibale », « Robowar » ou « Les rats de Manhattan » ? vous devriez vous poiler avec « Dracula contre Frankenstein », on assiste ici à une pré Matteisation du nanar européen, le tout mixé dans un gloubiboulga Hammer/Bava/classics Monsters d’Hollywood…
C’est tout de même sacrément dispensable et uniquement obligatoire si vous collectionnez en intégralité les DVD de la mythique maison d’éditions Artus films…
Le bonus du DVD avec l’interview de quarante minutes d’Alain Petit est lui, par contre, phénoménal, on y apprend des tas d’anecdotes et Monsieur Petit connaît son sujet comme personne !
« Dracula contre Frankenstein » s’adresse donc avant tout aux connaisseurs…

Note : 4/10





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